Les organismes des Nations Unies chargés des questions d’alimentation demandent que les solutions d’adaptation au changement climatique incluent les femmes et les filles

Communiqué de presse conjoint FAO/FIDA/PAM à l’occasion de la Journée internationale des femmes

©Horst Wagner

Portrait de femmes rurales au Burkina Faso.

©Horst Wagner

08/03/2022

Rome – Les phénomènes climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents et intenses et les femmes et les filles – qui ont plus de risques que les hommes et les garçons de subir les effets dévastateurs de la crise climatique, notamment l'insécurité alimentaire – doivent être au cœur des efforts de planification et de mise en œuvre de solutions d’adaptation au changement climatique, ont fait savoir les trois organismes des Nations Unies chargés des questions d’alimentation lors de la manifestation conjointe tenue aujourd’hui pour la Journée internationale des femmes.

Les participants à la manifestation, tenue par l’Organisation des Nations Unies (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM), ont reconnu que, partout dans le monde, les femmes et les filles jouaient un rôle central dans l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets. Ils ont également souligné que les femmes devaient véritablement prendre part aux processus décisionnels relatifs à la résilience et à l’adaptation face au changement climatique.

Les femmes et les filles sont bien plus tributaires d’emplois exposés au changement climatique, comme les emplois agricoles, et ont un accès limité aux ressources économiques, aux facteurs de production, aux services et à l’information, ce qui les rend plus sensibles aux effets dévastateurs des cyclones, des inondations et des sécheresses, qui ont des répercussions sur leurs moyens d’existence et leur sécurité alimentaire. 

À l’échelle mondiale, 80 pour cent des personnes déplacées en raison de catastrophes d’origine climatique sont des femmes. Lorsque leurs maisons sont détruites par des chocs climatiques (ouragans, cyclones, tremblements de terre, etc.), les femmes et les filles sont obligées de se réfugier dans des camps pour personnes déplacées, où elles sont souvent exposées à un plus grand degré de violence.

«Si l'on veut que les mesures aient un impact réel et durable, les femmes et les filles ne peuvent être laissées pour compte – elles doivent être au cœur des solutions et participer à la conception de celles-ci», a indiqué Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO et Présidente du Comité des femmes de l’Organisation, pour conclure la manifestation.

La FAO aide les pays à élaborer des politiques et des mesures climatiques qui tiennent compte des questions de genre dans les domaines de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de l’élevage. Un programme spécial vise à renforcer les compétences de direction et de négociation des femmes afin que ces dernières puissent devenir des négociatrices chargées de la question du changement climatique. La FAO encourage également l’action au niveau parlementaire, afin qu'un budget et des investissements ciblés dans les systèmes agroalimentaires soient consacrés aux questions de genre dans le contexte du changement climatique et de la riposte à la covid-19. En outre, elle aide les Membres à adopter des bonnes pratiques tenant compte des questions de genre à l’appui de l’agriculture intelligente face au climat, et est l’un des principaux organismes d'exécution pour le Fonds pour l'environnement mondial et le Fonds vert pour le climat

«Les 1,7 milliard de femmes et de filles qui vivent en milieu rural sont bien plus susceptibles de subir les conséquences des chocs climatiques et des conflits. Pourtant, elles contribuent de façon disproportionnée à la résilience à long terme de nos communautés, de notre nutrition et de nos moyens d’existence. Le FIDA travaille avec les femmes rurales pour renforcer l’adaptation au changement climatique en milieu rural et préserver les ressources naturelles dont nous dépendons tous», a dit Mme Jyotsna Puri, Vice-Présidente adjointe du FIDA. «Si elles bénéficient des bons investissements et d'une bonne reconnaissance, elles peuvent aider à construire un avenir meilleur pour tous.»

Dans le cadre de son Programme d'adaptation de l'agriculture paysanne (ASAP), le FIDA donne la priorité à l’autonomisation des femmes. Il promeut la participation des femmes à la planification et à la prise de décisions au niveau local en matière d’adaptation, et permet aux femmes d’accéder à la formation et au matériel, comme les dispositifs d'irrigation au goutte-à-goutte et les pompes solaires. Par exemple, en Gambie, en ayant accès à des systèmes adaptés de gestion de l'eau et à une formation en fertilisation des sols et en repiquage, les femmes ont diversifié et accru leur production alimentaire, ont touché des revenus plus importants et ont renforcé la résilience de leur communauté face au changement climatique.

«Il faut d’urgence aider les populations vulnérables, notamment les femmes et les filles qui sont en première ligne face à la crise climatique, à s’adapter aux effets du changement climatique et à accroître la résilience», a prévenu Mme Valerie Guarnieri, Sous-Directrice exécutive du PAM. «Le PAM propose des solutions en matière de climat qui offrent des moyens d’action aux femmes en leur donnant accès à des données d’alerte rapide et à un financement basé sur les prévisions avant qu'une catastrophe ne les frappe, et forme les femmes aux pratiques agricoles résilientes face aux risques climatiques.»

Au Guatemala, où les sécheresses fréquentes et intenses, les pluies excessives, les graves inondations et les glissements de terrain ont provoqué ces dernières années une insécurité alimentaire chronique, le PAM a lancé une assurance indexée qui couvre les petites exploitantes et entrepreneuses contre la sécheresse et les précipitations trop abondantes afin de protéger leurs moyens d’existence en cas de choc climatique. La police d’assurance garantit des paiements d'un montant maximum de 300 USD et permet aux femmes de satisfaire leurs besoins essentiels lorsqu’elles sont touchées par une catastrophe.  Le projet cible les femmes autochtones, qui ont des vulnérabilités particulières.

Les femmes sont nettement sous-représentées dans des processus décisionnels importants concernant les solutions face au changement climatique. La représentation inéquitable des femmes dans les cadres d’adaptation au changement climatique donne lieu à des solutions qui ne répondent pas comme il se doit aux besoins des différents groupes touchés par cette menace.

Il est crucial d’autonomiser les femmes pour qu’elles puissent pleinement participer aux décisions et aux cadres en matière d’adaptation au changement climatique si l’on veut créer un monde plus durable.

Contacts

Irina Utkina FAO Actualités et Médias (Rome) +39657052542 [email protected]

Caroline Chaumont FIDA/Rome +393496620155 [email protected]

Isheeta Sumra PAM/ Rome [email protected]