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Au Bangladesh, des villages se mettent au numérique


L’initiative «1 000 villages numériques» de la FAO permet à des agriculteurs d’accéder aux marchés et d’améliorer leurs revenus.

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Dans le cadre de son initiative mondiale «1 000 villages numériques», la FAO travaille avec des gouvernements et des organisations d’agriculteurs pour faciliter l’accès aux plateformes numériques, permettre aux agriculteurs d’atteindre un plus grand marché et d’obtenir de meilleurs prix pour leurs cultures. ©FAO/Fahad Kaizer

24/06/2022

Depuis l’âge de 16 ans environ, Ziaur Rahman travaille dans l’exploitation familiale dans le district de Rangpur, dans le nord du Bangladesh, où il cultive du riz, des pommes de terre et d’autres légumes. Aujourd’hui âgé de 34 ans, il ressent une pression accrue due à la dure réalité économique actuelle. Même si sa femme, Sahanaz, son frère et sa sœur travaillent sur l’exploitation, ainsi que trois journaliers, subvenir aux besoins de la famille, qui compte huit membres, n’est pas chose facile.

«La principale difficulté est liée au fait que les prix de produits tels que les engrais, les pesticides et les semences, déjà élevés, augmentent rapidement, de même que celui du maïs qui sert à nourrir le bétail, tandis que celui auquel nous vendons nos récoltes, notamment de légumes, sur le marché local n’augmente pas», explique Ziaur.

C’est une réalité que connaissent trop bien les agriculteurs aux quatre coins de la planète, mais la technologie numérique peut apporter une aide en la matière. Dans le cadre de son initiative mondiale phare 1 000 villages numériques, la FAO travaille avec le Gouvernement et des organisations d’agriculteurs au Bangladesh, notamment le réseau national appelé Sara Bangla Krishak Society (SBKS), en vue de faciliter l’accès aux plateformes numériques. Cela permet aux agriculteurs d’accéder à un plus grand marché et d’améliorer leurs revenus en vendant leurs récoltes à un meilleur prix.

Un objectif clé de cette initiative est de réduire la fracture numérique entre les zones urbaines et rurales. Près de 60 villages numériques ont été créés et sont actifs dans trois districts du Bangladesh, dont celui de Rangpur, où habite Ziaur.

L’initiative vise à réduire la fracture numérique entre les zones urbaines et rurales. Près de 60 villages numériques ont été créés et sont actifs au Bangladesh. ©FAO/Fahad Kaizer

Un volet important de l’initiative consiste à aider les agriculteurs à mieux maîtriser les outils numériques, en utilisant les technologies pour trouver des solutions aux difficultés quotidiennes tout en ayant accès à des informations sur les techniques agricoles les plus récentes.

Quand il a suivi l’une des formations visant à développer l’habileté numérique, Ziaur a dit avoir appris à effectuer toute une série d’opérations avec son smartphone, comme passer un appel téléphonique via internet ou utiliser des applications bancaires. «J’ai appris à résoudre mes problèmes quotidiens, sur les plans agricole et autres, ce qui me fait économiser du temps et de l’argent.»

Parmi les outils numériques destinés à l’agriculture, il a notamment fait l’acquisition d’une application mobile permettant d’identifier les phytopathologies et d’y remédier, ainsi que de déterminer quelles nouvelles plantes pourraient être cultivées dans sa région. Grâce à la formation suivie et avec l’aide de l’agent local de son village numérique, il a pu accéder à des informations concernant les plateformes et les services de commercialisation en ligne mis à disposition par le Gouvernement, ainsi qu’à des prévisions météorologiques essentielles.

En achetant des intrants agricoles et en vendant ses produits en ligne, Ziaur peut mieux mettre à profit le temps qu’il aurait passé et l’argent qu’il aurait dépensé autrement pour se rendre dans la ville la plus proche. «J’achète des semences et je vends des légumes au sein de groupes Facebook, ce qui me permet d’atteindre plus facilement des clients hors de la zone locale et de vendre à des prix plus compétitifs», indique-t-il. Ziaur estime que la technologie numérique l’a aidé à augmenter ses revenus d’un tiers, puisqu’il gagne maintenant 232 USD (20 000 BDT) par mois.

L’initiative concernant les villages numériques est mise en œuvre dans toutes les régions du monde. L’objectif de la FAO est d’atteindre 1 000 villages, en favorisant la mise en place de vastes partenariats destinés à développer l’innovation et en offrant un avenir plus connecté et plus prospère aux communautés rurales. ©FAO/Fahad Kaizer

Une réponse à la hauteur

Permettre aux agriculteurs de vendre leurs produits à un meilleur prix et d’accéder à de nouveaux marchés fait partie des principaux objectifs des villages numériques. Au Bangladesh, cela a été réalisé dans une large mesure dans le cadre de l’«initiative du chaînon manquant» (Missing Middle Initiative) du Programme mondial du G20 sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. Au plus fort de la pandémie, avec l’aide de la FAO, la SBKS a aidé ses membres à mettre en place des centres d’appel virtuels, qui ont fourni un appui essentiel aux agriculteurs en temps de crise.

Salma Aktar, qui a travaillé dans l’un des centres d’appel du district, où vit Ziaur, a pu apprécier par elle-même les bénéfices que l’initiative a apportés à sa famille et aux villageois. Elle déclare: «Je suis fille d’agriculteur et j’ai toujours vu les pommes de terre être vendues à un prix bas. Nous ne faisions pas beaucoup de bénéfices sur ce légume, car sa culture coûte cher. Mais après avoir travaillé avec notre centre d’appel virtuel, j’ai constaté que nous pouvions faire de bons profits en exportant nos pommes de terre.» Et d’ajouter: «Cela a amélioré notre santé financière. Nous avons commencé par exporter notre propre production, mais aussi les pommes de terres cultivées par la plupart des villageois. Ils sont ravis de gagner plus d’argent et le village se développe sur le plan économique.»

Le personnel des anciens centres d’appel virtuels étant maintenant à même d’aider les villageois de façon individuelle, nombre de ces centres sont devenus des centres de service aux villages numériques, chacun comptant un membre du personnel spécialisé prêt à aider les agriculteurs dans sa communauté.

Objectif 1 000

Regardant vers l’avenir, la FAO travaille avec les organisations d’agriculteurs afin d’analyser les meilleurs moyens de développer et d’étendre le réseau des villages numériques et de le relier à la stratégie agricole numérique nationale du Bangladesh, en perfectionnant les modèles d’activité et en mettant à l’essai de nouvelles solutions numériques pour aider les agriculteurs, comme Ziaur, à en tirer davantage de bénéfices.

«Nous avons là une excellente occasion de développer l’initiative 1 000 villages numériques pour répondre à certains problèmes de sécurité nutritionnelle dans le pays et à des difficultés relatives à la sécurité alimentaire», a déclaré Robert D. Simpson, Représentant de la FAO au Bangladesh.

La FAO met en œuvre l’initiative 1 000 villages numériques dans toutes les régions du monde. Dans la région Asie et Pacifique, les autres pays concernés sont notamment la Chine, l’Inde, le Japon, la Malaisie, le Népal, la République de Corée, la Thaïlande, le Viet Nam et plusieurs États insulaires du Pacifique. L’objectif de la FAO est d’atteindre 1 000 villages, en favorisant la mise en place de vastes partenariats destinés à développer l’innovation et en offrant un avenir plus connecté et plus prospère aux communautés rurales.

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