Ukraine: l’assistance en espèces aide des familles à retrouver les habitudes de la vie quotidienne

24/02/2023

Un joyeux chien noir s’ébat dans le potager de Liubov Yakovleva, accueillant tout visiteur en frétillant de la queue mais aussi de tout le corps. Ce compagnon à quatre pattes, nommé Karandash, aide Liubov à se sentir moins seule maintenant que son mari est mort et que ses enfants et petits-enfants ne peuvent lui rendre visite que lors de congés ou de vacances. En fait, ce sont ses petits-enfants qui ont eu l’idée de lui offrir cette boule d’énergie pour qu’elle se sente moins isolée dans son village de Vyshneve, situé dans l’oblast de Dnipropetrovska, dans le sud-est de l’Ukraine.

Tandis qu’elle joue avec son chien, Liubov raconte son histoire, depuis sa naissance dans un camp de concentration en Allemagne, pendant la Seconde Guerre mondiale. «Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, mon père a rejoint les partisans et ma mère, qui était enceinte de moi, a été emmenée dans un camp de concentration», se remémore Liubov. «Je suis née pendant la guerre, loin de mon pays d’origine. Maintenant, au crépuscule de ma vie, je connais à nouveau la guerre, dans mon pays.»

Liubov n’avait jamais imaginé qu’elle devrait endurer une nouvelle fois la guerre, mais aujourd’hui, elle s’inquiète avant tout pour ses enfants et ses petits-enfants.

«Mon cœur pleure pour tous les enfants qui souffrent de cette guerre, comme moi quand j’étais petite.»

Dans son jardinet, Liubov cultive des légumes pour nourrir sa famille et elle-même. Lorsqu’elle a reçu une aide pécuniaire de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’été 2022, elle l’a utilisée pour subvenir à ses besoins essentiels mais aussi à ceux de ses petits-enfants, même s’ils vivent loin.

«J’ai dépensé cet argent pour mes petits-enfants. Nous avons acheté des fournitures scolaires, de la nourriture et du bois de chauffage pour l’hiver», ajoute Liubov.

«Je n’avais jamais imaginé qu’on me donnerait de l’argent. Au début, je n’y croyais pas», confie Liubov, les larmes aux yeux. «Je remercie la FAO pour cette aide et tous ceux qui m’ont aidée à en faire la demande et à obtenir cette assistance.»

Contraint de fuir

Oleksandr Myroshnychenko, qui est maintenant lui aussi dans l’oblast de Dnipropetrovska, a trouvé refuge chez un ami après avoir été contraint d’abandonner son domicile, à Popasna, dans l’oblast de Luhanska. Depuis 2014, sa ville était régulièrement la cible de tirs d’obus et il était déterminé à rester chez lui, mais maintenant, c’est différent.

«Quand la guerre s’est intensifiée en février 2022, nous avons pensé qu’il y aurait des tirs dans les environs, comme en 2014, mais nous avons compris que les choses avaient changé et avons dû fuir les bombardements intenses.»

Oleksandr a quitté Popasna avec sa femme et sa mère grabataire en mars 2022 pour s’installer chez un ami dans le village de Lozuvatka.

L’été suivant, la FAO a aidé Oleksandr et sa famille en lui octroyant une assistance en espèces à buts multiples. Le montant des aides est déterminé en fonction de la taille du ménage, de sorte que chaque foyer puisse subvenir aux besoins essentiels de tous ses membres pendant trois mois.

«En quittant Popasna, nous n’avons emporté que le plus strict nécessaire. Je suis retraité. Ma femme travaillait à l’usine de verre de Popasna, mais elle a perdu son emploi, alors ma pension était notre seule source de revenus», explique Oleksandr. «L’assistance en espèces fournie par la FAO a été absolument essentielle pour nous. Elle nous a permis d’acheter un lave-linge et un réfrigérateur. Ils ne sont pas neufs mais en bon état. Nous sommes très reconnaissants aux donateurs et à tous ceux qui sont intervenus dans le processus d’inscription et de paiement.»

Prendre des hôtes

Halyna Voitiuk est une habitante du village de Komisarivka, dans l’oblast de Dnipropetrovska. Elle s’occupe de ses deux petits-enfants, qui vivent avec elle. Elle est retraitée mais cultive des fruits et des légumes qu’elle met en conserve pour la période hivernale.

Lorsque la guerre a éclaté en février 2022, Halyna a ouvert les portes de sa maison à une famille de six personnes — une mère et ses cinq enfants — qui avait fui l’oblast de Kharkivska pour se réfugier à Komisarivka. Leur cohabitation a duré deux mois et demi, jusqu’à ce que la situation se stabilise et que les hôtes puissent rentrer chez eux. Halyna a alors accueilli une autre famille, un couple avec deux jeunes enfants qui avait également fui les hostilités.

«Il est peu probable qu’ils rentrent chez eux dans un avenir proche. Le mari a trouvé un travail dans un village voisin et la femme s’occupe des enfants», indique Halyna.

Elle les héberge gratuitement le temps qu’ils se relèvent. Cependant, ses revenus sont très faibles.

«Ma pension et l’allocation que je touche pour mes enfants sont très modestes, et les enfants coûtent cher.»

Heureusement, Halyna et la famille déplacée ont bénéficié d’une aide. Grâce à l’assistance en espèces à buts multiples de la FAO, «j’ai acheté un vélo à mon petit-fils et une tablette à ma petite-fille pour ses études supérieures. [Avant,] je ne pouvais pas leur acheter grand-chose, alors cette aide a été cruciale», explique Halyna.

Au total, avec l’appui de la Belgique, du Fonds central pour les interventions d’urgence et de l’Union européenne, et grâce à son propre fonds d’urgence, la FAO a fourni une aide à 2 620 ménages ruraux (6 877 personnes) dans les oblasts de Dnipropetrovska, Zaporizka, Mykolaivska et Kherson.

Les transferts monétaires de la FAO constituent une aide souple qui permet aux familles de subvenir à leurs besoins les plus impérieux mais aussi d’aider d’autres personnes au sein de leur communauté.

Liens utiles

En savoir plus

• Site web Profil de pays de la FAO: Ukraine
• Site web La FAO fait face à la crise en Ukraine
• Site web Bureau des urgences et de la résilience de la FAO: Ukraine
• Site web: Partenariat FAO et UE