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D’une toute petite semence à un solide tronc


Comment le fait de planter ses arbres contribue à autonomiser les femmes au Kenya

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La circonscription de Njoro où vit Charity Kathambi Chepkwony se situe au bord de la Vallée du Rift au Kenya. Productrice agricole et forestière, elle est aussi la première femme élue au Parlement kényan pour la circonscription de Njoro dans le comté de Nakuru. Elle travaille également avec la FAO afin d’encourager les autres femmes de sa communauté à planter des arbres et à se bâtir de nouveaux moyens d’existence.

28/05/2018

Les femmes sont les piliers des économies rurales, surtout en Afrique, mais sont pourtant moins impliquées dans le processus de prise de décision.

L’une des femmes tentant d’inverser cette tendance se prénomme Charity Kathambi Chepkwony. Productrice agricole et forestière, elle est aussi la première femme élue au Parlement kényan pour la circonscription de Njoro, située dans le comté de Nakuru, à environ 170 km au Nord-Ouest de la capitale Nairobi.

«J’ai dû batailler contre des hommes qui s’y opposaient. On m’avait dit que les femmes n’avaient pas le droit d’occuper des postes de direction mais j’ai continué à travailler et à promouvoir mes idées. De nombreuses personnes ont tenté de m’intimider mais je ne pouvais pas les laisser me décourager. En prêchant la paix et en devenant la voix de la communauté, ils ont réalisé qu’une femme pouvait prendre les devants», a témoigné Charity.

La circonscription de Njoro est une zone agricole située au bord de la Vallée du Rift, couvrant partiellement la forêt Mau, une grande forêt montagneuse abritant le plus grand bassin hydrographique du Kenya et par conséquent une source de bois, de nourriture et d’emplois pour de nombreux membres de la communauté locale. Le lieu a également été sujet à des activités d’exploitation forestière illégale et a connu une certaine dégradation.

«J’ai dû batailler contre des hommes qui s’y opposaient. On m’avait dit que les femmes n’avaient pas le droit d’occuper des postes de direction mais j’ai continué à travailler et à promouvoir mes idées. ». A GAUCHE : Charity dans son rôle de Secrétaire gé

Au-delà d’un milliard

Charity dirige également une organisation communautaire du nom de Beyond One Billion (soit Au-delà d’un milliard) qui lutte contre les défis liés au changement climatique et à la dégradation environnementale de la forêt, plus généralement à ceux qui touchent sa communauté. La majorité des participants sont de femmes et l’organisation travaille en étroite collaboration avec le Mécanisme Forêts et paysans (FFF), un partenariat entre la FAO, l’Union internationale pour la conservation de la nature, l’Institut international pour l’environnement et le développement et Agricord, dont les bureaux se trouvent à la FAO.

Ensemble, ces organisations aident les producteurs – en particulier les femmes – à développer des entreprises forestières et agricoles, à travers toutes les étapes de production, des semis et pépinières aux plantations des arbres, en passant par la production durable de charbon, de bois ou d’autres produits agricoles et forestiers.

«Grâce à Beyond One Billion, nous avons pu commencer à cultiver plusieurs pépinières et arbres fruitiers. Avec leur aide et la formation du FFF, de nombreuses familles vendent les denrées alimentaires produites à partir des arbres et ont maintenant de meilleures conditions de vie», a déclaré Charity.

«Les organisations d’agriculteurs telles que Beyond One Billion offrent une opportunité unique de développer la capacité des agricultrices, d’accroître leur participation dans la prise de décision et de protéger leurs droits et leur accès aux ressources», a indiqué Jeffrey Campbell, responsable du Mécanisme Forêts et paysans à la FAO.

Le Mécanisme Forêts et paysans dont les bureaux se trouvent à la FAO aident les producteurs – en particulier les femmes – à développer des entreprises forestières et agricoles, à travers toutes les étapes de production, des semis et pépinières aux plantations des arbres, en passant par la production durable de charbon, de bois ou d’autres produits agricoles et forestiers. ©FAO/Daniel Hayduk.

Travailler avec la FAO

Au Kenya, le Mécanisme Forêts et paysans a commencé à travailler avec 12 petites organisations de producteurs forestiers et agricoles en 2014. Au début, le niveau d’organisation et de participation des producteurs dans les différentes chaînes de valeur était faible et leur accès aux services techniques et aux services de développement commercial était inexistant.

Pendant trois ans, la FAO, WeEffect, le service kenyan des forêts et l’association des petits producteurs forestiers et agricoles du Kenya ont soutenu les organisations afin d’atteindre davantage de producteurs - leur nombre d’adhérents a notamment augmenté de 800 pour cent - une situation qui a bénéficié indirectement à près de 20 000 personnes.

«Le FFF a réalisé un travail remarquable pour nous. Ils se sont occupés de renforcer les capacités au niveau de la commercialisation collective des jeunes plantes. Avant, il y avait beaucoup de choses que nous ne savions pas. A présent, on peut recueillir les graines de manière professionnelle et on sait comment les vendre. On en sait également plus sur la manière dont on peut protéger les forêts», a précisé Charity.

La communauté a également été très active et a apprécié le travail de Charity. Plus que jamais, les femmes de la localité sont impliquées dans les activités forestières et agricoles.

«Lorsque les femmes entreprennent quelque chose, elles sont impliquées et passionnées et veulent atteindre leur objectif. Elles devraient avoir davantage d’autonomie et le droit de prendre des décisions», a-t-elle ajouté.

Charity délivrera ce message lors d’un événement qui aura lieu le 6 juin prochain à Bruxelles «Foresterie et agriculture – une affaire de femmes», organisé par le Mécanisme Forêt et paysans de la FAO et Agricord. L’événement rentre dans le cadre des journées européennes du développement (EDD) organisées par la Commission européenne.

«Les EDD sont une réunion importante pour se dire que les femmes devraient être inclues dans les prises de décisions et que les gouvernements et les donateurs devraient soutenir et investir dans les initiatives ciblant les femmes», a souligné Charity.

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