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Les plantes qui nourrissent la population mondiale


Aperçu des tendances qui façonnent l’avenir de nos cultures et les cultures de notre avenir

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Le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, dont le secrétariat est situé à la FAO, a pour objet de veiller à ce que les ressources génétiques des plantes cultivées qui sont les plus importantes pour l’alimentation humaine soient conservées et partagées équitablement dans le monde. ©FAO/Cristina Vega

20/11/2023

La plupart d’entre nous avons notre propre idée des aliments et plantes qui constituent la majeure partie de notre alimentation. Mais dans quelle mesure le changement climatique, les conflits, les considérations liées à la santé, l’évolution des modes de vie et autres enjeux actuels influent-ils sur les plantes que nous cultivons aujourd’hui et sur celles dont nous pourrions avoir besoin à l’avenir? Il s’agit là de thèmes abordés dans le nouveau rapport intitulé The plants that feed the world (Les plantes qui nourrissent la population mondiale), que vient de publier l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Jusqu’à aujourd’hui, nous nous sommes appuyés sur une poignée de cultures, comme le blé, le maïs et le riz, pour couvrir la majorité de nos besoins caloriques. Pourtant, il y a plus de 7 000 espèces végétales, peut-être même 30 000, qui sont considérées comme étant comestibles.

Le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, dont le secrétariat est situé à la FAO, a été adopté en 2001 pour veiller à ce que les ressources génétiques des plantes les plus importantes pour l’alimentation humaine soient conservées et utilisées de manière équitable dans le monde. L’appendice I de cet accord juridiquement contraignant recense 64 des principales plantes cultivées qui composent notre panier alimentaire et dont les ressources génétiques sont échangées entre les banques de gènes grâce au Système multilatéral d’accès et de partage des avantages mis en place dans le cadre du Traité international.

L’objectif du Traité international est de garantir l’accès aux ressources phytogénétiques à tous, et en particulier aux agriculteurs des pays en développement, afin que nous puissions tous bénéficier d’une diversité de cultures qui nous permettent de satisfaire nos besoins nutritionnels.

Le rapport de la FAO met en évidence quatre grandes tendances, présentées ci‑dessous, qui influent sur la façon dont les plantes nous nourrissent et qui montrent pourquoi les ressources génétiques ont une telle importance pour l’amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie.

Jusqu’à aujourd’hui, nous nous sommes appuyés sur une poignée de cultures pour couvrir la majorité de nos besoins caloriques. Pourtant, entre 7 000 et 30 000 espèces végétales sont considérées comestibles. Il est donc temps d’élargir l’éventail de culture

1. La notion de sécurité alimentaire s’est élargie.

Une des raisons pour lesquelles notre panier alimentaire va devoir inclure une plus grande variété de plantes tient au fait que notre compréhension de la sécurité alimentaire évolue. Il y a plus de 20 ans, lorsque le Traité international a été établi, on se préoccupait essentiellement du nombre de calories nécessaires pour assurer une alimentation de base et ainsi éradiquer la faim. Nous commençons maintenant à comprendre qu’il faut également tenir compte de l’aspect nutritionnel, et s’intéresser aux micronutriments et aux macronutriments.

Dans de nombreux pays, dénutrition et surnutrition coexistent du fait que les habitudes alimentaires se modifient profondément et que les produits transformés prennent souvent le dessus sur les aliments traditionnels. La tendance au surpoids et à l’obésité devenant aussi préoccupante que la faim, il est nécessaire d’intégrer à notre panier alimentaire des plantes nutritives et pas seulement riches en calories.

2. Les plantes d’hier ne sont pas forcément celles de demain.

Outre la tendance à manger plus de légumes, de fruits, de noix et de graines pour des raisons nutritionnelles, on observe aussi une tendance à consommer davantage de protéines végétales, comme celles que nous procurent les légumineuses.

Des céréales nutritives moins connues, comme le mil et le sorgho, ou d’autres denrées sans gluten comparables à des céréales, comme le quinoa et l’amarante, émergent également. Des cultures mineures et sous-utilisées comme celles-ci sont désormais au cœur des tendances alimentaires, non seulement pour des raisons nutritives, mais aussi parce que nombre d’entre elles sont bénéfiques pour l’environnement.

Un nouveau rapport de la FAO, qui compile des données portant sur 355 cultures, viendra éclairer les débats sur les orientations stratégiques à adopter, notamment en ce qui concerne l’actualisation de la liste des 64 espèces cultivées qui sont protégées dans le cadre du Traité international. ©FAO/Zinyange Auntony

3. Les pays deviennent encore plus dépendants les uns des autres en matière d’accès aux variétés végétales.

Avec la crise climatique qui influe sur les configurations des précipitations et les températures mondiales, certaines plantes cultivées ont du mal à pousser là où elles s’épanouissaient auparavant. Par exemple, il y a quelques années à peine, peu de gens auraient pu prédire que la culture du maïs deviendrait difficile dans certaines régions d’Afrique. Or, les agriculteurs qui vivent dans ces régions cherchent dorénavant d’autres cultures, comme le mil, qui sont plus adaptées à un climat devenu moins pluvieux.

Face à cette évolution des conditions climatiques, les pays se trouveront de plus en plus dans une situation où ils vont devoir obtenir des variétés de plantes venant d’ailleurs dans le monde afin de maintenir ou d’améliorer leur production.

Le changement climatique ne fait que renforcer l’interdépendance: les pays ont toujours dépendu les uns des autres pour les cultures originaires d’ailleurs. Par exemple, les variétés de café provenant d’Afrique ont fait le tour du monde. L’Amérique du Sud, quant à elle, dispose toujours d’un plus grand nombre de variétés de pommes de terre que n’importe quelle autre région.

Dans ce contexte, l’approche multilatérale adoptée dans le cadre du Traité international pour la collaboration entre les pays est plus importante que jamais.

4. Les goûts et les tendances influent aussi sur la demande de produits agricoles.

L’évolution des goûts et des tendances stimule aussi la demande de nouvelles variétés végétales de la part d’agriculteurs qui cherchent à améliorer leurs conditions de vie, que ce soit en cultivant du quinoa ou des pois d’Angole.

Aujourd’hui, la demande vient aussi d’ailleurs, avec des chefs désireux d’explorer les saveurs et textures de céréales traditionnelles et souvent plus durables. Par exemple, dans sa cuisine, Fatmata Binta, chef originaire de Sierra Leone, met un point d’honneur à valoriser le mil fonio, économe en eau et très nutritif.

Ces acteurs étaient absents des débats lors de l’établissement du Traité international, mais leurs voix se font de plus en plus entendre.

En tant qu’unique accord international juridiquement contraignant consacré à la protection, à la conservation et à l’échange de la diversité génétique des plantes cultivées et consommées dans le monde entier, le Traité international a un rôle croissant à jouer dans notre monde interdépendant et en constante évolution.

Le nouveau rapport, qui compile des données portant sur 355 cultures, sera une source d’information essentielle pour éclairer les débats sur les orientations stratégiques à adopter, notamment en ce qui concerne l’actualisation de la liste des espèces cultivées qui sont répertoriées dans l’appendice I du Traité international. La quantité impressionnante de données accessibles au public sur laquelle repose l’étude en fera également une ressource précieuse pour les chercheurs et décideurs du monde entier. Le rapport jette les bases qui permettront à l’humanité d’explorer le potentiel de milliers de plantes supplémentaires pour satisfaire ses besoins alimentaires à l’avenir.

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