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Transformer les systèmes agroalimentaires


Pourquoi les partenariats constituent-ils la voie à suivre pour relever les défis mondiaux

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La FAO et le Fonds pour l'environnement mondial se sont associés dans plus de 130 pays afin de relever les défis intimement liés à l'agriculture et l'environnement. ©FAO

18/08/2023

Nous ne pouvons pas vraiment parler des problèmes environnementaux les plus urgents de la planète sans parler des systèmes agroalimentaires. Et par systèmes agroalimentaires, nous entendons également les activités agricoles nécessaires à leur bon fonctionnement: l'agriculture, les pêches, la foresterie et les chaînes de valeur qui fournissent les denrées alimentaires et les fibres dont nous avons besoin chaque jour.

L'agriculture utilise 70 pour cent de l’ensemble des prélèvements d'eau douce et est responsable de près de 30 pour cent des émissions mondiales de gaz à effet de serre (y compris non agricoles). La production alimentaire est également responsable de 75 pour cent des pertes de biodiversité agricole. Voilà la situation d’aujourd’hui et à l’horizon 2050 le monde devra produire 50 pour cent de denrées supplémentaires pour nourrir une population mondiale qui s’élèvera à 9,7 milliards de personnes et qui sera par ailleurs plus urbanisée, plus aisée et plus exigeante en matière de choix alimentaires. Nos ressources naturelles sont déjà soumises à des pressions. À ce jour, entre 691 et 783 millions de personnes souffrent de la faim.

Il apparaît clairement clair que la production alimentaire et l'agriculture doivent également faire l’objet d’une plus grande attention dans les discussions relatives à la réalisation des principaux objectifs pour l'avenir, à savoir les Objectifs de développement durable. Conscient de ce fait, le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en tant qu'organisme d’exécution, examinent les liens indissociables entre l'agriculture et l'environnement. Par le biais de 300 projets menés dans plus de 130 pays, les projets FAO-FEM traitent de questions comme le changement climatique, la biodiversité, la dégradation des sols, l'élimination en toute sécurité des produits chimiques dangereux et la gestion des eaux internationales. Traditionnellement, les collaborations entre la FAO et le FEM visaient à aider les petits producteurs à améliorer leurs pratiques de production de façon à générer également des résultats positifs pour l’environnement mondial, or aujourd’hui, le partenariat axe de plus en plus ses activités sur l'ensemble de la chaîne de valeur. 

Voici trois exemples de projets FAO-FEM qui contribuent à relever les défis environnementaux à travers le prisme de l’agriculture:

1. Aider nos producteurs de denrées alimentaires à s'adapter aux effets du changement climatique

Bien que les populations rurales produisent les trois quarts des denrées alimentaires consommées à l’échelle de la planète et pourtant, elles représentent 80 pour cent des pauvres du monde. La plupart de ces personnes n'ont pas les moyens de modifier leurs pratiques agricoles en l’absence d’une aide extérieure. La FAO et le FEM axent en grande partie leurs activités sur l’aide dont les agriculteurs ont besoin pour faire face au changement climatique et améliorer leur résilience.

Dans le monde entier, il est devenu de plus en plus difficile de prévoir les précipitations, et les tempêtes et les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes. Les températures ne sont pas stables et les saisons sont devenues imprévisibles. Au Mali, où la pluviosité n’a jamais été régulière, ces réalités sont extrêmes. Au cours des 50 dernières années, le pays a été de plus en plus exposé à la sécheresse. Si les températures continuent d’augmenter et les précipitations ne cessent de diminuer, la situation pourrait être dévastatrice pour les principales cultures vivrières du Mali, telles que le millet, le sorgho, le riz et le maïs, sans oublier les conséquences dramatiques pour les animaux d’élevage, le deuxième produit d’exportation le plus important du pays.

Un projet financé par le FEM s’est attaché à aider plus de 40 000 petits exploitants à diversifier leur production, à améliorer la santé et la fertilité des sols et à choisir des semences et des variétés qui supportent mieux les variations de température et des précipitations. Ces actions ont contribué à augmenter les rendements de 21 à 77 pour cent pour le sorgho, le millet, le riz, le maïs, le sésame et le coton.  

Gauche: Rendre la production alimentaire plus résiliente face au changement climatique au Mali. © FAO/Mohamed Soumare droite: Instaurer des conditions propices à une meilleure gestion transfrontière des ressources marines dans la Baie du Bengale en vue de

2. Mieux gérer les écosystèmes marins

Dans la baie du Bengale, une zone qui s'étend sur huit pays (Bangladesh, Inde, Indonésie, Malaisie, Maldives, Myanmar, Sri Lanka et Thaïlande), 400 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Elles sont tributaires de la baie pour leur alimentation et leurs moyens de subsistance. Pourtant, la dégradation continue des ressources marines de la baie du Bengale a de graves répercussions sur la qualité de vie et le potentiel économique de ces communautés côtières.

Un projet FAO-FEM a été mis en œuvre en vue d'améliorer la gestion régionale de l'environnement et le secteur halieutique de la région en s'attaquant à des enjeux tels que la pollution marine et la restauration et la conservation des habitats. La gestion des ressources marines transfrontières est particulièrement complexe: il existe en effet un large éventail de parties prenantes qu’il est nécessaire de consulter. La FAO et le FEM ont collaboré avec des organismes gouvernementaux locaux, des pêcheurs commerciaux, des petits pêcheurs traditionnels et des ONG locales en vue de renforcer leurs capacités à planifier et à mettre en œuvre une approche globale des écosystèmes pour améliorer la gestion de ces ressources.

La réintroduction de vigognes en Équateur a également contribué aux moyens de subsistance des populations locales qui peuvent vendre leur laine pour la fabrication de vêtements raffinés. © FAO

3. Préserver la biodiversité de nos écosystèmes et espèces

Dans la zone du Chimborazo en Équateur, les páramos, un type d'écosystème de toundra montagneuse, sont très importants pour les populations autochtones qui dépendent de ces ressources naturelles pour se nourrir et pour leur subsistance. La FAO, le FEM, le Ministère de l'environnement de l'Équateur, le Conseil provincial de Chimborazo ainsi que d'autres partenaires nationaux travaillent de concert pour conserver et gérer la biodiversité des écosystèmes des páramos et des écosystèmes montagneux, et pour rétablir et utiliser de façon durable la biodiversité agricole de la région. Le projet a œuvré aux côtés des communautés locales en vue de construire cinq plans d’aménagement des bassins versants qui répondent à leurs besoins.

Il a également aidé à renforcer les capacités locales concernant la tonte des vigognes pour leur précieuse laine. Les vigognes sont  des animaux qui appartiennent à la famille du lama et qui sont originaires d'Amérique du Sud. Leur laine délicate, qui peut être tricotée en vêtements, peut atteindre des prix élevés sur le marché. Les vigognes avaient pratiquement disparu en Équateur. Or, en 1988, le Pérou et le Chili ont aidé à les réintroduire dans ce pays et la population de vigognes qui arpentent aujourd’hui ces montagnes a fortement augmenté dans la réserve de production de faune et flore de Chimborazo. Désormais, les vigognes de Chimborazo sont tondues pour leur précieuse laine.

Il existe de nombreuses solutions auxquelles il y a lieu de prêter plus d'attention sur la scène mondiale: améliorer l’emploi agricole et non-agricole par l’intermédiaire de politiques et de mesures adaptées, investir dans l’alimentation et l’agriculture, optimiser l’efficacité de l’utilisation des ressources, réduire les pertes et le gaspillage alimentaires, convertir les déchets en vue de leur réutilisation, et protéger, conserver et utiliser de façon durable les ressources naturelles importantes qui sont à la base des systèmes alimentaires.

Le FEM et la FAO ont jusqu'à présent aidé 13 millions de femmes et d'hommes, par le biais de dons du FEM destinés à l’investissement s’élevant à un total de 1,4 milliard de dollars des États-Unis. Les partenariats sont essentiels pour faire face aux problèmes environnementaux les plus urgents de la planète. Maintenant que nous en savons davantage sur les liens entre l'insécurité alimentaire, la dégradation des ressources naturelles, le chômage des jeunes, le changement climatique et d'autres défis mondiaux complexes, nous savons également que nous avons besoin de tout le monde, à tous les niveaux, pour contribuer à trouver des solutions. Les problèmes ne sont pas uniformes, les solutions pour y faire face ne peuvent pas l’être non plus.

*Cet article est une version actualisée de l’article publié le 22/06/2018.

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