FAO en République démocratique du Congo

Forum mondial de l’alimentation: comment la science, la technologie et l’innovation peuvent-elles stimuler une productivité agricole à la traîne en Afrique?

©FAO/Paballo Thekiso
20/10/2022

Les participants au Forum de la science et de l’innovation se penchent sur la contribution que peut apporter l’amélioration de la fertilité des sols, de l’irrigation et des variétés cultivées.

Rome – La productivité agricole de l’Afrique est stationnaire depuis des décennies, mais la science, la technologie et l’innovation pourraient offrir des solutions par des mesures d’amélioration de la santé des sols, de l’irrigation et des variétés végétales, a-t-il été avancé aujourd’hui au Forum de la science et de l’innovation qui se tenait dans le cadre du Forum mondial de l’alimentation.

«L’Afrique est appelée à devenir le futur grenier alimentaire, non seulement du continent, mais de l’ensemble du monde», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans l’allocution qu’il a prononcée lors de la manifestation organisée sur le thème «Accroître la productivité agricole en Afrique: la science, la technologie et l’innovation (STI) peuvent-elles aider l’Afrique à faire un bond en avant?».

«Mais la réalisation de ce potentiel suppose de modifier le modèle d’activité, de donner à la science et à l’innovation les moyens de se déployer, et de mettre en place des politiques qui soient plus porteuses», et ce en concertation avec les Membres africains de la FAO, a déclaré M. Qu. Selon la FAO, la science, la technologie et l’innovation promettent d’offrir de meilleures options dans l’avenir, mais les efforts visant l’augmentation de la productivité agricole doivent donner la priorité aux 33 millions de petits exploitants que compte le continent, car leur rôle est essentiel tant dans la production alimentaire que dans la création d’emplois.

La production alimentaire par habitant n’a cessé de reculer sur le continent au cours des cinq dernières décennies, et l’on projette une aggravation de cette tendance en contrepoint de la poussée démographique. Seuls 35 pour cent environ des surfaces cultivées sont ensemencés de variétés améliorées, et la productivité agricole demeure faible et stationnaire. Alors que plus de la moitié de la main-d'œuvre est employée dans l’agriculture, la «valeur ajoutée» par travailleur en Afrique subsaharienne se situe très en dessous de la moyenne mondiale. 

Les faibles rendements des cultures sont largement imputables à un accès insuffisant aux intrants, aux technologies et aux services de conseil, et à la faible efficacité d’utilisation des intrants en agriculture pluviale. À cause des effets de la crise climatique qui accentuent encore la diminution des rendements et en raison de la situation de certaines zones qui sont confrontées à des invasions transfrontières d’organismes nuisibles et à des maladies animales, l’Afrique voit clairement s’éloigner la perspective de concrétiser sur son sol les objectifs de développement durable des Nations Unies d’ici à 2030, notamment ceux qui ont trait à la pauvreté, à la faim, à la nutrition et à la santé. 

Un éventail d’options

  • La FAO a présenté diverses solutions qui existent dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation pour accroître la productivité agricole en Afrique, à savoir:
  • des systèmes de culture qui améliorent la fertilité et la santé des sols;
  • des systèmes d’irrigation qui utilisent des quantités d’eau limitées de manière plus efficace, et la plantation de cultures nécessitant moins d’eau et/ou de variétés améliorées permettant un usage plus efficace de l’eau disponible;
  • des pratiques agronomiques efficaces qui assurent des choix optimaux concernant la date et la densité des semailles; 
  • des variétés cultivées améliorées qui procurent de meilleurs rendements et réagissent mieux aux pratiques culturales améliorées, celles-ci devant reposer sur des systèmes semenciers efficaces, ce qui peut être rendu possible par la participation du secteur privé;
  • une diversification des cultures, propice à une stabilisation des rendements et à une plus grande sécurité nutritionnelle.

L’application de ces stratégies offre la possibilité d’élargir considérablement l’éventail des cultures et d’accroître la productivité des systèmes agroalimentaires en Afrique. Pour cela, il est nécessaire de mettre en place un ensemble d’interventions associant la science, la technologie et l’innovation, qui soient adaptés à la situation écologique, économique et sociale des petits exploitants et mises au point en partenariat avec ces derniers. Ces interventions doivent aussi être soutenues par des investissements appropriés, que l’on peut attirer en optant pour une approche efficace par chaîne de valeur. L’établissement de partenariats d’envergure entre les parties prenantes, assortis de politiques porteuses, constitue une autre condition préalable importante.

Le Forum de la science et de l’innovation est l’un des trois forums organisés dans le cadre du Forum mondial de l’alimentation, qui se tient pendant cinq jours au siège de la FAO à Rome. Le Forum mondial de la jeunesse, qui rassemble des jeunes du monde entier, est axé sur les possibilités qui existent en matière d’innovation et de politiques pour garantir l’accès du plus grand nombre à une alimentation sûre et nutritive, et se double d’une réflexion sur les moyens d’atténuer les effets de la crise climatique. Le Forum sur l’investissement de l’Initiative Main dans la main fournira aux autorités nationales, aux entités mondiales et nationales des secteurs public et privé, ainsi qu’aux banques de développement multilatérales et aux donateurs, une plateforme leur permettant de débattre des possibilités de financer l’Initiative Main dans la main. Cette initiative est un des programmes phares de la FAO, dont la vocation est d’apparier des sources de financement avec les pays où les investissements dans les systèmes agroalimentaires sont les plus nécessaires.