La FAO au Tchad

A Amdjarass, la FAO et le Gouvernement Tchadien à travers le Ministère de la Production et de la Transformation Agricole ont lancé le projet d'Appui à la production maraîchère dans la Province de l’Ennedi-Est

FAO Tchad-EM
09/09/2023

Le Tchad, pays sahélien, fait face à d’importants défis sociaux et économiques liés surtout à une variabilité climatique accrue et une croissance démographique élevée d’une part et à l’afflux des réfugiés et retournés par suite des crises sécuritaires du Soudan d’autre part. Ceci entame la question centrale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population tchadienne en général et en particulier de la grande majorité des ménages qui viennent d’arriver dans la zone d’accueil. Ces personnes fragilisées ne peuvent pas ou, très difficilement, subvenir, par elles-mêmes, à leurs besoins les plus essentiels. Une réponse immédiate aux besoins de première nécessité reste vitale en même temps que des actions vigoureuses de développement pour répondre aux vulnérabilités chroniques et les facteurs sous-jacents des besoins humanitaires sont nécessaires.

En effet, le secteur agricole au Tchad représente à la fois des opportunités et des défis. Il est également une source de revenus et d’emplois pour la majorité de la population. Néanmoins, le pays est fortement dépendant des importations alimentaires. L’agriculture de subsistance est la pratique la plus courante. Elle emploie près de 80% de la main d’œuvre et est pratiquée dans des petites exploitations agricoles familiales et fournit plus de 70% des cultures vivrières. Même si cela met en évidence l’importance des exploitations familiales pour assurer la sécurité alimentaire des ménages, les écarts de rendement et le faible niveau de la technologie, la disponibilité des intrants et les investissements constituent de sérieux obstacles pour réduire cette dépendance. En plus des céréales, le maraîchage constitue une partie essentielle du régime alimentaire des populations, étant donné que la plupart de ce qui est produit est consommé dans le pays. Par conséquent, elle contribue dans une large mesure aux besoins alimentaires et à la nutrition des tchadiens.

Dans les zones de l’Est, notamment dans les provinces de l’Ennedi Est et du Ouaddaï, l’arrivée des réfugiés et retournés du Soudan exerce une pression considérable sur le niveau de consommation des légumes et fruits. Fort de ce constat et à la demande du gouvernement, la FAO a initié un projet de coopération technique intitulé « Projet d’appui à la production maraîchère dans la Province de l’Ennedi-Est (TCP 3904). Afin de mettre en œuvre ce projet, il a été souhaité d’informer les parties prenantes pour recueillir leur adhésion pour la réussite de ces interventions.

Dans son mot de bienvenue, le Gouverneur de la Province de l’Ennedi Est, le Général de division Tom Djéroua Souguya : « J’exprime aussi ma reconnaissance à toutes les personnes qui ont fait le déplacement de la présente cérémonie de lancement du "Projet d’appui à la production maraîchère dans la Province de l’Ennedi-Est". Ce projet mis en œuvre par la FAO avec ses partenaires que sont les services déconcentrés de l’Etat, vient corroborer les attentes des populations de la province de l’Ennedi Est dans la recherche d’une alimentation saine, variée et nutritive. C’est l’occasion de remercier la FAO pour cet appui combien important, précurseur d’autres projets que nous appelons de tous nos vœux.

La province de l’Ennedi Est une zone maraîchère par excellence par ses barrages, ses seuils d’épandages et ses Ouadis disposant des terres agricoles immensément riches dont leur exploitation raisonnée boostera la production maraîchère pour l’amélioration de la qualité alimentaire et nutritionnelle des populations, a-t-il ajouté.

Pour le Sultant de « Dar Bilia», Sidick Timan Déby Itno « le lancement de ce projet n’est qu’une partie d’un ensemble d’activités qui seront développées par la FAO avec ses partenaires et les services techniques au profit de la population de l’Ennedi Est en général et en particulier aux ménages des sites qui seront identifiés. Il faut noter que notre province de sait à quel sein se vouer pour avoir des légumes en abondance. Cette initiative vient à point nommé et je crois fermement que très bientôt, le manque de légumes dans la province se sera que de l’histoire ancienne.

Il faut noter que l’agriculture constitue l’un des premiers piliers de l’économie Tchadienne avant l’avènement du pétrole et les autres ressources et occupent la majeure partie de la population rurale. Des moyens importants ont été mobilisés par l’Etat avec le concours de ses partenaires pour améliorer ce secteur dans le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et augmenter les revenus générés par les activités qui y découlent. » a-t-il poursuivi.

Dans son allocution, le Représentant de la FAO, Marc Mankoussou a indiqué que, la FAO comme les autres agences du Système des Nations Unies, a toujours bénéficié d’une attention toute particulière des autorités tchadiennes ; ce qui lui a permis d’être aux côtés de l’État de façon visible dans bien des situations, d’urgence notamment. Je saisis cette occasion pour remercier le Gouvernement de la République du Tchad pour la confiance qu’il continue d’accorder à l’expertise de la FAO pour accompagner l’effort national de la recherche des solutions à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

Dans son discours de lancement du Projet, le Ministre d’Etat, ministre de la Production et de la Transformation, Laoukein Kourayo Médard a déclaré ceci : « en plus des céréales, le maraîchage constitue une partie essentielle du régime alimentaire des populations tchadiennes et plus spécifiquement de la population de l’Ennedi Est, étant donné que la plupart de ce qui sera produit sera consommé localement. Par conséquent, elle contribuera dans une large mesure aux besoins alimentaires et à la nutrition des populations de la province.

 Cependant, les niveaux actuels de consommation des fruits et légumes sont sensiblement en dessous des 400 grammes par personne et par jour, recommandé par la FAO et l’OMS. Pourtant, il existe une forte demande pour les légumes dans la province de l’Ennedi Est en raison d’un accroissement naturel de la population. Dans ce contexte, le maraîchage constitue une activité de choix pouvant contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle tout en générant des emplois, surtout pour les jeunes et les femmes. »

Il faut noter que ce projet est un projet de coopération technique financé par la FAO à hauteur de 250 000 dollars et sera mise en œuvre dans la Province de l’Ennedi Est.