Pays enclavé de l’Afrique Centrale, le Tchad est caractérisé par un climat de type continental chaud avec une pluviométrie marquée par une très forte variabilité annuelle et un risque important de sécheresse. La période comprise entre le mois de mars et le mois de mai constitue l'une des périodes les plus chaudes du pays en termes de températures. Cette période est caractérisée par la soudure pastorale. Des" périodes de soudure" humaine sont observées de juin à septembre dans la plupart des zones rurales. Le Tchad couvre une superficie de 1 284 000 km². Selon les statistiques du PNUD, sa population est estimée à 15.162 millions d'habitants. L'espérance de vie moyenne est de 53 ans et le taux d'alphabétisation de la population agée de plus de 15 ans est de 22%. En 2018, les femmes constituaient près de 54 % de la population rurale active du Tchad.
En 2018, le Recensement Général de l’Elevage au Tchad a révélé que le cheptel tchadien était estimé à 93,8 millions d'unités de bétail et 34,6 millions de têtes de volaille. Selon le Ministère de l’Elevage et des Productions animales , "l’ensemble « bétail » représente 73% des effectifs globaux du cheptel. Il est essentiellement constitué de ruminants comme les caprins (32,5%), les ovins, (28,2%), les bovins (26,5%) et les camelins (6,8%)". L'élevage à lui seul représente 18% du PIB et 40% des exportations (vente du bétail sur pied). Les principales activités du monde rural concernent l’agriculture vivrière (mil, sorgho, maïs, niébé, arachide, sésame, riz, tubercules, fruits et légumes), les cultures de rente (coton,canne à sucre), l’élevage , l’exploitation des produits de cueillette (gomme arabique, karité, miel). Le pays dispose de trois grandes zones agro-écologiques distinctes qui lui permettent d'avoir un vaste panel de système de production (zone saharienne, sahélienne et soudanienne).Toutefois ces ressources et potentialités sont insuffisamment voire mal exploitées. Le taux de croissance démographique est établi à 3,6 % par an et l’espérance de vie est de 50 ans. La densité moyenne de la population tchadienne qui est de 8,6 habitants/km cache une répartition inégale sur le territoire national. L’émergence du secteur pétrolier en 2003 a considérablement modifié le contexte économique en offrant au pays de nouvelles opportunités de diversifier les leviers de son développement. Toutefois, l’agriculture et l’élevage demeurent la base du développement économique du Tchad, le pétrole étant une ressource tarissable.
Défis et perspectives
La première contribution de l’agriculture tchadienne dans l’économie est sa large part dans la formation du PIB estimée à 23 % dont 20% proviennent de la production vivrière et 3% des cultures de rente. C’est aussi un grand pourvoyeur d’emploi qui occupe les 2/3 de la population active du pays dont plus de la moitié est composée de femmes. La seconde contribution fondamentale de l’agriculture est la production d’aliments qui constitue une réponse immédiate aux questions de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté particulièrement importante en raison des pénuries alimentaires récurrentes que connaît le Tchad. La troisième contribution de l’agriculture à la croissance générale concerne la fourniture de matières premières aux industries agro-alimentaires du pays.
Le Tchad demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. L’Indice de Développement Humain du PNUD de 2019 le classe au 187ème rang sur les 189 pays les plus pauvres. Entre 2000 et 2018 , l'IDH du Tchad a progressé de 0.298 à 0.401, soit une hausse de 34.6%. Plusieurs acteurs sont impliqués dans le développement du secteur agricole Cette diversité d’intervenants nécessite la mise en place de cadres de concertation et de coordination multi-sectoriels pour favoriser les synergies et maximiser les impacts. Au cours de la décennie 2002-2012, plusieurs documents de politiques et stratégies de développement du secteur agricole et rural, ont été élaborés. Ces documents précisent les priorités du pays en vue d’assurer la relance des activités de productions agricoles. Si la pertinence de toutes ces stratégies pour un pays comme le Tchad ne souffre d’aucune ambigüité, leur mise en œuvre n’a pas toujours fait l’objet d’une évaluation exhaustive pour en mesurer l’impact.
Toutefois, plusieurs programmes et projets ont été conçus et exécutés en référence à ces stratégies, dont la plupart restent des cadres d’orientation pertinents. Le sous-secteur agricole du Tchad est relativement peu performant, mais possède d’importantes marges de développement pour peu que les nombreuses contraintes d’ordre technique, financier et institutionnel auxquelles font face les exploitations familiales, qui assurent l’essentiel de la production agricole, trouvent des solutions idoines. Les principaux enjeux et défis pour le sous-secteur agriculture sont de pouvoir mettre en valeur l’important potentiel agricole pour résorber le déficit en produits vivriers et garantir la souveraineté alimentaire du pays. Pour donner suite aux recommandations du Forum sur le Développement du monde rural organisé en janvier 2012 avec la contribution de la FAO, cette dernière a appuyé le Ministère de l’Agriculture et de l’Irrigation pour l’élaboration en 2013 d’un Plan Quinquennal de Développement de l’Agriculture du Tchad.
L’instabilité au Soudan et en Centrafrique ainsi que l'instabilité dans la zone du Lac Tchad causée par les éléments de la secte islamiste Boko Haram ont provoqué des nouveaux afflux de réfugiés au sud, à l’est et à l’ouest du pays. Même si la situation intérieure est calme dans l'ensemble , le pays subit ces derniers temps des attaques ciblées du groupe Boko haram dans la zone du Lac notamment. En plus des changements climatiques, le Tchad pourrrait être touché par des invasions de criquets pèlerins venus d'Afrique de l'Est. La FAO appuie le Gouvernement dans la mise en oeuvre des politiques et des stratégies pouvant permettre de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour toutes la population en particulier pour les groupes vulnérables mais aussi de répondre à ces différentes problématiques.