Les organisations doivent aller au-delà de leur site immédiat pour comprendre où elles se procurent leur approvisionnement en eau, l’utilisation qu’elles font de l’eau, ceux qui en dépendent, la gouvernance de l’eau, l’équilibre, la qualité et bien d’autres aspects encore. Elles doivent savoir où l’eau est rejetée et où vont les eaux usées. C’est la base pour mieux comprendre les défis liés à l’eau et pour élaborer un plan d’action durable évalué de manière cohérente et apte à être communiqué.
L’eau coûte de l’argent, c’est pourquoi utiliser moins d’eau peut être un moyen rapide de réduire les coûts opérationnels. Une plus grande efficacité peut être obtenue en identifiant des moyens de produire plus de biens avec moins d’eau, de réduire les pertes d’eau, de recycler et d’utiliser en toute sécurité les eaux usées traitées, ou en développant ou en utilisant de nouvelles technologies, par exemple des pratiques d’irrigation améliorées ou des cultures résistantes au stress hydrique.
Les entreprises des principaux secteurs tels que l’alimentation, le textile, l’énergie, la fabrication, les produits chimiques, les produits pharmaceutiques et l’exploitation minière doivent préserver les ressources mondiales en eau douce et la santé des océans. Les entreprises privées doivent gérer les intrants chimiques de manière responsable, traiter et réutiliser les eaux usées. Comme la réduction de la pollution peut être coûteuse et nécessiter la construction de nouvelles installations de traitement des eaux usées, les entreprises peuvent également opter pour des matériaux de production moins toxiques.
Un accès suffisant à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène (services EAH) sur le lieu de travail et à domicile pour les travailleurs signifie réduire les maladies d’origine hydrique, une augmentation de l’assiduité au travail et une meilleure productivité. Les efforts déployés en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE) par le biais d’une gestion durable de l’eau se traduisent également par un engagement accru des employés.
Des investissements adéquats dans les ressources et les services hydriques peuvent contribuer à améliorer le bien-être des populations et la résilience des écosystèmes et des économies. Les entreprises devraient explorer de nouveaux moyens de mobiliser des ressources pour financer des mécanismes et des approches innovants pour la sécurité de l’eau et de l’alimentation.
Les pertes et le gaspillage alimentaires sont synonymes de gaspillage d’eau. Il faut minimiser ce phénomène dans l’ensemble du système en réduisant les inefficacités de la chaîne d’approvisionnement, en adoptant une approche de bioéconomie circulaire et en sensibilisant davantage les producteurs et les consommateurs. Les entreprises doivent améliorer les infrastructures de stockage et de la chaîne d’approvisionnement (en particulier la chaîne du froid), améliorer l’étiquetage des dates et les données relatives à la taille des portions, et faire évoluer le comportement des consommateurs.
Les entreprises agricoles doivent investir dans des cultures résistantes au sel comme source d’alimentation afin d’atténuer l’impact négatif de la salinité sur la production agricole. De nombreux lacs et zones humides des régions arides sont naturellement salés, mais la pénurie d’eau causée par le changement climatique augmente la salinité, ce qui crée des problèmes pour les écosystèmes, la pêche dans les lacs et les cultures.
Les entreprises doivent promouvoir l’utilisation de techniques non conventionnelles de collecte de l’eau, telles que la collecte du brouillard, ou de méthodes traditionnelles telles que la collecte de l’eau de pluie, dans les pays souffrant d’une pénurie d’eau. La récupération de l’eau consiste à collecter les eaux de ruissellement à des fins productives. Au lieu de laisser les eaux de ruissellement provoquer l’érosion, elles sont récoltées et utilisées. Les pays souffrant de pénurie d’eau devront s’appuyer davantage sur l’utilisation de ressources en eau non conventionnelles sûres pour atténuer en partie la pénurie d’eau.
Les entreprises privées doivent investir et innover sur le plan technologique afin d’améliorer les infrastructures hydrauliques et de mettre un terme à la dégradation des systèmes alimentaires aquatiques. Elles doivent investir dans la science, l’innovation et les technologies pour déterminer comment la gestion de l’eau et des sols peut être plus efficace et durable, tout en partageant les technologies dans différents contextes socio-économiques pour stimuler la croissance économique et renforcer la résilience.
Les aliments aquatiques constituent des sources de protéines animales et de micronutriments très accessibles et abordables, qui jouent un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle de nombreuses personnes, en particulier les populations côtières vulnérables. Les entreprises impliquées dans les systèmes alimentaires aquatiques doivent préserver nos eaux, en évitant la pollution et les pratiques non durables.
La qualité de l’eau a un impact sur la qualité des aliments et doit être gérée tout au long de la chaîne d’approvisionnement, de la production à la consommation. Les entreprises doivent donner la priorité à la surveillance des agents pathogènes de l’eau à la nourriture, et limiter l’utilisation de médicaments antimicrobiens dans l’agriculture, qui finissent par se retrouver dans la chaîne alimentaire, rendant ainsi les consommateurs résistants aux antimicrobiens alors qu’ils doivent lutter contre les maladies. De même, les fabricants, y compris dans l’industrie de la mode, doivent envisager d’éliminer les rejets de microplastiques et de microfibres aux stades de la conception et de la fabrication.
Les bons gestionnaires de l’eau s’engagent activement avec les entreprises qui partagent les mêmes défis sur l’eau, afin de mieux affronter les causes profondes du stress hydrique et des risques liés à l’eau et afin de faire progresser la gestion durable de l’eau. Le partenariat avec les entreprises et les parties prenantes présente de nombreux avantages, notamment une capacité accrue, l’accès à de nouveaux réseaux, compétences, technologies, données et informations, une plus grande capacité à tirer parti des ressources financières et de nouvelles perspectives pour résoudre les problèmes.
