Module C de l'initiative "Making Every Voice Count for Adaptive Management" (MEV-CAM) Quel est le message clé ?
"Scaling Out, Scaling Up and Scaling Deep" consiste en une série de stratégies visant à aider les initiatives brillantes destinées à résoudre les problèmes sociaux et écologiques les plus urgents et les plus complexes en étendant leur impact positif sur les systèmes. La mise à l'échelle vers le haut vise les lois et les politiques, la mise à l'échelle vers le bas cherche à avoir un impact sur un plus grand nombre de personnes par la reproduction et la diffusion, et la mise à l'échelle vers le bas se concentre sur l'impact des racines culturelles.
Le projet "Making Every Voice Count for Adaptive Management" (MEV-CAM) utilise activement ces principes, comme on peut le voir dans sa formation du Module C. Le module C, contrairement aux deux modules de formation précédents, se concentre sur l'extraction directe et le partage de connaissances précieuses de la part des bénéficiaires. Les membres de la communauté mettent en évidence les meilleures pratiques actuellement mises en œuvre dans les paysages et, avec les stagiaires, analysent ce qui est nécessaire pour qu'elles soient étendues. Les résultats sont ensuite présentés par le biais d'un support visuel pour être éventuellement étendus à d'autres régions. Ce processus de partage des connaissances s'appuie sur les compétences fondamentales acquises dans les modules A et B.
La fondation
L'approche de la vidéo participative prend le terme "participatif" très au sérieux. En commençant par le module A, Vidéo participative pour le changement le plus significatif, les stagiaires ont acquis des compétences sur la façon de travailler avec les membres de la communauté et de capturer le changement le plus significatif observé à la suite des nouvelles leçons apprises. Ici, les stagiaires ont appris à faire participer les bénéficiaires et les parties prenantes à l'aide de story-boards et d'autres jeux pour extraire les changements les plus notables observés au sein de leurs communautés. Une attention particulière est accordée à la garantie de la participation des femmes et à leur implication active dans le processus d'autonomisation. Cette approche transformatrice de genre est généralement adoptée pour approfondir et évaluer le résultat d'un projet du point de vue des membres de la communauté, tout en valorisant et en renforçant le rôle des femmes au sein des communautés.
Le module B, quant à lui, a montré comment utiliser la vidéo participative pour la facilitation. Les stagiaires ont acquis des compétences sur la manière de donner aux membres de la communauté, hommes et femmes, les moyens de créer des vidéos participatives à des fins de plaidoyer tout en développant leurs propres projets. Ce faisant, les membres de la communauté ont identifié les domaines dans lesquels ils devaient sensibiliser le gouvernement et ont montré leurs défis et leurs besoins à travers ces vidéos. L'approche de la vidéo participative pour la facilitation permet également aux femmes leaders d'illustrer leurs pratiques, leurs contributions et leurs recommandations politiques, qu'elles sont encouragées à présenter lors des occasions de dialogue politique au niveau local et au-delà. Avec le soutien des stagiaires, les parties prenantes ont pu s'exprimer d'une manière innovante.
Pour que les deux approches donnent leur pleine mesure, il est important de comprendre ce que les bénéficiaires veulent dire et comment, afin de poursuivre la mise à l'échelle de leurs paysages. Ce n'est qu'ensuite que les stagiaires peuvent travailler à leurs côtés pour démontrer des moyens innovants de partager ces messages avec leur public cible : qu'il s'agisse d'autres communautés, d'équipes, de responsables politiques et d'autres décideurs. C'est par le biais du module C que les stagiaires acquièrent des compétences sur la façon de guider les communautés, en se plongeant dans les paysages et en comprenant comment et pourquoi certaines pratiques ont été adoptées.
MEV-CAM et les synergies entre les différents paysages
Une poignée d'équipes ont été choisies pour participer à ce module, mais la sélection des pays n'était en rien aléatoire ! En fait, ces équipes ont fait preuve d'un grand enthousiasme et d'un grand intérêt pour la méthodologie PV et ont trouvé des moyens créatifs d'appliquer cette technique à leurs vidéos de référence.
Les équipes francophones sélectionnées étaient le Burundi, le Burkina Faso (FEM-6 et FEM-7) et le Niger ; quant à la cohorte anglophone, elle était composée d'équipes d'Angola, du Malawi (FEM-6 et FEM-7), de Mongolie, du Mozambique, de Tanzanie (FEM-6 et FEM-7) et d'Ouganda. Près de la moitié des stagiaires étaient également des femmes !
Les stagiaires ont travaillé avec les bénéficiaires avant le début du module C, les équipes du Malawi et de la Tanzanie illustrant spécifiquement la manière dont il est possible de créer des synergies entre les projets FEM-6 Systèmes alimentaires résilients (RFS) et FEM-7 Programme d'impact sur les paysages durables en zone sèche (DSL-IP). Dans le cas de ces deux équipes, les participants aux projets du FEM-7 ont visité ceux du FEM-6 et ont pu apprendre non seulement les meilleures pratiques utilisées, mais aussi les leçons apprises qui peuvent être appliquées et mises à l'échelle par le biais d'activités futures à réaliser dans le paysage du FEM-7.
L'équipe du Malawi s'est rendue dans le district de Machinga, où les membres de la communauté ont participé au "Théâtre pour le développement", une plateforme permettant aux bénéficiaires non seulement d'explorer leur créativité, mais aussi de partager des connaissances importantes sur des questions sociales complexes et d'autres pratiques importantes telles que l'apiculture.
En Tanzanie, les stagiaires ont mis en évidence différentes techniques d'apiculture actuellement utilisées dans le district de Mkalama, où les pratiques apicoles ont été présentées comme l'une des principales activités permettant de diversifier leurs sources de revenus, alors qu'elles étaient autrefois mal vues.
La méthodologie
Ce module a adopté une approche de "classe inversée" où les formateurs d'InsightShare ont fourni des conseils sur la façon de réaliser un montage vidéo participatif. En plus des processus de montage traditionnels, le montage de vidéos participatives permet de s'assurer que les voix des communautés sont correctement exprimées. Les stagiaires ont appris à le faire en utilisant des montages papier, des sous-titres corrects et en se familiarisant avec l'aspect technique de cette initiative.
Les participants de Mongolie et du Mozambique finalisent leurs vidéos de base, tandis que les stagiaires d'Angola et du Malawi travaillent sur leurs compétences en matière de suivi et créent des vidéos de suivi de leurs bases. Les équipes du Burundi, du Burkina Faso, du Niger et de l'Ouganda partageront le changement le plus significatif dans leurs paysages, illustrant ainsi comment la vidéo participative est un outil d'évaluation efficace.
Perspectives d'avenir
L'équipe MEV-CAM continuera à travailler étroitement avec chaque pays pour extraire les meilleures pratiques et les leçons apprises. En collaboration avec les bureaux nationaux de la FAO et les partenaires, un travail important sera réalisé pour mettre en évidence les conditions de base et accompagner les actions des projets, tout en surveillant les changements réels tels que définis par les bénéficiaires.
Bientôt, non seulement les vidéos seront partagées, mais une documentation intéressante sur les expériences de terrain et la meilleure façon de les transposer dans différents paysages confrontés à des défis similaires sera définie. Les voix du terrain disposeront d'une plateforme pour être entendues, reconnues et mises à profit.