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Tout a commencé lorsque Dhana avait une vingtaine d'années, dans l'institut informatique pour lequel elle travaillait. Un jour, elle a été chargée de taper un document relatif à une organisation qui s'occupait d'envoyer des enfants pauvres à l'école. Pendant qu'elle écrivait, Dhana est devenue de plus en plus passionnée et la graine d'une idée a commencé à germer : et si elle, Dhana, se lançait dans un projet qui donnerait aussi du pouvoir aux autres ? Par exemple, l'utilisation appropriée des ressources naturelles pourrait renforcer la liberté économique des femmes dans les communautés. Et si elle s'impliquait dans ce projet ?

Et c'est ainsi que "Jagaran" est né. Au début, Dhana ne savait pas par où commencer, mais après avoir demandé et obtenu un financement du gouvernement local, elle a trouvé ses marques et a pu mettre en place le centre Jagaran. En 2010, Jagaran est devenue une ONG de niveau national, et depuis, le nombre de projets n'a cessé d'augmenter. Jagaran a maintenant une histoire solide de vingt ans.

Bien qu'il s'agisse d'un triomphe, il n'y a pas eu que du soleil et des arcs-en-ciel. Les obstacles monétaires trouvent toujours leur chemin, et Dhana en a eu sa part. Il n'y a jamais eu que de petites sommes d'argent disponibles, et les attentes de la communauté - qui estime que plus d'argent devrait leur revenir directement - ont pesé lourdement sur Dhana qui souhaite faire tout ce qu'elle peut pour la communauté. Aucun fonds international n'étant disponible, le centre a dû se contenter de ce qu'il avait, ce qu'il a fait. Cela ne freine pas Jagaran, mais rend simplement le travail plus ardu et donc les récompenses plus riches.

Dhana se souvient très bien de deux de ces récompenses.

Il y a quelques années, Dhana a donné une formation à la récolte du miel à une communauté dans un district vallonné et isolé appelé Dhorpirdi, à Tanahaun. Plus de 40 femmes y ont participé et chacune d'entre elles s'est ensuite lancée dans l'apiculture. Une formation similaire a eu lieu dans un district encore plus éloigné, Baka Malang, Palpa, où il n'y avait pas d'électricité à l'époque, et elle a également été un succès : toutes les femmes qui ont participé aux formations gèrent toujours des entreprises liées à l'apiculture et sont plus autonomes et indépendantes que jamais. "Quand je pense à ces femmes apicultrices, je me sens vraiment fière", dit Dhana.  Depuis, une centaine de formations sur vingt ans ont eu lieu, mais ce sont ces deux formations à Dhorpirdi et Baka Malang qui sont gravées dans la mémoire de Dhana. Comme dans de nombreux pays, les filles n'allaient pas à l'école jusqu'à une date relativement récente au Népal et travaillaient pour la famille, mais depuis quelque temps, les filles travaillent de manière exponentielle pour garantir le travail des femmes et depuis qu'elles sont jeunes, elles se battent pour leurs droits.

Les champions de WeCaN ne sont pas seulement des voix formidables pour l'autonomisation des femmes, mais ils travaillent également à des objectifs durables et ont des priorités environnementales. Dhana et Jagaran ne sont pas différents, et la durabilité a toujours été au cœur du plan de Dhana, depuis ce premier jour au bureau à taper ce document. L'utilisation durable des ressources naturelles pour le bien des communautés locales était, et reste, au cœur de tout ce que fait Jagaran. Comme nous l'avons vu, l'apiculture est une activité durable importante à Jagaran, tout comme l'artisanat fabriqué à partir d'herbes de rivière et de plaine, puis de bambou ; la restauration des terres par la plantation de bambous pour minimiser les impacts des glissements de terrain et par la culture de limes à partir desquelles sont fabriqués des cornichons, des jus et des courges. Ces activités ont donné naissance à quatre entreprises de production de limes qui ont attiré l'attention de la FAO, qui a fourni une petite subvention pour chacune d'entre elles. Jagaran commence à susciter un intérêt international et ainsi, d'une idée très locale que Dhana a eue au début de la vingtaine alors qu'elle tapait un document dans la société informatique où elle travaillait, cette idée s'est épanouie en un merveilleux projet : Jagaran.