Action contre la désertification

« A Mbar Toubab on arrive à faire des économies, » dit Moctar Sow

Restauration de 5 400 hectares de terres dégradées au nord du Sénégal


07/12/2018

Mbar Toubab, Sénégal – En trois ans, Action contre la désertification a réussi à restaurer
5 400 d’hectares de terres dégradées dans les zones arides du nord de Sénégal. Les habitants de Mbar Toubab ont pu
améliorer leurs conditions de vie tout en s’adaptant aux changements climatiques.

« Avant que nous ne commencions à travailler au sein des villages, il n’y avait ni arbre ni fourrage à cause des feux de brousse qui ravageaient tout sur leur passage, » dit Moctar Sow, un éleveur du village de Mbar Toubab dans le nord du Sénégal. « Maintenant, des pare-feu ont été installés et un camion-citerne est disponible pour éteindre les feux. »

Moctar Sow est le président du comité de gestion d’un site de plantation de 200 hectares installé dans le village. C’est un des endroits où la population est engagée dans la lutte contre la désertification avec l’appui de l'Agence nationale de la Grande Muraille Verte.

La désertification et la dégradation des terres sont parmi les principales causes de la basse productivité agricole au Sénégal. Les conditions climatiques extrêmes liées aux changements climatiques empirent la situation, affectant la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et les opportunités d'emplois et contribuant aux migrations forcées des zones rurales.

Au Sénégal, la FAO appuie l’Agence nationale dans le cadre de son projet Action contre la désertification, qui vise à améliorer les conditions de vie des communautés locales, tout en renforçant la résilience et la productivité des systèmes agrosylvopastoraux.

Depuis 2016, environs 5 400 de terres dégradées ont été restaurées dans le nord du Sénégal, bénéficiant plus de 10 000 personnes parmi les populations agro-pastorales.

Le travail de restauration est accompagné par le renforcement des capacités, envisageant alors l’autonomie de la population locale en matière de gestion durable et la restauration des terres. En même temps, la formation vise à aider la population à augmenter son revenu en développant des produits forestiers non ligneux, tels que la gomme arabique ou le miel.

Plus de 500 personnes, principalement des femmes et des jeunes, ont été formées.

Dans la pépinière de Mbar Toubab, 50 000 plants ont déjà été produits et reboisés dans le site de plantation, où 157 ménages s’approvisionnent en fourrage pour nourrir le bétail en période de soudure.

« Avant, on vendait une partie du bétail pour subvenir à nos besoins, » dit Moctar Sow, qui travaille avec d’autres habitants, éleveurs et agriculteurs, à la pépinière. « Maintenant, nous arrivons à faire des économies qui couvrent certaines de nos dépenses ».