Ouagadougou – Il est temps de mettre à l’échelle la restauration dans les terres arides d’Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique, telle est la conclusion des experts qui se sont réunis au Burkina Faso afin de faire le point sur les progresses effectués par Action contre la désertification, une initiative internationale majeure pour déployer la Grande Muraille Verte d'Afrique.

“Aucun acteur isolé ne peut prétendre arrêter les effets du changement climatique et de la désertification,” a dit Nestor Batio Bassière, le ministre de l’environnement du Burkina Faso, lors de l’ouverture du deuxième comité de pilotage d’Action Contre la Désertification (ACD), tenu à Ouagadougou du 27 février au 3 mars 2017.

Lors de cette réunion d’experts, mise en place afin d’examiner les réalisations d’ACD depuis son lancement en août 2014 et de définir la marche à suivre jusqu'à la fin du projet en février 2019, le ministre a insisté sur l’importance de travailler ensemble pour que la Grande muraille verte, programme phare de développement rural en Afrique, , soit un succès. Il a ajouté que, “les premiers résultats montrent que les terres dégradées peuvent être restaurées, mais il en faudra encore davantage pour réellement améliorer les moyens de subsistance de millions de personnes dans le besoin qui vivent sur nos terres arides.”

Dr. Ahmed Elmekass, de l'Union africaine et représentant le Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, a déclaré aux participants des gouvernements, des organisations internationales, de la société civile et des instituts de recherche que le temps presse: "À mi-chemin du projet, nous devons accélérer les activités de restauration pour atteindre l’objectif d’ACD qui est de 40 000 hectares d'ici 2019. "

“Action Contre la Désertification contribue grandement à l'initiative de la Grande Muraille Verte,” a déclaré Pietro Nardi de l'Union européenne (UE). Il a ajouté que des progrès importants pourraient être réalisés grâce à la collaboration avec d'autres programmes africains soutenus par l'UE.

La dégradation des terres n’est pas irréversible

Jusqu'à présent, environ 10 000 hectares de terres dégradées ont été plantés pour commencer leur restauration sous ACD, qui opère dans huit pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique: le Burkina Faso, l’Éthiopie, la Gambie, les îles Fidji, Haïti, le Niger, le Nigéria et le Sénégal.

La planification de cette année pourrait faire passer la superficie totale à 17 000 hectares.

ACD défend une approche de restauration des terres qui part des besoins des communautés locales elles-mêmes. Elle met l'accent sur leurs besoins en plantes utiles et leurs préférences en matière de restauration des terres afin d'améliorer leurs moyens d’existence.

Lors d'une visite sur le terrain dans la province du Soum au Burkina Faso, les participants ont pu constater les premières réussites de l'approche mise en œuvre sur les parcelles communautaires dans plusieurs villages. Ces réussites montrent que la dégradation des terres n'est pas encore irréversible.

Mobiliser des ressources supplémentaires

ACD a également investi dans le renforcement des capacités: des centaines de partenaires à tous les niveaux ont été formés à la planification, au financement, à la budgétisation, à la mise en œuvre, au suivi et à l'évaluation de la gestion durable des terres et des forêts et des efforts de restauration.

Parallèlement, ACD a tissé des partenariats et a fortement plaidé en faveur d’un soutien politique et financier supplémentaire pour relever le défi de la désertification et du changement climatique.

“L'une de nos priorités est d'aider les pays à mobiliser des ressources supplémentaires pour la gestion durable des terres,” a déclaré Aristide Ongone, représentant de la FAO au Burkina Faso.

Il a ajouté que les bons résultats sur le terrain sont essentiels pour attirer des fonds supplémentaires. ACD devrait utiliser les outils et les plates-formes de communication disponibles pour montrer ces résultats et de cette manière engager le dialogue avec le public sur les causes et les mesures appropriées pour combattre la désertification et le changement climatique.