Le Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages a participé aux événements parallèles intitulés «Des semences pour les arbres: l'importance de l'approvisionnement en semences et en semis pour une restauration efficace et résiliente» et «Débloquer l'économie de la restauration des écosystèmes», organisés en marge du XVe Congrès forestier mondial. Lors du premier événement, les intervenants de l'Alliance Bioversity-CIAT, le Centre d'études et de recherches en pharmacopée africaine et médecine traditionnelle (CERPHAMETA) de l'Université de Bangui, l’Institut de recherche forestière du Kenya (KEFRI), le Centre de recherche et de conservation de la forêt tropicale humide (TRCRC - Malaisie), l'Institut indien de génétique forestière et de sélection des arbres (IFGTB - Inde), l'Agence de recherche et de développement forestiers (FORDA - Indonésie), le Ministère de l'environnement et du développement durable de Madagascar, l'Université d'Exeter, l'Institut forestier européen (EFI) et la FAO ont évalué les actions prioritaires nécessaires au renforcement des chaînes d'approvisionnement en semences d'espèces d'arbres indigènes de qualité. Lors du second événement, le rôle de ces initiatives dans la réalisation de l'objectif final de l'Initiative sur l’économie de la restauration des écosystèmes (TEER) a été démontrée à travers le développement d'une base de données servant de référence pour les gouvernements, les donateurs internationaux, les investisseurs privés, les gestionnaires de projets, les scientifiques et les autres parties prenantes (voir le document publié pour le WFC). 

Les stratégies de restauration des écosystèmes évoluent et sont renforcées continuellement. L'une d’elles consiste à replanter des milliards d'arbres dans des paysages précédemment boisés ou composés majoritairement d'arbres, ce qui présente de nombreux avantages pour l'atténuation du changement climatique mondial. L'événement «Des semences pour les arbres» était organisé en deux sous-sessions qui réunissaient chacune trois intervenants et se concluaient par un débat sur de nombreux sujets tels que les systèmes de semences pour la restauration des forêts et des paysages adaptés aux besoins ainsi que la création de sources de semences dans les terres agricoles et/ou les jardins potagers pour les espèces d'arbres prioritaires de grande valeur et/ou menacées. Ces présentations ont été étayées par des études de cas réalisées dans une douzaine de pays.   

Un «appel à l'action pour des systèmes de semences d'arbres indigènes adaptés et résilients qui répondent aux objectifs mondiaux de restauration des forêts et des paysages au cours de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes» a été lancé par des experts en foresterie et en ressources génétiques de dix pays d'Asie et d'Afrique qui ont participé à l'événement parallèle. Pour renforcer les chaînes d'approvisionnement en semences d'espèces d'arbres indigènes de qualité, l'appel à l'action a déterminé les actions prioritaires suivantes:  

1. Pour atteindre les objectifs de restauration, il est urgent de stimuler la production de semences et les mécanismes d'approvisionnement ou de viser une superficie moins importante pour privilégier la qualité.  
2. Le développement rapide de l'offre de semences nécessite la collaboration de toutes les parties prenantes. 
3. Les communautés locales tributaires de la forêt doivent être au cœur des programmes de renforcement de l'approvisionnement en semences pour la restauration.  
4. Les professionnels de la restauration ont besoin d'être guidés dans la sélection de matériel génétique adapté à l'usage et au site pour leurs projets dans le contexte du changement climatique.   
5. Pour les besoins de la RFP, les investissements financiers doivent être multipliés de façon à soutenir le développement de chaînes d'approvisionnement et de commercialisation des espèces indigènes.  
6. La régénération naturelle assistée est un moyen rentable d'intensifier la restauration, mais la qualité génétique des semences et des sources de semences doit encore faire l'objet de recherches. 

Alors que l'événement «Des semences pour les arbres»  a été l’occasion de discuter de certains projets de restauration, l'événement parallèle de TEER a abordé l'aspect financier de certains projets de restauration. Christophe Besacier, coordinateur du FLRM de la FAO, a expliqué que dans le cadre de TEER, les gestionnaires disposent d'outils et de modèles standardisés – disponibles en chinois, en anglais, en français, en portugais et en espagnol sur le site de la FAO – qui facilitent les investissements publics et privés pour la restauration en utilisant un cadre commun pour collecter des données sur les coûts et les avantages de la restauration des écosystèmes. Valentina Garavaglia, consultante à la FAO, a présenté les résultats de la première collecte de données. Vincent Gitz, Directeur des programmes et des plateformes et Directeur pour l'Amérique latine au CIFOR-ICRAF, a souligné l'importance d'élargir la collecte de données de TEER. Il a exprimé sa volonté de promouvoir la base de données de TEER à travers le nouveau Partenariat pour les forêts, les arbres et l'agroforesterie (FTA) qui a été lancé lors du Congrès forestier mondial. «Tous les projets de restauration devraient recueillir des données sur les coûts et les avantages», a-t-il déclaré.    

Fred Stolle, Directeur adjoint des forêts au WRI, a montré l'intérêt pour les fondations telles que TerraFund de disposer de données économiques sur les projets de restauration. Benjamin Singer, Spécialiste principal des forêts et de l'utilisation des terres au Fonds vert pour le climat, a noté que, «TEER contribuera également à démontrer les avantages commerciaux des initiatives de restauration». Il a souligné l'importance d'un bilan satisfaisant des coûts, des avantages et des risques pour attirer les investissements privés.  

Christophe Besacier a déclaré: «Pour attirer les investissements dans la restauration, nous devons montrer aux investisseurs – publics et privés – que les avantages [de la restauration des écosystèmes] sont supérieurs aux coûts.» 

Le FLRM a participé à ces deux événements qui ont permis de discuter des projets en cours et des initiatives qui visent à répondre à ces besoins urgents de la manière la plus scientifique et la plus éclairée possible.  

Cliquez ici pour regarder l’événement parallèle «Des semences pour les arbres». 

Cliquez ici pour regarder l’événement parallèle de TEER. 

Alexandre Meybeck (CIFOR), Marius Ekué (Alliance Bioversity-CIAT), Riina Jalonen (Alliance Bioversity-CIAT) et Daniella Silva (CIFOR)