Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages

L’Alliance pour la restauration des écosystèmes forestiers en Afrique (AREECA): contribuer à l’inversion de la dégradation

Year published: 20/06/2022

En Afrique, les forêts se dégradent à une vitesse alarmante: quatre millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année1. Pour inverser cette très dangereuse tendance, 31 gouvernements africains se sont engagés, par le biais de l'Initiative pour la restauration des paysages forestiers en Afrique (AFR100) et dans le cadre du Défi de Bonn, à restaurer 100 millions d'hectares d'ici 2030.  

Afin de contribuer au respect des engagements pris par les pays dans le cadre du Défi de Bonn et de l'AFR100, le programme intitulé «Alliance pour la restauration des écosystèmes forestiers en Afrique (AREECA)», financé par l'Initiative internationale pour le climat (IKI) du Ministère allemand de l'environnement, vise à accroître les avantages socio-économiques, écologiques et climatiques de la restauration des forêts et des paysages (RFP) à grande échelle dans quatre pays bénéficiaires: le Cameroun, le Kenya, le Malawi et le Rwanda. Le projet AREECA durera jusqu'en juin 2025 et ses organisations d'exécution sont la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH, la FAO, l'Agence de développement de l'Union africaine, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Groupe de la Banque mondiale, l'Institut des ressources mondiales (WRI) et le Fonds mondial pour la nature. La GIZ est l'unité de gestion du projet (UGP). 

Après le début officiel du projet AREECA lors de la pandémie de Covid-19 en 2021, les réunions commencent seulement à reprendre en personne. Cette année, dans le cadre de la composante mondiale du projet qui comprend les quatre pays susmentionnés, deux événements très importants ont eu lieu au Malawi et au Rwanda. 

Après l'atelier en ligne organisé en février 2022, au cours duquel les pays ont présenté leurs rapports de référence et leurs cadres de résultats, les points focaux de chaque pays et l'UGP se sont réunis au Malawi au mois d'avril pour discuter du suivi et des indicateurs au niveau du programme. Il a été convenu qu'un manuel serait élaboré afin de faciliter le suivi et les rapports pour les équipes nationales. Le manuel contiendra des informations détaillées sur les indicateurs du programme. La réunion a également été l'occasion de visiter certains des sites de mise en œuvre du projet dans le bassin versant du barrage de Mpira, dans le district de Ntcheu. Ont eu lieu des rencontres avec le Conseil de district, les membres du Parlement, les conseillers de district, les autorités traditionnelles, les agriculteurs et les communautés ainsi qu'avec l'école primaire de Gomeza, où les activités visent à accroître les avantages sociaux, écologiques et économiques de la RFP. L'équipe a pu évaluer l'étendue de la dégradation et certaines interventions de restauration telles que le reboisement à l'aide d'espèces d'arbres indigènes, de bambou géant et d'espèces d'arbres fruitiers.

En mai, la deuxième réunion du Comité directeur du projet (PSC) a eu lieu au Rwanda. Il s'agissait de la première réunion en personne depuis le début du projet. Le PSC a eu lieu en présence de représentants du Ministère rwandais de l'environnement, de l'Ambassade d'Allemagne et des bailleurs de fonds (IKI/BMUV/ZUG). Le premier jour, les quatre pays ont fait le point sur leurs activités et sur la composition de leurs PSC nationaux. L'UGP et la FAO ont également eu l'occasion de présenter leur projet de manuel de suivi visant à guider les pays dans leur S&E et leurs rapports, qui contient des informations détaillées sur les indicateurs au niveau du programme, et de discuter de la mise en place d'une étude sur les avantages indirects générés par les interventions de restauration. Le deuxième jour, l'Agence de développement de l’Union africaine a présenté les activités réalisées et prévues au niveau régional sur la gestion des connaissances tandis que celles sur les ressources ont été présentées par la Banque mondiale et celles sur l'évaluation et le suivi des besoins en capacités par le WRI.  

Une visite du parc écotouristique des zones humides urbaines de Nyandungu à Kigali a été organisée. Ce parc a restauré 120 hectares de zones humides afin d'offrir à la population un lieu de loisirs dans la zone urbaine. Le groupe a également visité les différents sites de mise en œuvre du projet dirigé par l'UICN dans le district de Kirehe. Il s'agissait notamment d'une école où des campagnes de sensibilisation sont en cours et où des acacias ont été plantés, de parcelles agroforestières sur lesquelles des cultures intercalaires d'espèces d'arbres ont été plantées dans des terres agricoles et de parcelles boisées en altitude où le boisement a été effectué avec des acacias indigènes et des cyprès non indigènes. 

Les prochaines réunions virtuelles du Comité directeur du projet seront organisées en octobre 2022 et les réunions en personne auront lieu fin mars / début avril 2023 au Cameroun. 

Priscah Munthali (FAO Malawi) et Luis Amaya (FAO Malawi)