Stade 2 : Réduction durable de la TAA
L'objectif du stade 2 est une réduction durable et économiquement rentable du risque et du fardeau de TAA en créant des zones à faibles incidence et impact de la TAA, où seuls les traitements sporadiques avec les trypanocides sont nécessaires et le risque d'émergence et / ou de propagation de la résistance aux médicaments est minimisé [1, 2].
La stratégie d'intervention repose sur la gestion intégrée de la TAA [2, 3], une approche s’appuyant sur les communautés producteurs avec la collaboration des services vétérinaires locaux et des associations de producteurs, en tenant compte des paramètres éco-épidémiologiques, des systèmes de production animale [4] et des races de bétail. Des stratégies efficaces nécessiteront l'utilisation combinée de méthodes de lutte contre la tsé-tsé, de tests de diagnostic et de médicaments trypanocides. Une amélioration de l’alimentation animale et le contrôle d'autres maladies parasitaires seraient également bénéfiques [5, 6].
Les données de base et de suivi, y compris les données parasitologiques, entomologiques et socio-économiques, doivent être collectées dans les zones d'intervention pour guider les activités sur le terrain, affiner les stratégies d'intervention et mesurer les progrès et l'impact. La présence possible de résistance aux médicaments doit être envisagée et, si nécessaire, être étudiée.
En ce qui concerne le développement des capacités, tous les acteurs impliqués dans la gestion intégrée de la TAA devraient être ciblés, y compris les éleveurs et les communautés agricoles, les services vétérinaires publics et privés, ainsi que la SNS. L'accent devrait être mis sur l'utilisation correcte des trypanocides pour limiter l'émergence et la propagation de la résistance aux médicaments [1] et sur des techniques efficaces et rentables de lutte antivectorielle, en particulier les bovins traités par insecticide (ITC) [7, 8], les clôtures de protection de l'élevage (LPF) dans le cas des systèmes d'élevage hors sol [9] et des écrans imprégnés d’insecticide (ITT), en particulier lorsque la pression des tsé-tsé venant des zones non traitées est à prévenir [10].
Le principal défi au stade 2 est la durabilité, qui devra s'appuyer sur la sensibilisation et la formation des services vétérinaires, des associations de producteurs et des agriculteurs individuels. Des mécanismes de financement doivent être mis en place pour s'assurer que les interventions se poursuivront avec un soutien minimal des services de vulgarisation [11]. Ce soutien devrait se concentrer sur le maintien de la sensibilisation et sur la disponibilité et l'utilisation appropriée d'outils de contrôle abordables, efficaces et rentables [12]. Il est important de noter que les communautés de producteurs doivent être pleinement impliquées dans le déploiement des stratégies intégrées de gestion des maladies afin de s'assurer qu'elles sont adaptées aux systèmes de production concernés et plus généralement aux contraintes locales. L'adoption de nouvelles technologies, telles que les mini-écrans, le LPF, l'application restreinte d'insecticides sur les animaux et les associations insecticides/répulsifs nécessitent normalement un soutien externe, une bonne connaissance des réseaux sociotechniques locaux, une approche participative forte et des processus de co-apprentissage pour ajuster les technologies aux utilisateurs [13]. Le degré d'adoption de la stratégie proposée par les parties prenantes dépendra de leur appréciation des avantages et des risques découlant des activités d'intervention et des changements associés requis dans leur système agricole [14].
Le stade 2 pourrait être maintenu indéfiniment, la gestion de la TAA devenant un coût de production fixe [15]. Cependant, la stratégie devrait être réévaluée à intervalles réguliers (trois à cinq ans). Si les conditions épidémiologiques et socio-économiques deviennent favorables, on peut envisager un changement vers une stratégie d'élimination (stade 3).