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4. Plasticité des espèces

Des enrichissements localisés ou des plantations sur des étendues restreintes sont fréquemment préconisés dans certains plans d'aménagement. Pour ce faire, des espèces locales ou exotiques peuvent être utilisées. Les programmes de domestication, d'introduction, d'amélioration génétique s'adressent jusqu'à présent à quelques rares espèces (à savoir dans les zones tropicales sèches: certains acacias, Azadirachta indica, Parkia biglobosa, Prosopis juliflora, etc.).

Même si dès les années 60, des espèces autochtones ont été introduites dans les essais, on peut dire que jusqu'à une date récente (~ 1980), l'intérêt s'est surtout porté sur la sylviculture et l'amélioration de l'eucalyptus, et c'est seulement depuis ces quinze dernières années que les études concernant les ligneux appartenant aux zones tropicales sèches se sont développées.

En Afrique de l'Ouest, de nombreux tests d'introduction et essais de provenances ont été installés dans divers pays à écologie assez semblable (Sénégal, Mali, Niger, nord du Cameroun, etc.). Il n'y a pas à ce jour de document synthétique présentant l'ensemble des connaissances acquises dans les zones sèches à écologie comparable. Cette synthèse serait bénéfique pour réorienter les recherches en cours. Elle est réalisée, dans certains cas, à l'échelle nationale ou locale. Ainsi au Sénégal par exemple, les essais de comportement réalisés ces dix dernières années (ISRA-DRPF, 1992) ont mis en évidence les espèces exotiques suivantes (avec un recul suffisamment important pour permettre d'entreprendre de nouveaux essais sans trop de risques): Acacia binevosa, A. sclerosperma (qui sont de bons fixateurs de sols), A. hilliana (utilisé sur le cordon littoral), Caesalpinia ferrea, Lysiphillum gilvum et Hardwickia binata (espèces fourragères respectivement d'origine brésilienne, australienne et indienne), et Ziziphus joazeiro (fruitier apte à une utilisation en haies vives, originaire du nord-est du Brésil).

L'IRBET (Burkina Faso) a donné des résultats et des perspectives de recherche pour plusieurs essences autochtones ou introduites: Faidherbia albida, Acacia nilotica, Adansonia digitata, Ziziphus mauritiana, Tamarindus indica, Sclerocarya birrea, Anogeissus leiocarpus, Khaya senegalensis, Prosopis juliflora, P. pallida, P. cineraria, Acacia aneura, A. holosericea A. cowleana (Billand et Diallo, 1991).

Au Zimbabwe, au Kenya et dans de nombreux autres pays de l'est africain, ce type de résultats existe aussi. En l'absence de synthèse régionale couvrant plusieurs pays, il faut signaler entre autres:

- qu'une liste des essences méritant une priorité élevée au niveau mondial, régional et/ou national a été réactualisée lors de la dernière session du groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières (1993);

- que lors du colloque régional relatif à la conservation in situ des ressources génétiques d'espèces ligneuses dans les zones arides et semi-arides, qui s'est tenu à Ouagadougou du 31 janvier au 4 février 1994, onze espèces prioritaires (faute de moyens financiers supplémentaires) ont été retenues: Parkia biglobosa, Butyrospermum paradoxum, Acacia senegal, Faidherbia albida, Acacia nilotica, Anogeissus leiocarpus, Pterocarpus erinaceus, Adansonia digitata, Dalbergia melanoxylon, Borassus aethiopum, Khaya senegalensis.

5. Diversité biologique

Les rythmes de déboisement ont varié dans l'espace et dans le temps, et se sont accélérés durant les cinquante dernières années. Dans certaines régions, sous l'effet des variations climatiques, des changements floristique sont pu s'opérer. En s'intensifiant, l'exploitation de la ressource a mis en danger certaines espèces. Pour toutes ces raisons, les ressources phytogénétiques s'amoindrissent par érosion génétique et par extinction d'espèces. La flore et la faune sont toutes deux concernées.

Le réseau actuel d'aires protégées dans les zones tropicales sèches n'est pas suffisant pour assurer à lui seul le maintien de la diversité et des ressources génétiques, tant au point de vue géographique qu'au point de vue biologique.

Il est vivement conseillé que des actions de conservation in situ soient couplées aux nombreux projets de développement qui voient actuellement le jour de par le monde. Il est important d'harmoniser la conservation et l'aménagement. Dans les aires protégées intégralement, l'écosystème évoluera à la longue vers son climax. Ailleurs, dans les formations aménagées, il ne sera pas toujours possible de concilier les exigences de développement économique et le maintien de l'intégralité du cortège floristique ligneux tropical, dont la principale caractéristique est la très grande diversité. Dans ces forêts, la fréquence des espèces peu utilisées par les populations pourrait être progressivement réduite. "Certaines interventions sylvicoles, telles qu'une manipulation du couvert pour favoriser certaines essences et certains individus, peuvent entraîner une réduction de la diversité spécifique globale des peuplements. Cependant ces techniques, judicieusement employées, peuvent aussi servir à maintenir ou restaurer la diversité dans des zones choisies" (Kemp et al., 1993).

Ces actions relatives à la faune et à la flore, planifiées au niveau national, doivent être couplées avec les planifications régionales et mondiales pour avoir quelques chances d'être réellement efficaces dans le temps (encadré n° 7). Il est en effet indispensable que les aménagistes, tant forestiers que sylvo-pastoralistes, prennent en compte la conservation génétique d'un patrimoine mondial de plus en plus menacé, d'autant que le but de la conservation n'est pas de figer les forêts, mais d'y maintenir un écosystème en évolution dynamique.

Le manque d'informations relatives à la dynamique des formations mixtes ligneuses et graminéennes est patent. Nos connaissances fragmentaires nous engagent à opter pour un principe de prudence et à maintenir une base génétique large. Les limites de l'aire géographique et écologique de la plupart des espèces sont encore souvent mal connues, sauf en ce qui concerne les rares espèces dont la valeur économique est notoire. Si l'aire générale est méconnue, a fortiori, l'aire spécifique des niches écologiques (qui sont généralement génétiquement distinctes) est inconnue et risque de disparaître La recherche des provenances et les études isoenzymatiques ont donc une grande importance.

Préciser très clairement les niveaux et les objectifs visés par la conservation des ressources phytogénétiques est un préalable indispensable. Le maintien de la diversité à tous les niveaux écosystémique, spécifique, génétique, qui sont étroitement interdépendants, doit devenir très rapidement la préoccupation principale des responsables nationaux, politiques ou scientifiques, chercheurs ou développeurs. L'encadré n° 8 mentionne les cinq étapes élémentaires de la conservation in situ. " Les ressources génétiques sont associées aux différents niveaux de diversité existant dans la nature, des écosystèmes aux espèces, aux populations, aux individus et aux gènes. Ces différents niveaux sont en interaction étroite, et tous doivent être pris en considération lors de la définition des objectifs de conservation et des actions correspondantes à entreprendre" (Kemp, 1992).

Encadré n° 7: Groupes de travail et comités internationaux de conservation in situ des ressources génétiques: mission et objectifs

Il existe à l'heure actuelle un certain nombre de groupes de travail et de comités internationaux qui ont pou' tâche de désigner les priorités en matière de conservation des ressources génétiques, d'attirer l'attention des instances responsables sur les besoins urgents, et de catalyser les actions au plan national et international.

* Le Centre de Surveillance de la Conservation de l'UICN rassemble des données sur les espèces végétales et animales menacées, et tient à jour la Liste des Nations Unies des Parcs Nationaux et Aires Protégées.

* Le Comité Consultatif Scientifique de l'UNESCO sur les Réserves de Biosphère et le Comité Consultatif Scientifique Général du MAB examinent la couverture mondiale d'échantillons représentatifs des écosystèmes dans les Réserves de Biosphère., et formulent des recommandations sur les actions complémentaires nécessaires.

* Le Groupe FAO d'Experts des Ressources Génétiques Forestières fait le bilan, périodiquement, de la situation des ressources génétiques forestières, et présente à la FAO des avis sur les priorités d'action, par région et par espèce.

* Le Conseil International des Ressources Phyto-Génétiques examine l'état de la conservation en ce qui concerne les cultures vivrières importantes et leurs parentes sauvages, et appuie également des actions de conservation portant sur certaines espèces fruitières, maraîchères et fourragères

* Le PNUE qui fournit un appui à des activités de terrain dans des projets de conservation qui vont des
micro-organismes aux cultures agricoles et aux essences ligneuses, travaille en collaboration étroite avec ces organisations internationales.

Les organismes internationaux ci-dessus oeuvrent ensemble sous l'égide du Groupe de la Conservation des Ecosystèmes et de son groupe de travail ad hoc sur la conservation i,' situ des ressources phytogénétiques. Ce dernier, constitué en 1984, a pour missions:

- l'examen des activités en cours et projetées de conservation in situ à la lumière des recommandations de la Commission FAO des ressources phytogénétiques, du Plan d'action pour les Réserves de Biosphère de l'UNESCO, du Plan d'action de Bali de l'UICN et d'autres documents analogues;

- l'identification des moyens propres à renforcer les actions et la coopération en réponse à ces recommandations, et plus particulièrement à améliorer le flux d'informations et à susciter des actions pilotes de démonstration;

- la formulation des avis sur les moyens propres à relier la conservation in situ aux autres éléments du développement socio-économique, tels que, entre autres, la conservation ex situ, l'économie des ressources, l'aménagement des bassins versants.

Le Groupe de travail a reconnu quatre grands objectifs pour une action coordonnée:

- sensibilisation à l'importance de la conservation in situ (C.I.S.);

- promotion de la recherche (y compris inventaires) sur les plantes sauvages et leurs micro-organismes utiles, sur les ennemis naturels de leurs parasites et agents pathogènes, et sur leur C.I.S.:

- organisation et mise en place d'un service d'information et d'une formation en matière de C.I.S.;

- promotion de la Coopération Internationale et de méthodes pratiques de CIS des ressources phytogénétiques.

Extraits de FAO (1989-b).

Encadré n° 8: Les cinq étapes élémentaires de la conservation in situ (C.I.S.) (FAO 1989-b)

I. Formulation d'objectifs et de priorités

Les activités de conservation doivent être étroitement liées aux objectifs du développement national en général et à la recherche du bien-être humain La première étape importante dans la C.I.S. est de définir clairement les objectifs et les besoins, et de bien préciser sur quoi elle doit porter, parmi les différents niveaux de diversité (écosystèmes entiers, espèces végétales ou populations particulières, gènes déterminés, ou encore une combinaison de ces divers niveaux). La définition claire des besoins cl la formulation d'objectifs précis doivent, dans l'idéal, se fonder sur l'étude d'ensembles génétiques identifiés d'espèces prioritaires grâce à des prospections de terrain portant sur tous les aspects biologiques et écologiques. Il y a un besoin urgent, dans de nombreux pays, de prospections, d'inventaires et de récoltes de plantes à l'échelon national, en vue d'identifier les communautés végétales importantes et les espèces présentant un intérêt écologique, économique et social particulier, et d'évaluer la situation de leur conservation. Toutefois, les contraintes de temps ne permettent généralement pas une telle approche systématique idéale. Considérant les ressources humaines et financières disponibles, il convient d'opérer un choix pour désigner les espèces prioritaires pour la conservation génétique; ces listes doivent faire l'objet de révisions périodiques.

II. Choix et délimitation des aires de conservation

Il ne peut y avoir de règle générale quant au nombre optimal, à la répartition, à la taille et à la forme optimale des aires protégées. Chaque cas doit être traité individuellement. On a proposé une méthode en trois étapes pour estimer la taille minima d'une aire de conservation:

- identifier les espèces à conserver ou les espèces clefs dont la disparition entraînerait une diminution sensible de la valeur de la réserve ou de la diversité des espèces qu'elle renferme;

- déterminer le nombre minimum d'individus d'une population nécessaire pour garantir une probabilité élevée de survie et de maintien de la variation génétique dans ces espèces;

- en utilisant les densités connues, estimer la surface nécessaire pour entretenir ce nombre minimum.

Pour ce qui est de la taille minima de population viable d'individus interféconds, les estimations générales vont de 50 individus interféconds non parents entre eux pour une conservation à court terme à 500 individus pour une adaptation et une survie à long terme.

III. Harmonisation de la conservation avec les besoins humains

On doit s'attacher avant tout à concilier les actions de conservation avec les besoins humains immédiats. Il faut pour cela que la population locale soit associée et participe à la conservation. A plus long terme la conservation des ressources phytogénétiques sera conditionnée par une refonte des politiques sociales et économiques touchant leur utilisation, ainsi que par la situation de l'emploi et la croissance démographique.

IV. Gestion

La gestion des ressources génétiques ne peut être efficace que si elle est traitée comme partie intégrante de l'aménagement global des terres. Pour conserver la variation intraspécifique, une gestion relativement intensive en faveur des espèces visées set a souvent nécessaire. Le type et l'intensité de l'intervention dépendront principalement de la complexité de l'écosystème dans lequel se rencontrent les espèces faisant l'objet de la conservation, des relations mutuelles entre les espèces constituantes, et de la taille et de la répartition des aires de conservation. Dans les forêts denses tropicales de plaine, où l'on peut trouver plusieurs centaines d'espèces peu connues sur une surface relativement réduite, la gestion en vue de la conservation de la variation intraspécifique est une affaire plus délicate. Favoriser une espèce au détriment d'une autre peut être une erreur. Le choix des priorités ne peut être amélioré que par une connaissance accrue des espèces disponibles dans la nature.

V. Contrôle suivi et évaluation

Les actions de conservation doivent faire l'objet d'un contrôle suivi au regard des objectifs fixés, et d'une évaluation visant à apprécier dans quelle mesure ceux-ci ont été réalisés, de façon à pourvoir faire éventuellement les ajustements nécessaires.

6. Le maintien de la fertilité des sols

Les arbres fixateurs d'azote (AFN) ont, par un processus d'association symbiotique au niveau de nodules racinaires, la propriété de fixer l'azote gazeux de l'air. Il est admis que ces espèces peuvent assurer non seulement leurs propres besoins en azote, mais aussi partiellement la nutrition azotée d'arbres non fixateurs, des cultures et des tapis herbacés associés, notamment dans les sols déficients en azote, sans polluer, à faible coût et de façon durable. Ils présentent l'avantage de fournir un fourrage riche en protéines. Dans certains pays, ils fournissent des protéines pour l'alimentation humaine: Prosopis juliflora au Pérou, Acacia coriacea en Australie. Leurs potentialités sont considérables et l'on comprend l'enthousiasme suscité par les progrès réalisés au cours des quinze dernières années dans l'approfondissement des connaissances fondamentales relatives au processus de fixation de l'azote.

Le principal secteur bénéficiaire des recherches fondamentales et appliquées concernant ces arbres est l'agroforesterie, avec de nombreuses applications au niveau des cultures associées, des brise-vent, des haies vives. De leur côté, les aménagistes forestiers et les sylvo-pastoralistes peuvent profiter des retombées de ces recherches en ce qui concerne l'amélioration des jachères abandonnées en forêt, les enrichissements de forêts ou de terrains de parcours surexploités par le bétail, les cultures (réserves) fourragères en couloirs. Pour l'aménagiste forestier ou pour le sylvo-pastoraliste, le même problème se pose en ce qui concerne le choix des espèces à favoriser en fonction des objectifs préalablement fixés et négociés avec les populations riveraines. Ce choix prendra en compte des critères socio-économiques et écologiques stationnels, et plus particulièrement la capacité de fixer l'azote atmosphérique (qui compense en partie l'exportation due aux coupes et enrichit partiellement la rhizosphère des arbres voisins non fixateurs d'azote).

L'utilisation des AFN (encadré n° 9) a conduit dans certains cas à des résultats spectaculaires (par exemple, fixations des dunes au Sénégal et en Chine, plantations de brise-vent en Egypte), mais elle s'est soldée aussi par des échecs, parfois dûs à un épuisement du sol. Ces résultats contradictoires s'expliquent en grande partie par le fait que, bien souvent, l'on n'a pas pu exploiter pleinement le potentiel des AFN.

Encadré n° 9. Principaux arbres fixateurs d'azote utilisés dans les régions tropicales sèches

1. Légumineuses

Acacia ampliceps, A. aneura, A. bivenosa, A. caven, A. colei, A. coriacea, A. farnesiana, A. du complexe holosericea/neurocarpa, A. karoo, A. laeta, A. ligulata, A. nilotica (= A. arabica) A. salicina, A. senegal, A. seyal, A. sieberiana, A. tortilis (= A. raddiana), A. trachycarpa, A. tumida, A. du complexe victoriaea
Aeschynomene elaphroxylon
Albizia lebbeck
Cajanus cajan
Colutea arborescens, C. istria
Cordeauxia edulis
Dalbergia sissoo, D. melanoxylon
Faidherbia albida,
Gliricida sepium
Prosopis du complexe juliflora, P. africana, P. alba, P. chilensis, P. cineraria, P. pallida

2. Plantes actinorhiziennes

Casuarina cristata, C. cunninghamiana, C. equisetifolia, C. glauca, C. obesa
Gymnostoma decaisneana

Chapitre VI - Bilan et outils: Evaluation des ressources

1. Les inventaires
2. Estimation des ressources
3. Croissance et productivité
4. Quelques données relatives a la productivité4
5. La possibilité et le parcellaire
6. Principales démarches techniques
7. Mesure de la biomasse fourragère et recouvrement
8. Evaluation suivi des ressources: Les nouveaux outils


Ce chapitre propose un abrégé de, l'essentiel des méthodes d'observation et de mesure des composantes arborées, ligneuses et herbacées des écosystèmes forestiers rencontrés dans les zones tropicales sèches. A la fin de ce chapitre, les nouvelles méthodes d'évaluation et de suivi des ressources sont présentées.

1. Les inventaires

1.1. Les inventaires régionaux ou mondiaux
1.2. Les inventaires nationaux
1.3. Les inventaires locaux


Les inventaires doivent fournir avec une précision adaptée à des objectifs particuliers des évaluations quantitatives et qualitatives de la ressource et de sa répartition. En raison de la multiplicité des objectifs, il existe des inventaires qui concernent de grandes régions géographiques voire des continents, des pays, des sous-régions administratives, des massifs. Ils sont réalisés dans un but macro-économique, biogéographique, à des fins d'aménagement du territoire, pour aider à une gestion locale. Ils concernent la flore, la faune, le bois de feu, la diversité biologique. Pour chacun d'entre eux, les méthodes d'observation et les techniques d'évaluation sont particulières, sinon singulières; ce qui s'explique au regard de la diversité des situations, mais devient plus contestable lorsque cette diversité résulte d'un manque de normalisation minimale ou de communication. On est donc dans un domaine qui mérite qu'un effort important soit réalisé pour homogénéiser les pratiques et rassembler l'information. Notons que ce progrès pourra être favorisé par l'amélioration de certaines techniques d'observations (utilisation d'imagerie satellitaire radar).

On a l'habitude de distinguer trois grands types d'inventaires: régionaux ou mondiaux, nationaux et locaux. Pour l'aménagiste, ce sont ces deux derniers qui présentent le plus d'intérêt, les inventaires nationaux sont associés à l'aménagement du territoire, les inventaires locaux à l'aménagement des massifs.

1.1. Les inventaires régionaux ou mondiaux

Ils correspondent à des approches macro-économiques ou biogéographiques et ne donnent que des évaluations globales quantitatives ou qualitatives portant sur la faune la flore et éventuellement les éléments pris en compte par une approche mésologique. Ils concernent essentiellement les forêts au sens strict et négligent les boisements ruraux de petites dimensions, le couvert agroforestier et notamment les ligneux répartis dans les champs, ce qui correspond à une biomasse non négligeable. Ainsi, le dernier inventaire mondial et régional en date est celui de la FAO (1993), qui exclut des régions sèches les zones densément cultivées.


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