Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

Lancement du Programme sur les menaces des pandémies émergentes (EPT-2) en Afrique occidentale et centrale

21 pays en Afrique occidentale et centrale vont bénéficier d’un nouveau programme de la FAO financé par l’USAID

9-10 février 2016, Abidjan – Le Programme sur les menaces des pandémies émergentes (EPT-2), financé par l’USAID et lancé cette semaine, fournira un appui à 21 pays en Afrique occidentale et centrale dans le cadre des efforts mondiaux de lutte contre les maladies infectieuses émergentes et ré-émergentes à fort impact qui menacent notre continent. Il se penchera également sur les relations entre l’élevage et les moyens de subsistance en termes de réduction des effets négatifs des pandémies sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable.

Le programme EPT-2, qui sera mis en œuvre jusqu’en 2019, vise à développer et à renforcer les capacités de base en matière de santé animale pour une détection précoce et une réaction rapide face aux crises provoquées par les maladies émergentes qui menacent la santé animale et humaine. La mise en œuvre de l’EPT-2 sera alignée sur le Programme d’action pour la Sécurité Sanitaire Mondiale (PASSM) qui est une importante initiative mondiale du gouvernement américain.

La composante du programme EPT-2 mise en œuvre par la FAO aidera les pays cibles en Afrique, en Asie et au Proche-Orient. Les pays cibles en Afrique sont : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigeria, la Tanzanie, l’Ouganda, le Sénégal, la Sierra Leone, l’Afrique du Sud, le Soudan et le Togo.

Lors d’une réunion de deux jours qui visait à associer les pays bénéficiaires, les partenaires et les parties prenantes à la mise en œuvre du programme EPT-2 par la FAO en Afrique occidentale et centrale, le Ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, M. Kobenan Adjoumani Kouassi a, dans son discours d’ouverture, souligné l’importance d’une collaboration régionale et interdisciplinaire. « Aujourd’hui, plus que jamais, tous les acteurs s’accordent à reconnaitre la nécessité d’un cadre dense et structuré de collaboration, non seulement entre les pays et les sous-régions, mais également entre les spécialistes des maladies animales et humaines au niveau national », a-t-il dit.

Les principaux objectifs de la composante du programme EPT-2 mise en œuvre par la FAO consistent à prévenir, détecter et réagir à l’apparition de maladies infectieuses qui nuisent à la santé (humaine et animale), comme la maladie à virus Ebola, l’influenza aviaire et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient causé par le Coronavirus (MERS CoV).

L’approche « Une seule santé » en Afrique                                                   

M. Abebe Haile-Gabriel, Représentant régional adjoint de la FAO pour l’Afrique et Représentant au Ghana, qui a participé au lancement régional aux côtés des ministres du Burkina Faso, de la Guinée, du Liberia et du Sénégal ainsi que du Chef de mission adjoint de l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire, a déclaré: « Considérant le niveau élevé de vulnérabilité du secteur de l’élevage à des risques d’émergence des maladies infectieuses à fort impact en Afrique, il est nécessaire de renforcer continuellement la capacité des pays dans le but de renforcer la résilience des systèmes de production et de subsistance. C’est dans ce contexte qu’en octobre 2015, la FAO et l’USAID ont convenu de mettre en œuvre ce programme dans le but de faire face aux menaces de pandémies avant que ces dernières ne deviennent des cas d’urgence. Ce programme, qui sera mis en œuvre en collaboration avec d’autres partenaires du programme EPT-2, adoptera une approche intégrée, multisectorielle et multidisciplinaire en utilisant l’approche « Une seule santé ».

« Et, conformément aux principes et pratiques d’engagement de la FAO avec ses partenaires, le programme sera mis en œuvre sous le contrôle et la direction au niveau national, et une assistance technique et financière coordonnée et harmonisée sera mise en place pour soutenir les efforts des pays membres », a-t-il souligné.

Le programme EPT-2 contribuera de manière significative à la réalisation des objectifs du PASSM dont la FAO est un partenaire et qui est maintenant mis en œuvre par plus de 50 pays dans le but de renforcer les secteurs de la santé publique et animale à l’échelle mondiale afin d’accélérer les progrès vers un monde sécurisé contre les menaces liées aux maladies infectieuses à fort impact.

Pour le Chef de mission adjoint à l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire, M. Andrew Haviland, la réalisation des objectifs du programme d’action pour la sécurité sanitaire mondiale est une priorité absolue pour le gouvernement américain. Ainsi, le gouvernement américain a consacré des ressources humaines et financières pour soutenir 30 pays. Grâce à l’élargissement de son partenariat avec l’USAID, la FAO va rapidement augmenter le nombre de son personnel pour contribuer au renforcement de la résilience et des capacités essentielles pour le Programme d’action pour la sécurité sanitaire mondiale dans les pays cibles en Afrique.

Le partenariat entre la FAO et l’USAID pour la lutte contre les maladies animales et pour la gestion des menaces pour la santé humaine qui y sont liées, date de plus de dix ans. Depuis 2004, le soutien financier de l’USAID aux activités de la FAO a maintenant atteint 320 millions de dollars, ce qui a considérablement contribué à la réussite de la FAO à faire face à la crise mondiale créée par l’urgence et la propagation de l’influenza aviaire hautement pathogène. Cela s’est fait à travers le développement durable des capacités en matière de santé animale pour lutter contre les zoonoses émergentes et ré-émergentes à fort impact dans de nombreux pays du monde.

Sous l’égide du Programme EPT-2, la FAO, en collaboration avec ses partenaires mondiaux, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), consolidera les efforts pour institutionnaliser l’approche « Une seule santé » au niveau des pays.

Elle continuera également à travailler en étroite collaboration avec l’Union africaine et ses institutions spécialisées, les Communautés économiques régionales, les laboratoires régionaux supports et les laboratoires de référence de la FAO et de l’OIE afin de renforcer les capacités aux niveaux national et régional pour réduire les effets des maladies à fort impact sur la santé publique, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et le développement durable.

La réunion d’Abidjan, qui se tient à quelques semaines de la 29ème session de la Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique (4-8 avril 2016 à Abidjan), a permis d’identifier les opportunités pour créer des synergies et des partenariats efficaces entre les principaux institutions/organisations nationales, régionales et internationales.