SOOKNANAN Takchand (Eric) Guyana

Retour

"La pêche n’est plus aussi bonne qu’avant, alors nous laissons du temps à la mer pour que nos crevettes et nos poissons puissent se multiplier. Nous essayons de laisser la zone se régénérer et faisons de notre mieux pour préserver les espèces afin d’obtenir de meilleures prises."

SOOKNANAN Takchand, que tout le monde appelle Eric, pratique la pêche artisanale à la crevette seabob au Guyana depuis plus de 50 ans. Il s’est mis à pêcher à l’âge de 9 ans afin de subvenir aux besoins de sa mère et de ses frères et sœurs cadets. Eric vendait tout ce qu’il pêchait ou l’apportait chez lui pour nourrir sa famille.

Aujourd’hui marié et père de quatre enfants, Eric travaille dans le secteur artisanal guyanien de la crevette seabob, qui représente près de 2 pour cent des débarquements de cette espèce à l’échelle du pays. Il pêche principalement la crevette seabob (crevette gambri grenue) et le bouquet covac (crevette élégante), qui sont d’abord séchés, puis décortiqués, avant d’être vendus frais sur les marchés locaux.

Le Guyana est le premier producteur mondial de crevettes seabob de l’Atlantique, une espèce importante sur le plan commercial, pêchée le long de la côte Atlantique. «La plupart des Guyaniens consomment beaucoup de produits de la mer, en particulier la crevette seabob. Elle fait partie de notre alimentation quotidienne», explique Eric.

Au Guyana, la pêche à la crevette seabob est une activité qui est pratiquée à la fois par des chalutiers industriels et par des artisans pêcheurs. Les prises industrielles sont vendues congelées et décortiquées sur les marchés locaux et internationaux, tandis que les prises des artisans pêcheurs sont vendues fraîches sur les marchés locaux.

Les petits pêcheurs de crevettes seabob utilisent des verveux, qui, d’après Eric, sont conçus de façon à ce que le courant de la marée de vive-eau dirige les crustacés vers les filets qui sont installés en position fixe; ensuite, lorsque la marée se retire, les pêcheurs remontent les filets et récupèrent leurs prises. Il s’agit, selon eux, d’une méthode de pêche respectueuse de l’environnement étant donné qu’elle est stationnaire et utilisée à petite échelle.

Eric indique que la pêche artisanale lui permet de fournir des moyens de subsistance stables à sa famille et d’offrir une éducation à ses enfants. Il espère que la trentaine de pêcheurs qui travaillent sur le site de débarquement de Goed Fortuin pourront former une association afin d’avoir plus de poids au niveau national sur des questions telles que la baisse des stocks, l’octroi de concessions en franchise de droits plus avantageuses, la piraterie, l’acquisition de permis bateau, la formation menant à la délivrance du brevet de capitaine et d’autres préoccupations majeures des artisans pêcheurs.

Eric et les pêcheurs de crevettes seabob de l’Atlantique au Guyana bénéficient du programme FISH4ACP, une initiative mondiale conduite par l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et mise en œuvre par la FAO et ses partenaires avec le soutien financier de l’Union européenne et du Ministère fédéral allemand de la coopération et du développement économiques.