Initiative Pêches Côtières

Côte d’Ivoire : les autorités et les communautés de la pêche artisanale marquent l’ouverture de la saison des pêches

Les pêcheurs reçoivent des gilets de sauvetage pour célébrer leur retour en mer après la période de repos biologique

23/08/2023

Attaher Maïga, Représentant de la FAO en Côte d’Ivoire (à droite) remettant un gilet de sauvetage à Dedi Séraphin, Coordonnateur des débarcadères de Côte d’Ivoire ©FAO/1 août 2023

Locodjro/Rome, 1 août – Le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques, Mr Sidi Tiémoko Touré, a procédé à la relance au Débarcadère Mohammed VI de Locodjro des activités de la pêche artisanale maritime après un mois de repos biologique.

A cette importante tribune, Mr Attaher Maïga, le Représentant de la FAO en Côte d’Ivoire a offert un important lot d’équipements, tels que des gilets de sauvetage et des chasubles, aux pêcheurs à petite échelle lors de leur départ pour la pêche en mer.

La donation a été possible grâce à l’appui financier de l’Initiative Pêches Côtières en Afrique de l’Ouest (IPC-AO) et du projet Créer un environnement propice visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale (SSF SIDA).

L’importance du repos biologique

La pêche artisanale est à l’origine de 68% des captures dans le monde et près de 500 millions de personnes en dépendent pour leur emploi et moyens de subsistance.

Il est donc essentiel de préserver les ressources maritimes, par exemple avec des périodes de repos biologique pour permettre aux espèces cible de se reproduire.

C’est le cas de la Côte d’Ivoire, où le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH) a instauré des périodes de fermeture de la pêche pour l’année 2023 sur trois phases. La première part du 1er janvier au 13 mars pour les navires thoniers, la deuxième, visant les unités de pêches artisanales, du 1er au 31 juillet et la troisième phase pour les unités semi-industrielles et industrielles, du 1er juillet au 31 août 2023.

Le ministre a indiqué que la fermeture de la pêche pour repos biologique va être effectuée « chaque année, car le poisson, en Côte d’Ivoire, est la première source nationale de protéine animale et sa consommation est supérieure à 20 kg par habitant et par an, depuis 2016. »

La production nationale, relève-t-il, est « comprise entre 70 000 et 100 000 tonnes par an pour un besoin de 650 000 tonnes par an ». En outre, « au niveau social, la pêche génère près de 100 000 emplois directs et fait vivre plus de 580 000 personnes ».

Le secteur post-capture contribue pour environ 82% des activités de la pêche dans le pays, a-t-il fait savoir, soulignant que la pêche artisanale maritime représente entre 60 à 75% de la production et constitue à peu près 65% des emplois créés, dont le 70% sont des femmes.

« La production nationale de la pêche maritime est passée de 69 769 tonnes en 2003 à 42 738 tonnes en 2020, soit une baisse de 38.75%. Pour répondre aux besoins de la consommation, l’Etat ivoirien a recours à des importations massives car la production domestique ne couvre que le 18% des besoins du pays » a ajouté le Ministre Touré.

Le premier responsable de la FAO en Côte d’Ivoire s’est félicité qu’après un mois de fermeture biologique, le pays rouvre la pêche artisanale. Une initiative censée protéger la ressource halieutique, la renouveler et permettre que la production domestique puisse s’accroitre.

« Nous saluons cette mesure du gouvernement visant à préserver la ressource halieutique. Je souhaite que cette mesure soit durable, parce que c’est une mesure qui ne se fait pas en une seule fois, il faut que chaque année, on puisse pouvoir observer cette période », a-t-il fait noter.

« Nous sommes heureuses parce que nous savons que grâce au repos biologique nous allons gagner beaucoup de marchandise » a commenté Mme Kra Gisèle, mareyeuse et transformatrice à Locodjro.

A propos de l’IPC-AO

L’IPC-AO couvre le Cabo Verde, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.  Elle collabore avec les parties prenantes et les autorités locales pour renforcer la gouvernance et la gestion des pêches et améliorer la chaîne de valeur des produits de la mer ainsi que les conditions de travail, en mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes. Elle est mise en œuvre par la FAO en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) et financée par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).

A propos du SSF SIDA

Le SSF SIDA est un projet mené par la FAO et financé par l’Agence Suédoise de Coopération Internationale pour le Développement (SIDA en anglais) dans le but de créer un environnement propice visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale.