FISH4ACP

Valoriser le potentiel
de la pêche et de l'aquaculture
en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique

Accroître la durabilité et la productivité de la pêche de la sardine, du sprat et de la perche en Tanzanie

FISH4ACP présente un plan pour une chaîne de valeur gérée durablement au bénéfice des communautés de pêcheurs du lac Tanganyika



6 décembre 2021, Kigoma – Réunis aujourd'hui lors d'un atelier de travail pour améliorer la durabilité et la productivité de la chaîne de valeur du sprat, de la sardine et de la perche en Tanzanie, experts et parties prenantes ont convenu que l’amélioration des processus de manutention et de transformation du poisson, l'accès à des marchés à forte valeur ajoutée et la réduction des écarts de genre sont des éléments déterminants pour consolider ces pêcheries. 

 «La Tanzanie est le premier producteur de sardine, de sprat et de perche du lac Tanganyika», a déclaré Rashid Tamatamah, secrétaire permanent du Ministère de l'élevage et de la pêche, lors de la réunion organisée à Kigoma pour améliorer cette pêcherie évaluée à 117 millions de dollars et employant quelque 27 000 pêcheurs et 11 000 transformateurs. «Nous devons réduire les pertes après-capture et ajouter de la valeur pour accroître la durabilité de ce secteur et créer de meilleurs emplois, notamment pour les femmes», a-t-il ajouté. 

Ce secteur est essentiellement artisanal, et les pertes après-capture dues à des mauvaises pratiques de transformation et de manutention concernent en moyenne 16 pour cent des prises, mais peuvent atteindre jusqu'à 70 pour cent pendant la saison des pluies. En outre, des méthodes de pêche inadéquates, le changement climatique et la pêche illégale, non déclarée et non réglementée diminuent les rendements. 

Les efforts déployés pour renforcer cette pêcherie sont soutenus par FISH4ACP, une initiative portée par l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), financée par l'Union européenne (UE) et le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) et mise en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)  pour accroître la productivité et la durabilité des chaînes de valeur de la pêche et de l'aquaculture. 

FISH4ACP s'est associé au gouvernement tanzanien et à des partenaires locaux, dont l'Institut de recherche halieutique de Tanzanie (TAFIRI), pour élaborer le plan d'amélioration présenté aujourd'hui suite à une analyse approfondie de la chaîne de valeur de la sardine, du sprat et de la perche du lac Tanganyika, qui a permis d'identifier les principaux enjeux du développement du secteur. 

 «FISH4ACP se distingue par l'accent mis sur les trois piliers du développement durable – les personnes, la planète et la prospérité», a déclaré Andrea Massarelli de la délégation de l'UE en Tanzanie. «Ce plan s'appuie sur la vision d'une chaîne de valeur plus forte pour le sprat, la sardine et la perche, qui reflète clairement ces priorités.» 

À l'occasion de cette réunion, 60 parties prenantes et experts clés impliqués dans ces pêcheries ont examiné comment concrétiser cette vision. Ils ont convenu que réduire les pertes après-capture demande d'améliorer les techniques de manutention et de transformation du poisson et ont souligné les avantages potentiels pour l'environnement. En effet, les fours de fumage à faible consommation d'énergie, entre autres techniques, peuvent aussi réduire l'empreinte écologique des pêcheries du lac Tanganyika. 

 «Promouvoir une croissance durable et assurer des retombées pour les communautés de pêcheurs du lac Tanganyika n'est pas une tâche facile», a déclaré Martin van der Knaap, fonctionnaire de la FAO chargé des pêches et de l'aquaculture. Les liens avec des marchés à forte valeur ajoutée pour accroître les revenus et stimuler l'emploi ne sont qu'un aspect de la question, a-t-il expliqué. «Il s'agit non seulement de multiplier les emplois, mais aussi d'en créer de meilleurs – plus sains, plus sûrs», a-t-il ajouté: «Nous devons donc nous concentrer sur les femmes, car notre analyse de la chaîne de valeur a montré qu'elles en bénéficient moins que les hommes et qu'elles sont plus exposées aux risques.»