FISH4ACP

Valoriser le potentiel
de la pêche et de l'aquaculture
en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique

La Côte d'Ivoire avance vers l'autosuffisance dans la production de tilapia

Le secteur du tilapia adopte la stratégie FISH4ACP visant à accroître la durabilité et la productivité de la chaîne de valeur



11 avril 2022, Abidjan – Des représentants de l'ensemble du secteur du tilapia en Côte d'Ivoire ont adopté aujourd'hui un plan ambitieux destiné à porter la production de tilapia d'élevage à 68 000 tonnes à l'horizon 2031. Cela permettrait à la nation ouest-africaine de répondre à la demande intérieure de ce poisson, tout en créant des emplois et des débouchés commerciaux sans accentuer la pression sur l'environnement. 

« Aujourd'hui, nous avons fait un pas important vers l'autosuffisance dans la fourniture d’une alimentation saine aux Ivoiriens », a déclaré Marcel Kagnomou, Conseiller technique au Ministre des ressources animales et halieutiques, lors d'une cérémonie au cours de laquelle les parties prenantes du secteur du tilapia ont adopté une stratégie visant à accroître la productivité et la durabilité de la production de tilapia en Côte d'Ivoire. Il a ajouté : « En renforçant ce secteur, nous apporterons également des perspectives économiques et des avantages sociaux à la population sans nuire à l'environnement. » 

Une large alliance de parties prenantes nationales a répondu à l'appel en faveur d'une chaîne de valeur plus structurée, résiliente et durable qui permettrait à la Côte d'Ivoire de satisfaire la demande intérieure de tilapia en portant la production annuelle à 68 000 tonnes en 2031 – un pas de géant équivalant à multiplier par neuf le niveau de production actuel, estimé entre 6 000 et 8 000 tonnes. 

« Nous nous réjouissons sincèrement de l'esprit de collaboration qui a fédéré le secteur autour de cette stratégie », a déclaré Benjamin Laag, Chef de la coopération à l’ambassade allemande de la Côte d’Ivoire, avant d'ajouter: « Par ailleurs, son ambition de renforcer l'autonomie de la production alimentaire et de stimuler la croissance tout en améliorant la durabilité sociale et environnementale s'inscrit parfaitement dans le programme de développement durable que nous soutenons. » 

« Cette stratégie est le fruit d’un travail inclusif et exhaustif en faveur du secteur de l’aquaculture, un levier de croissance sous exploité » a dit Stéphane Brossard de la Délégation de l’Union européenne en Côte d’Ivoire. 
« La refonte proposée du secteur du tilapia représente un défi lié au financement, qui nécessite de mobiliser un montant total de 60 million USD au cours des dix prochaines années. »

La stratégie a été élaborée par toutes les parties prenantes du secteur du tilapia dans le cadre de FISH4ACP, une initiative mondiale de développement des chaînes de valeur de l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), financée par le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ)et l'Union européenne (UE).  

« L'initiative FISH4ACP est fière de participer à cette transformation bleue qui renforcera la sécurité alimentaire et profitera aux petits pêcheurs, qui produisent la plupart du tilapia en Côte d'Ivoire», a indiqué Gilles van de Walle, conseiller technique principal de FISH4ACP. 

Il a rappelé que la stratégie a été élaborée à partir de l'analyse de la chaîne de valeur réalisée par FISH4ACP l'année dernière, qui a révélé un fort potentiel d'augmentation de la production nationale et identifié les principaux défis à relever pour une croissance durable. 

La mise à disposition d'aliments et d'alevins plus abordables et de meilleure qualité figure parmi ces défis, a expliqué Gilles van de Walle, expliquant que pour adapter l'environnement commercial, il faudra mettre sur pied 3 000 nouvelles fermes piscicoles et améliorer le modèle d’affaires d’un millier de fermes déjà établies. 

Le suivi numérique, qui permet de renforcer le respect des réglementations environnementales, peut contribuer à l'objectif de stimuler la croissance sans accentuer la pression sur l'environnement, a-t-il expliqué, tandis que les améliorations apportées à la chaîne du froid et aux plans de commercialisation, notamment la certification, permettront de valoriser le tilapia produit localement.  

Pour conclure, M. van de Walle a souligné que si FISH4ACP jouera un rôle de catalyseur dans la réalisation de cet ambitieux programme jusqu'en 2025, le succès de la transformation du secteur du tilapia dépend essentiellement de l'engagement de toutes les parties prenantes impliquées.