Le programme du projet TRI pour le renforcement des capacités à Sao Tomé-et-Principe a été lancé à l’occasion d’un atelier de formation de trois jours sur les concepts, les principes et les pratiques de restauration des forêts et des paysages (RFP), qui s’est tenu du 19 au 21 novembre 2019.

L’atelier a eu lieu à un moment stratégique du calendrier du projet, alors que les paysages cibles étaient en train d’être cartographié et que la Direction des forêts et de la biodiversité (DFB), le partenaire principal du projet TRI, échafaudait les plans de RFP.

L’objectif de l’atelier était de permettre une compréhension commune de la RFP non seulement parmi les membres de l’équipe de projet mais parmi tous les partenaires et les parties prenantes impliquées et de créer les conditions propices à la mise en œuvre d’un exercice de planification saine de la RFP.

Quelque 40 membres de la plateforme nationale de RFP (PNRFP), établie à Sao Tomé-et-Principe pour soutenir le projet, ont participé à cet atelier animé par un expert international. Parmi les participants figuraient des hauts fonctionnaires, des forestiers, des agriculteurs, des ONG, des représentants des populations locales, de groupes d’intérêt, du secteur privé, de la police, de l’armée ainsi que d’autres parties prenantes.

Le premier jour de l’atelier a été dédié à un cours d’introduction au concept de la RFP, à son histoire et à ses principes, en mettant l’accent sur le fait qu’elle implique bien davantage que « planter des arbres », et à l’importance d’opérer à une échelle appropriée et d’encourager la participation active de toutes les parties concernées.

Le deuxième jour, deux études de cas ont été présentées: les initiatives PACTO dans l’écorégion de la forêt atlantique, au Brésil, et le programme de RFP dans la Réserve de la biosphère du Chouf, au Liban. Ces dernières cherchaient à rassembler des informations quant aux meilleurs pratiques et aux leçons tirées de précédentes expériences, comme le besoin de mettre sur pied des mécanismes de gouvernance efficaces et participants, ou l’importance de renforcer la résilience face au changement climatique. À la suite de la présentation, les représentants de la DFB ont présenté les informations et les cartes des paysages cibles du nord de l’île de Sao Tomé, où les travaux des participants allaient avoir lieu. Quatre groupes de travail ont été formés, avec pour thématiques : (1) la définition du paysage et l’analyse des causes fondamentales, (2) la participation des parties prenantes et la définition des différents bénéfices, (3) les conditions propices à la durabilité sur le long terme de la RFP et (4) les interventions prioritaires et les analyses du rapport coût-bénéfices de ces dernières. Les membres de ces groupes ont travaillé très activement et ont produit de bonnes analyses et de bons résultats concernant les problèmes à aborder dans le cas du paysage ciblé, qui a été visité le lendemain.

L’expert international, avec le soutien de la DFB et de l’équipe de projet TRI, a guidé les participants dans un exercice de terrain sur la façon d’interpréter les différents écosystèmes naturels ou semi-naturels qui caractérisent le paysage, tels que les prairies similaires aux savanes ne comptant qu’avec quelques arbres dispersés (notamment de très anciens baobabs), les forêts naturelles denses, les mangroves, l’agroforesterie du cacao et de la banane et les cultures de maïs.

Le jour suivant l’atelier, l’équipe de projet s’est réunie avec le consultant et la DFB afin d’évaluer cette première expérience de formation. L’atelier s’est avéré utile pour faire prendre aux membres de la PNRFP de la spécificité du concept, des principes et des modalités d’interventions de la RFP et de leur potentiel pour amener à un changement de paradigme, abandonnant les méthodes conventionnelles de mise en œuvre d’opérations de plantations d’arbres partielles et discontinues pour une restauration des forêts et des paysages intégrante et participative.

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Marco Pagliani (FAO)