Les systèmes agroalimentaires jouent un rôle important dans l’utilisation durable et la conservation des ressources naturelles. Il en est pleinement tenu compte dans les activités de la FAO. ©FAO/Brent Stirton/Getty Images
L’agriculture existe depuis plus de 10 000 ans. À l’origine, elle apportait de la nourriture, une protection et des moyens d'existence, mais aussi des connaissances, des traditions, des innovations et des services écosystémiques. Cependant, de nombreux écosystèmes étant exploités au-delà de leur capacité, l’agriculture doit maintenant procurer tous ces bénéfices – et d’autres encore – en tenant davantage compte de l’environnement.
Si nous ne prenons pas en considération les ressources naturelles et ne respectons pas l’environnement, nous mettons les secteurs alimentaire et agricole en péril. C’est pourquoi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) est toujours en première ligne lorsqu’il s’agit de soutenir les producteurs de denrées alimentaires et d’autres produits ruraux tout en protégeant la planète. Depuis la Conférence de Stockholm de 1972 jusqu’à ce jour, elle plaide en faveur d’améliorations environnementales dans les systèmes agroalimentaires, en mettant l’accent sur la conservation et la gestion durable des terres agricoles, des forêts, des eaux terrestres et des ressources océaniques.
Mais la FAO ne s’arrête pas là! L’amélioration de l’environnement est l’un de ses principaux domaines d’action pour la prochaine décennie.
Voici cinq moyens auxquels la FAO a recours pour instaurer un environnement meilleur, plus innovant et plus résilient:
1. Promouvoir une bioéconomie durable et circulaire
À l’échelle des Nations Unies, la FAO joue un rôle de premier plan dans la progression vers une bioéconomie durable et circulaire, qui suppose l’utilisation de processus, d’innovations et de ressources biologiques pour aider à rendre les systèmes agroalimentaires plus durables et plus résilients, tout en appuyant la mise en place d’une économie juste et verte et en veillant à ce que tous les citoyens du monde aient accès à des aliments nutritifs en quantité suffisante. Une bioéconomie durable et circulaire est le fer de lance des améliorations qui changent la donne dans des domaines liés à l’agroalimentaire, notamment la science du microbiome, les nouvelles sources d'aliments d'origine animale, les biopesticides, la gestion circulaire des déchets et la restauration des écosystèmes.
2. Gérer la pollution par les plastiques agricoles
La FAO est en train de changer la manière dont le plastique est utilisé dans l’agriculture. Un rapport novateur de la FAO a révélé que la pollution des écosystèmes terrestres par le plastique était probablement beaucoup plus importante que celle des écosystèmes aquatiques. Ce rapport présente plusieurs solutions au problème, fondées sur l’approche des six R (refuser, repenser, réduire, réutiliser, recycler et récupérer), et recense les produits plastiques utilisés dans l’agriculture pouvant être nocifs qui devraient être abandonnés en priorité. La FAO dirige un processus multipartite visant à élaborer un code de conduite volontaire sur la gestion des plastiques dans l'agriculture, ainsi qu'à aider les pays à promulguer un nouveau traité mondial sur les plastiques.
L’avenir des systèmes agroalimentaires et l’avenir de notre environnement sont liés. À gauche: ©FAO/Rodger Bosch. À droite: ©FAO/Joao Roberto Ripper
3. Garantir une protection environnementale et sociale
Saviez-vous que la FAO veille à ce que tous ses projets et ses programmes fassent l’objet d’une évaluation approfondie avant d’être mis en œuvre afin qu’ils prévoient des résultats solides en matière d’environnement et de sécurité? En 2021 seulement, la FAO a examiné 667 de ses projets sur la base des Directives relatives à la gestion environnementale et sociale, qui visent un équilibre entre la protection et l’utilisation durable des ressources naturelles d’une part, et la satisfaction des besoins croissants des sociétés en matière d’alimentation, de nutrition et de moyens d'existence convenables et résilients d’autre part. Depuis, la FAO a renfocré ces mesures de protection au titre d'un Cadre de gestion environnementale et sociale.
4. Fournir des données sur l’environnement et le climat en accès libre
Les systèmes agroalimentaires devront devenir de plus en plus résilients face à des difficultés croissantes, notamment une population en expansion ayant des habitudes alimentaires qui évoluent, la dégradation des écosystèmes et le changement climatique. La Plateforme géospatiale Main dans la main de la FAO, porteuse de transformation, est une mine de données environnementales concernant l’agroécologie, l’eau, la terre, les sols et les gaz à effet de serre, entre autres. Ces données sont essentielles pour déterminer les zones sensibles au risque climatique et à d’autres risques environnementaux et concevoir des solutions sur mesure pour les pays et les régions qui en ont le plus besoin. Par ailleurs, la FAO a également lancer une Boîte à outils sur les risques climatiques destinée à favoriser la résilience en fournissant plus de 70 couches de données en accès libre, afin de s’assurer que toutes les parties prenantes de l’agroalimentaire sont pleinement en mesure de déterminer et de gérer les risques climatiques.
5. Préserver le patrimoine agricole et les milieux environnants
Depuis plus de 20 ans, la FAO repère dans le monde entier des systèmes qui associent des paysages remarquables et des connaissances traditionnelles en matière de gestion résiliente et durable des terres et des ressources naturelles. Ces sites, classés comme Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM), servent d’interface entre l’homme et l’environnement et incarnent l’idée d’une «conservation dynamique», dans laquelle pratiques traditionnelles, fourniture d’aliments et protection de l’environnement vont de pair. Du système riz-poisson-canard en Chine et de l’agriculture andine au Pérou à l’agroforesterie sur les pentes du mont Kilimanjaro en Tanzanie, en passant par les vignobles traditionnels de Soave en Italie, tous les SIPAM sont caractérisés par leur attachement à l’agrobiodiversité, à la sécurité alimentaire, à la sécurité des moyens d’existence, aux systèmes de connaissances et de valeurs traditionnelles, et aux organisations sociales. Il existe actuellement près de 80 sites désignés comme SIPAM dans plus de 24 pays.
On estime que la restauration de 350 millions d’hectares de terres dégradées entre 2021 et 2030 pourrait générer 9 000 milliards d’USD dans les services écosystémiques et permettre le retrait de 13 à 26 gigatonnes supplémentaires de gaz à effet de serre de l’atmosphère. ©FAO/Giulio Napolitano
Depuis des décennies, la FAO élargit son rôle à l’échelle mondiale en matière de gestion responsable de l’environnement dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture: en élaborant des codes de conduite sur la gestion responsable des pesticides, des engrais, des forêts et des pêches, ainsi que des directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts; en élaborant, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), la Convention de Rotterdam, destinée à protéger la santé humaine et l’environnement contre certains risques chimiques; en mettant en place le Système d’observation en temps réel de l’environnement en Afrique (ARTEMIS); et en adoptant le Traité sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, entre nombre d’autres initiatives.
Par ailleurs, on estime que la restauration de 350 millions d’hectares de terres dégradées entre 2021 et 2030 pourrait générer 9 000 milliards d’USD dans les services écosystémiques et permettre le retrait de 13 à 26 gigatonnes supplémentaires de gaz à effet de serre de l’atmosphère. Elle ne peut se faire sans le soutien de tous les acteurs de l’ensemble de la chaîne de valeur agroalimentaire mondiale, et c’est la raison pour laquelle la FAO est fière de codiriger avec le PNUE la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes.
L’avenir des systèmes agroalimentaires et l’avenir de notre environnement sont liés. Le moment est venu d’apporter un changement en profondeur – faisons en sorte que notre action ait une réelle incidence!
*Cet article est une mise à jour de la version précédente qui avait été publiée le 3 juin 2022.
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