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Quatre mesures pour améliorer l’état de nos terres, de nos sols et de notre eau


Protéger nos ressources en terres, en sols et en eau pour l’avenir de notre alimentation.

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Le nouveau rapport de la FAO sur l’état des ressources mondiales en terres et en eau préconise des solutions novatrices et une meilleure collaboration afin d’assurer l’avenir à long terme des terres, des sols et de l’eau. ©FAO/Believe Nyakudjara

09/12/2021

Le sol, la terre et l’eau. Tels sont les fondements, les éléments constitutifs de nos systèmes agroalimentaires, qui fournissent plus de 95 pour cent de la nourriture consommée. Il est vrai que les choses ne s’arrêtent pas là, mais un nouveau rapport de la FAO attire notre attention sur ces fondements. Et ceux-ci, semble-t-il, commencent à se fragiliser.

Le nouveau rapport 2021 de la FAO sur L’État des ressources en terres et en eau pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde tire la sonnette d’alarme: les fondements de nos systèmes agroalimentaires – les sols, les terres et l’eau – ont déjà atteint leur «point de rupture».

La superficie consacrée à l’agriculture a augmenté de 15 pour cent entre 1961 et 2017. L’utilisation par les humains des terres et de l’eau à des fins agricoles n’a pas encore atteint ses limites, mais toutes les données indiquent un ralentissement de la croissance de la productivité, un épuisement rapide de la capacité de production et une aggravation des dommages causés à l’environnement. Dès à présent, on estime que le tiers environ des ressources en sols de la planète est modérément ou fortement dégradé.

Comme le soulignent les auteurs du rapport, il importe de privilégier des solutions novatrices ainsi que la collaboration afin de garantir l’avenir à long terme des terres, des sols et de l’eau.

Les 4 recommandations principales sont les suivantes:

1)     La dégradation ne connaît pas de frontières. La gouvernance doit en tenir compte.

Les politiques et les lois nationales qui régissent les ressources en terre et en eau sont souvent peu cohérentes ou ne sont pas appliquées. Elles s’avèrent souvent inefficaces en raison de cloisonnements institutionnels et techniques. En outre, il existe souvent un décalage dans les zones de compétence, car les frontières des réseaux hydrographiques interconnectés ne correspondent pas toujours aux frontières politiques ou administratives.

Les politiques relatives aux terres et à l’eau doivent également être plus inclusives et plus souples, et prendre en compte les groupes marginalisés et les petits exploitants agricoles afin de leur garantir l’accès aux ressources dont ils ont besoin. L’Action commune de Koronivia pour l’agriculture, initiative mondiale menée par la FAO dans le cadre de l’Accord sur le climat, vise à renforcer la gouvernance des terres et de l’eau et à faire en sorte que celle-ci soit plus inclusive en intégrant les politiques d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses effets dans l’ensemble des secteurs de l’agriculture. Parmi les solutions abordées dans le cadre de l’Action commune de Koronivia pour l’agriculture, citons celles ayant trait à l’amélioration du taux de carbone dans le sol et les zones humides, ainsi qu’à la santé et à la fertilité des herbages et des terres cultivées.

2)     Des solutions intégrées grâce aux données et à la planification

Les pressions exercées sur les systèmes pédologiques et hydrographiques risquent de compromettre la productivité agricole là où la croissance est la plus nécessaire. La planification de ces ressources est donc cruciale.

De nouveaux outils aident les planificateurs à mieux comprendre l’étendue des lacunes en matière de rendement et de production et à les localiser. Une boîte à outils de planification des ressources foncières, accessible gratuitement et mise au point par la FAO, contribue à faire disparaître les obstacles entre les régions et les secteurs. En Afrique subsaharienne, par exemple, les rendements ne représentent que 24 pour cent de ce qui aurait pu être obtenu avec des niveaux d’intrants plus élevés, notamment une amélioration de l’irrigation et l’utilisation d’engrais biologiques, parallèlement à une bonne gestion des ressources. Des problèmes du même ordre se posent en Amérique centrale, en Inde et en Russie.

La FAO contribue à faire disparaître les obstacles entre les régions et les secteurs à l’appui d’une meilleure gestion des terres et de l’eau, grâce à une boîte à outils de planification des ressources foncières accessible gratuitement en ligne. En haut à

3)     Innovation, innovation, innovation

La diffusion rapide des technologies mobiles, les services de télédétection, l’informatique en nuage, ainsi que le libre accès aux données et aux informations concernant les cultures, les déplacements des organismes nuisibles, les ressources naturelles, les conditions climatiques, les intrants et les marchés, aident déjà les petits exploitants à accéder au monde numérique. Ces innovations techniques et organisationnelles doivent être privilégiées afin d’accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires.

Des projets d’infrastructure novateurs et respectueux de la nature, par exemple, peuvent contribuer à réduire au maximum les risques d’inondation et offrent des avantages supplémentaires au niveau de la restauration des flux environnementaux, de la pêche, de la biodiversité, de l’amélioration de la qualité de l’eau et des possibilités de loisirs.

4)     Investir dans une vision globale de la situation

Les coûts élevés associés à la dégradation et à l’absence d’intervention ne font que démontrer l’urgence qu’il y a à accroître les investissements dans la gestion durable des terres, des sols et de l’eau et dans la restauration des écosystèmes dégradés. Une meilleure gestion des terres et de l’eau permettra de réaliser des gains financiers qui pourront être utilisés pour concrétiser des objectifs sociaux, sanitaires et environnementaux.

Les financements traditionnels ont privilégié l’optimisation de l’efficacité de l’agriculture et la recherche d’avantages concurrentiels, ce qui a favorisé les exportations de cultures à forte valeur ajoutée plutôt que l’autosuffisance alimentaire et la nutrition. Par conséquent, s’agissant d’investissements responsables, il convient de ne pas se limiter aux seules solutions apportées par les infrastructures pour augmenter la production. Au contraire, les financements internationaux et les investissements publics et privés doivent explorer de nouvelles approches permettant d’investir dans des ressources en terres, en sols et en eau qui soient saines et écologiquement durables. Les agriculteurs doivent également être reconnus en tant qu’investisseurs de premier plan et pas seulement en tant que bénéficiaires de subventions publiques et de protections tarifaires.

Prendre soin des fondements de nos systèmes agroalimentaires – les sols, les terres et l’eau – peut contribuer à renforcer la résilience face aux catastrophes naturelles et aux pandémies, tout en fournissant des régimes alimentaires nutritifs et diversifiés et en soutenant la transition vers une consommation durable. ©FAO/Giulio Napolitano

Les systèmes agroalimentaires doivent s’adapter à un monde confronté au changement climatique et à une demande toujours plus importante pour des aliments sûrs et de qualité. Prendre soin des fondements de nos systèmes agroalimentaires – les sols, les terres et l’eau – peut contribuer à renforcer la résilience face aux catastrophes naturelles et aux pandémies, tout en fournissant des régimes alimentaires nutritifs et diversifiés et en soutenant la transition vers une consommation durable. Mais le temps presse. Comme l’indique le rapport, «il est essentiel d’insuffler un sentiment d’urgence afin que les transformations nécessaires soient apportées au cœur du système alimentaire mondial».

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