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Faire pousser des arbres dès le plus jeune âge


En Tanzanie, la FAO et ses partenaires créent des clubs scolaires dédiés aux arbres.

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Un projet tanzanien soutenu par la FAO dans le cadre du Mécanisme forêts et paysans crée des clubs scolaires dédiés aux forêts et à la restauration des terres afin que les enfants grandissent en sachant comment restaurer et préserver les forêts. ©MVIWAARUSHA/Damian James Sulumo

03/10/2022

Il n’est jamais trop tôt pour commencer à apprendre à faire pousser des arbres, améliorer son environnement et restaurer les terrains environnants. Voilà l’idée de départ d’un projet tanzanien soutenu par la FAO et ses partenaires, dans le cadre duquel ont été créés plus de 30 clubs destinés à former des enfants dès le plus jeune âge dans des écoles primaires et secondaires. 

Les terres dégradées, sèches, poussiéreuses et venteuses aux abords des écoles sont déjà en train de devenir plus vertes, plus ombragées et plus agréables grâce aux élèves. À long terme, ils espèrent pouvoir récolter les fruits des arbres et couper leurs branches pour en faire du bois de feu.

Les enfants, âgés de 8 à 16 ans, effectuent donc des travaux pratiques pour transformer leur environnement et sont initiés à l’aménagement des paysages, à des techniques d’atténuation du changement climatique et à l’utilisation de paillis, qui permet d’économiser de l’eau. Les plus âgés apprennent avec leurs parents comment utiliser du biogaz à la place du bois. L’objectif est que la jeune génération grandisse en ayant des compétences techniques pour restaurer et préserver les forêts et faire face à une crise climatique qui s’amplifie.

Mis en œuvre dans les régions d’Arusha et de Njombe, situées respectivement dans le nord et le sud du pays, le programme est piloté par des organisations locales d’agriculteurs et est soutenu par le Mécanisme forêts et paysans, partenariat entre la FAO, l’Institut international pour l’environnement et le développement, l’Union internationale pour la conservation de la nature et AgriCord, l’alliance des agri-agences.

L'impact de la plantation d'arbres est déjà visible car il y a moins de vent et de poussière aux alentours de l’école et la terre, autrefois fortement dégradée, se régénère. ©MVIWAARUSHA/Damian James Sulumo

Les effets de l’initiative se font sentir bien au-delà des abords des écoles. «Nous avons appris à prendre soin des plants en arrosant et en utilisant du fumier et du paillis. Ces compétences nous servent aussi à la maison», explique Prisca Regnald Gibesh, une écolière de 10 ans scolarisée à l’école primaire Simba Milima (Arusha). 

Dans le cadre du projet, le Mécanisme forêts et paysans accorde des financements à deux réseaux régionaux d’organisations de producteurs forestiers et agricoles, dont l’acronyme en swahili est respectivement MVIWAARUSHA et MVIWWAMA. Le personnel de ces réseaux accompagne les adultes de la communauté en leur fournissant, entre autres, les services suivants: incubation d’entreprises, méthodes d’entrepreneuriat et microfinancement. Ils organisent des campagnes de plantation d’arbres et ont créé des pépinières gérées par des éducateurs spécialisés dans les questions environnementales. Le Mécanisme forêts et paysans a encouragé les organisations à travailler avec les écoles dans le cadre de programmes de restauration, l’objectif étant de sensibiliser avec l’appui des autorités au niveau du district et de la région.

Ces actions concourent à l’engagement pris par la Tanzanie au titre de l’Initiative pour la restauration des paysages forestiers africains (AFR100), à savoir restaurer 5,2 millions d’hectares de terres et de forêts dégradées d’ici 2030. La Tanzanie a rejoint l’Initiative en 2018 en créant un groupe de travail national dirigé par l’Office national des forêts et le Bureau du Vice-Président. 

«Les effets sont déjà visibles», assure Lotha Paulo Zairiam, directeur de l’école de Prisca. «Quand nous avons démarré le projet, le terrain était nu, il n’y avait aucun arbre. La terre était sèche, venteuse et poussiéreuse. Nous avons planté des arbres pour de nombreuses raisons: les fruits, le bois, l’ombre, etc.» D’après lui, les arbres grandissent rapidement et contribuent déjà à limiter le vent et la poussière autour de l’école. Mais «le plus important, c’est que nous avons maintenant les compétences et les connaissances nécessaires pour planter des arbres et aider à sensibiliser les villageois à la protection de l’environnement».

Jusqu’à 65 pour cent des terres productives en Afrique sont dégradées et 45 pour cent de la surface du continent est en proie à la désertification. Même si la situation s’améliore dans l’ensemble, la perte nette de superficie forestière continue. ©MVIWAARUSHA/Damian James Sulumo

La participation de la FAO à ce programme illustre sa volonté de contribuer à lutter contre la dégradation des terres et la déforestation à grande échelle qui frappent de nombreux points du globe. L’Examen de l’état de la restauration des forêts et des paysages en Afrique 2021, publié par la FAO et l’Agence de développement de l’Union africaine-NEPAD, montre qu’il faut faire plus sur le continent pour exploiter les capacités qu’il a de remettre les terres en état pour produire de façon durable, de protéger la biodiversité et de préserver les moyens de subsistance dans le cadre du combat contre le changement climatique.

D’après ce document, jusqu’à 65 pour cent des terres productives en Afrique sont dégradées et 45 pour cent de la surface du continent est en proie à la désertification. Même si la situation s’améliore dans l’ensemble, la perte nette de superficie forestière continue: chaque année ce sont quatre millions d’hectares de forêts qui disparaissent.

«Il est clair que le travail accompli en Tanzanie par la FAO et ses partenaires, dans le cadre du Mécanisme forêts et paysans, pour favoriser l’acquisition de compétences pratiques et de connaissances chez les écoliers est important à la fois pour aider à régler les problèmes actuels et pour jeter les bases d’un avenir plus durable», affirme NyabenyiTito Tipo, Représentante de la FAO en Tanzanie.

Ces enfants qui mettent les mains dans la terre et voient les choses différemment grâce au temps passé à faire pousser des arbres et à restaurer leur environnement, incarnent l’espoir et la détermination.

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