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Un complément de revenu et des alternatives à la migration pour les ruraux du Népal


Comment une formation de la FAO dans le secteur agricole ouvre de nouvelles perspectives à des populations rurales

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Près de 3,7 millions de Népalais travaillent à l’étranger. Un projet de la FAO vise à accompagner la création d’entreprises du secteur agricole pour que les Népalais aient des perspectives financières et entrepreneuriales dans leur propre village. ©FAO/Suman Giri

18/12/2023

En 2022, Bishal, le mari de Bipana Bishwakarma avait perdu depuis peu son travail dans une usine d’aluminium en Malaisie, sur fond de pandémie de covid-19. Pour trouver un nouvel emploi, il était d’abord rentré dans leur village puis était retourné en Malaisie. Bipana avait alors commencé à réfléchir à la manière dont elle aussi pourrait subvenir financièrement aux besoins de sa famille dans le district de Rautahat, situé à 180 kilomètres au sud-est de la capitale, Katmandou.

La sécurité économique de la famille et le développement personnel et professionnel de Bipana ont bénéficié d’un coup de pouce inattendu grâce à l’élevage de cochons.

Quand elle a eu connaissance de la formation à l’élevage porcin organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à proximité de chez elle, Bipana a tout de suite été intéressée, bien qu’elle n’ait jamais travaillé avec ces animaux auparavant. La demande de viande porcine est en augmentation au Népal. Le secteur offre donc de belles perspectives même si, traditionnellement, certaines communautés du pays évitent de manger de la viande.

Cette formation s’inscrivait dans le cadre du soutien apporté par la FAO aux femmes et aux jeunes issus de communautés rurales que de nombreux hommes quittent pour chercher du travail. En effet, le manque de débouchés en zone rurale est un grand facteur de migration. Actuellement, près de 3,7 millions de Népalais travaillent à l’étranger.

Le projet de la FAO vise à aider les femmes et les jeunes vivant dans ces zones rurales à monter leur propre entreprise agricole en leur proposant des formations aux techniques agricoles et à la gestion d’entreprise et en leur facilitant l’accès aux marchés et aux financements.

Bipana a saisi cette occasion d’avoir de nouveaux revenus. «Je voulais faire quelque chose pour aider financièrement ma famille et gagner mon indépendance financière», explique-t-elle.

Bipana fait partie des 327 femmes et jeunes du district de Rautahat qui ont suivi la formation. Alors qu’elle n’avait pas de connaissances préalables, elle a découvert les espèces de cochons, la construction d’abris, l’alimentation porcine et les soins en cas de maladie. Elle a également appris à gérer une entreprise, à construire son réseau et à avoir recours au marketing social.

Après la formation, elle a reçu trois porcelets et d’autres éléments pour démarrer son activité, notamment de la nourriture pour ses animaux, des médicaments et des vaccins. Elle a été incitée à acquérir 10 autres porcelets avec ses propres ressources.

Purndev Chaudhary a commencé par travailler dans le secteur textile en Malaisie. Après être rentré au pays, il s’est inscrit à la formation de la FAO sur l’élevage porcin pour lancer sa propre entreprise. ©FAO/Giorgia Prati

Purndev Chaudhary, qui vient de la même région, a lui aussi décidé de s’inscrire à la formation de la FAO sur l’élevage porcin. Il a eu deux périodes de travail dans le secteur textile en Malaisie, entre lesquelles il s’est lancé sans succès dans une entreprise agricole. Il a finalement décidé de rentrer au pays en raison de sa faible rémunération pour de longues journées de travail et de la difficulté à communiquer dans une langue étrangère.

Comme Bipana, Purndev a reçu quelques porcelets et d’autres intrants. La formation lui a permis d’acquérir des connaissances et des compétences pour gagner sa vie en élevant des porcs dans le respect du développement durable. Il a depuis investi une partie de ses profits dans la construction d’abris supplémentaires et a même commencé à élever des canards pour diversifier ses revenus.

Désormais, Purndev forme des jeunes du village à l’élevage porcin. Il prévoit également de mettre en place un système pour transformer le fumier en biocombustible pour la cuisine. Purndev a deux jeunes enfants sur les genoux et sa femme tient un nouveau-né dans les bras. Il déclare: «Je ne remercierai jamais assez la FAO de m’avoir donné cette chance. Maintenant, j’ai tout ce dont j’ai besoin. J’ai pu fonder une famille. Je peux nourrir mes enfants et j’ai une activité qui me plaît dans mon district d’origine.»

La FAO s’efforce de créer des opportunités et de développer les moyens de subsistance ruraux. L’objectif est que la migration devienne un choix et non une nécessité. ©FAO/Suman Giri

Bipana, quant à elle, suit une formation de technicien vétérinaire. Elle a les yeux qui brillent quand elle explique qu’elle veut prodiguer des soins vétérinaires aux cochons de son exploitation, mais aussi de tout le village. Elle dit vouloir «apporter [sa] contribution en partageant [ses] connaissances avec les autres».

Grâce à la détermination et au travail acharné de personnes comme Bipana et Purndev, la FAO aide les populations du district de Rautahat et d’autres parties du Népal à élargir leurs débouchés et à gagner leur vie en restant chez elles. Ainsi, la migration devient un choix et non une nécessité.

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