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Au Cambodge et à Sri Lanka, la coopération Sud-Sud permet d’améliorer les compétences s’agissant de protéger la santé des végétaux et les moyens de subsistance.


La collaboration entre des agriculteurs et des experts techniques renforce les capacités phytosanitaires dans ces pays.

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Des présentations de nouvelles technologies chinoises sur le terrain montrent qu’une surveillance et une lutte efficaces peuvent permettre d’endiguer la fusariose du bananier, maladie qui nuit à la production et aux exportations de bananes du Cambodge. ©Secrétariat de la CIPV

12/09/2023

À l’échelle mondiale, les petits agriculteurs sont d’importants producteurs d’aliments. Cependant, ils peinent souvent à respecter les normes internationales relatives au commerce et les exigences connexes en matière de santé des végétaux. Il est aujourd’hui plus important que jamais de jeter des ponts entre les petits agriculteurs et le marché mondial. Les programmes de coopération Sud-Sud et de coopération triangulaire rassemblent des producteurs, des exportateurs et des experts techniques et leur permettent de partager un précieux savoir-faire et d’œuvrer ensemble au renforcement de la production agricole.

L’un des domaines importants, quoique souvent négligé, de cette expertise cruciale est la santé et la protection des végétaux.

Des mesures phytosanitaires fiables et à jour sont essentielles pour réglementer et prévenir l’introduction et la diffusion d’organismes nuisibles aux plantes et aux produits végétaux. La Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) est un traité multilatéral qui vise à protéger les plantes en empêchant l’introduction et la diffusion d’organismes nuisibles et son secrétariat, hébergé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’emploie à faire en sorte que tous les pays aient les capacités nécessaires pour mettre en œuvre les mesures phytosanitaires, facilitant ainsi le commerce de produits agricoles.

Il existe notamment un projet de coopération Sud-Sud mené conjointement par la FAO et la Chine qui place les agriculteurs au centre de ce processus. En veillant à ce que les produits agricoles satisfassent aux normes phytosanitaires qu’il est impératif de respecter dans le cadre du commerce international, les agriculteurs ont la possibilité d’accroître leurs revenus. Dans le cadre du projet de coopération Sud-Sud, des experts chinois se sont rendus au Cambodge et à Sri Lanka pour présenter des technologies et produits nouveaux dans le domaine de la santé des végétaux, ainsi que les pratiques optimales concernant leur utilisation.

La coopération Sud-Sud aide les agriculteurs à se conformer aux mesures phytosanitaires et à préserver la santé des végétaux, comme l’illustrent les deux exemples ci-après:

En haut, à gauche: Au Cambodge, une évaluation préliminaire de la capacité phytosanitaire a permis de déceler les lacunes au sein du système phytosanitaire. Les informations recueillies ont servi de base à des cours de formation organisés pour accroître l

Lutte contre la fusariose du bananier au Cambodge

Depuis des décennies, les agriculteurs du Cambodge sont aux prises avec la fusariose du bananier, maladie dévastatrice qui touche le deuxième produit agricole le plus exporté par ce pays, selon l’Organisation mondiale du commerce. La fusariose est une maladie transmise par un champignon présent dans le sol qui fait flétrir et jaunir les feuilles les plus basses des bananiers. À mesure qu’elle progresse, de plus en plus de feuilles jaunissent et meurent, finissant par constituer une sorte de «ceinture». La propagation de la maladie a eu de lourdes conséquences sur la production et les exportations de bananes dans les zones tropicales d’Asie du Sud-Est, notamment au Cambodge.

Pour lutter contre la fusariose du bananier, le secrétariat de la CIPV a mis en œuvre un projet avec l’aide d’experts chinois afin d’améliorer l’ensemble du système phytosanitaire cambodgien. Le projet a débuté en 2019 par une évaluation de la capacité phytosanitaire, qui a permis de déceler les lacunes au sein du système phytosanitaire. Les informations ainsi recueillies ont ensuite servi de base à des cours de formation sur les techniques phytosanitaires et les technologies de lutte intégrée contre les organismes nuisibles, lesquelles doivent aider à combattre la maladie.

Quinze agents de l’organisation nationale de la protection des végétaux du Cambodge ont été sélectionnés pour apprendre des techniques de surveillance, de détection rapide et d’identification en laboratoire, ainsi que des techniques de lutte intégrée contre les organismes nuisibles. Ils ont également acquis des connaissances sur le processus de détection et de quarantaine relatifs à la fusariose qu’il convient d’appliquer au moment de l’entrée des bananes importées.  

Grâce à cette formation, les agriculteurs ont pu détecter la maladie à un stade précoce, ce qui leur a permis de mettre en œuvre des mesures d’endiguement avant qu’elle n’ait le temps de se propager et de causer d’importants dommages. Ces nouvelles technologies ont montré qu’une surveillance et une lutte efficaces pouvaient permettre de contenir la fusariose du bananier et d’empêcher sa propagation.

Des experts ont dispensé une formation et dirigé une enquête sur le terrain afin de mieux prévenir et limiter la propagation de la mouche des fruits, principal insecte nuisible à la production et aux exportations de mangues à Sri Lanka. ©Secrétariat de la CIPV

Prévenir et limiter la propagation de la mouche des fruits à Sri Lanka

Dans le cadre du projet de coopération Sud-Sud mené à Sri Lanka, des spécialistes chinois de la santé des végétaux ont proposé des cours de formation et des présentations sur le terrain concernant la surveillance des pièges, le diagnostic morphologique et moléculaire, les traitements thermiques et par irradiation et les techniques de lutte intégrée contre les organismes nuisibles qui permettent de combattre la mouche des fruits, endémique dans les plantations de mangues de Sri Lanka. Les participants appartenant au service national de quarantaine des végétaux ont appris à mettre en place et à vérifier des pièges pour la mouche des fruits dans un verger.

Depuis lors, ils ont commencé à appliquer de meilleures techniques de lutte contre la mouche des fruits et à améliorer les normes phytosanitaires dans le pays car la législation obsolète en matière de protection des plantes réduisait le volume des exportations. Le pays s’appuyait toujours sur une ordonnance remontant à 1981, qui était en retard sur les normes internationales actuelles. Grâce à une approche ciblée permettant de renforcer les capacités phytosanitaires, le projet de coopération Sud-Sud a aidé Sri Lanka à améliorer considérablement son commerce international et transfrontière.

Ces nouvelles méthodes de surveillance des organismes nuisibles, techniques de diagnostic, traitements phytosanitaires et dispositifs respectueux de l’environnement en matière de lutte intégrée contre les organismes nuisibles ont permis de renforcer grandement les capacités s’agissant de prévenir et de contenir la propagation de la mouche des fruits à Sri Lanka.

La coopération Sud-Sud est un cadre pour la diffusion des connaissances et des compétences spécialisées entre pays en développement. Le projet de coopération Sud-Sud FAO-Chine, mis en œuvre conjointement avec le secrétariat de la CIPV, a montré que le renforcement des capacités phytosanitaires permettait de rendre le commerce plus sûr et plus fluide tant au Cambodge qu’à Sri Lanka. 

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