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Apiculture et pandémie


Les femmes offrent un nouveau visage à l’apiculture dans les zones rurales de Géorgie, elles contribuent au maintien d’un revenu familial constant pendant la pandémie de covid-19.

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La FAO et l’Union européenne accompagnent les apiculteurs géorgiens tout au long de la crise liée à la covid-19 grâce à des formations sur les techniques modernes d’apiculture et sur les meilleures pratiques. © Délégation de l’Union européenne en Géorgie

19/05/2021

«Pour une raison que j’ignore, tout le monde pense que les apiculteurs sont des hommes, mais ça n’est pas le cas ici», affirme Ketevan Bluishvili, apicultrice de Matani, un village de Kakhétie, région située dans l’est de la Géorgie. Dans certaines régions, il est formellement interdit aux femmes d’être apicultrices, mais dans la famille de Ketevan, l’apiculture est une tradition. Ses deux parents étaient apiculteurs et c’est elle qui a pris les rênes de la production familiale de miel en 2009.

«Je ne dirai jamais assez à quel point il est important pour nous, femmes rurales, d’avoir notre propre source de revenus, surtout en cette période de pandémie», affirme Ketevan.

Les conséquences de la pandémie de covid-19 se font durement ressentir sur l’économie de la Géorgie: le secteur du tourisme et les ventes de vin – spécialité de la Kakhétie – ont été particulièrement touchés et de nombreux habitants de la région qui travaillaient dans ces secteurs sont aujourd’hui privés de revenus. Les familles peinent à boucler les fins du mois et, bien souvent, la contribution des femmes est devenue la principale source de revenus des ménages.

Quand la pandémie de covid-19 a frappé les zones rurales, les agriculteurs locaux ont commencé à enregistrer des pertes. Mais de nombreuses femmes, encouragées par Ketevan, qui donnait l’exemple et fournissait des conseils, se sont lancées dans la production de miel afin d’avoir une source de revenus supplémentaire.

Ketevan, en tant que dirigeante locale, a été contactée par la FAO, qui lui a proposé de fréquenter une école pratique d’agriculture et d’y recevoir une formation sur l’apiculture moderne, d’approfondir ses connaissances et de partager avec les femmes de la région les informations sur les meilleures pratiques.

«Au début, j’avais 30 ruches, aujourd’hui j’en ai 120 et j’envisage de m’agrandir encore», explique Ketevan.

Elle participe également à la sélection de productrices locales invitées à suivre le programme de formation. Grâce à l’accompagnement, à la formation et au matériel fourni par la FAO, certaines femmes ont démarré une production en partant de zéro.

«Nous, les femmes locales, sommes particulièrement désireuses de lancer notre propre affaire et nous sommes heureuses d’apprendre de nouvelles pratiques grâce à des formateurs expérimentés.»

Dans le contexte de la pandémie de covid-19, davantage de femmes sont devenues l’unique soutien de famille. L’apiculture moderne leur permet d’avoir une source de revenus stable. En haut/à gauche: ©FAO/Tofik Babayev; à droite/en bas: © Délégation de l’Uni

«L’un des principaux défis auxquels font face les apiculteurs géorgiens est le manque de connaissances sur les méthodes modernes de production de miel et de rayons. Cela a un impact sur la qualité de la production, mais aussi sur leur capacité à la commercialiser», observe Teimuraz Ghoghoberidze, Président de l’Association géorgienne des apiculteurs et formateur recruté par la FAO. Pour Teimuraz, les apiculteurs doivent par ailleurs relever d’autres défis: les parasites et les maladies des abeilles, le manque de matériel moderne, mais aussi de connaissances au sujet du développement d’une marque et de la vente de produits au niveau local ou sur les marchés d’exportation.

Encourager le développement rural

L’agriculture emploie plus de 40 pour cent de la main-d’œuvre en Géorgie et il s’agit d’un secteur essentiel au développement économique du pays. C’est pourquoi, depuis 2013, l’Union européenne (UE) et la FAO travaillent ensemble dans le cadre du Programme européen de voisinage pour l’agriculture et le développement rural III (ENPARD), à l’appui des populations rurales et du secteur agricole de Géorgie, avec pour principal objectif de réduire la pauvreté rurale. Dans le cadre du programme ENPARD, la FAO fournit une assistance technique au Gouvernement et permet aux agriculteurs, aux coopératives et aux petites et moyennes entreprises (PME), d’avoir accès aux connaissances et aux opportunités d’investissement.

La FAO a jusqu’à présent créé plus de 80 parcelles témoins et 10 écoles pratiques d’agriculture spécialisées dans la production de légumes, de produits laitiers et de miel dans différentes régions du pays. Plus de 1 200 agriculteurs géorgiens, dont 25 pour cent sont des femmes, ont déjà reçu une formation concrète sur le terrain dispensée par les agronomes de la FAO.

«Maintenant, notre priorité est de former davantage d’agriculteurs, surtout des femmes, de consolider le travail de formation des agriculteurs que nous réalisons actuellement grâce aux parcelles témoins et aux écoles pratiques d’agriculture et de confier à certains agriculteurs chefs de file la responsabilité de former d’autres agriculteurs. Nous créons ainsi, grâce au soutien technique et aux orientations de la FAO, un environnement favorable pour les agriculteurs, qui pourront produire plus, mieux et de façon plus durable», explique Javier Sanz Alvarez, Coordonnateur du programme UE-FAO.

Ketevan envisage déjà l’avenir et a entrepris de mettre sur pied un réseau local d’apicultrices regroupées sous une même marque, susceptible d’obtenir de plus grosses parts de marché.

Les pollinisateurs améliorent la production de 87 des 115 principales cultures vivrières au monde. Leur rôle a cependant largement été sous-estimé et ils sont en danger. © FAO/Zinyange Auntony

Fêter les abeilles et les apiculteurs

Le 20 mai, Journée mondiale des abeilles, nous célébrons la contribution apportée par les abeilles et les autres pollinisateurs à la sécurité alimentaire. Les pollinisateurs, comme les abeilles, les oiseaux et les chauves-souris, en pollinisant 87 des 115 principalescultures vivrières au monde, contribuent à hauteur de 35 pour cent à la productionmondiale totale de végétaux.

Leur rôle a cependant largement été sous-estimé et les abeilles, tout comme d’autres pollinisateurs, sont en danger. L’apiculture durable et la protection des pollinisateurs sauvages sont essentielles à la sécurité alimentaire et aux moyens d’existence des populations. En cette période de pandémie, la FAO aide les populations à retrouver leurs moyens d’existence, protège la biodiversité locale et soutient la restauration des écosystèmes. Pour en savoir plus sur la Journée mondiale des abeilles, sur la façon de reconstruire en mieux pour les abeilles et sur les actions que vous pouvez mener, cliquez ici !  

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