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Pourquoi nous avons besoin des abeilles pour assurer un avenir nutritif


La disparition des pollinisateurs peut signifier la perte de certains des aliments nutritifs nécessaires à une alimentation saine

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L'apiculteur Julio Solana Muñoz pose avec l’une de ses colonies d'abeilles. Le taux de mortalité de ses ruches est de près de 35%. ©FAO/Greg Beals

17/05/2019

C’est le début du mois de mai en Espagne. Nous sommes dans l'une des régions du pays qui produit la plus grande quantité de miel. Mais Julio Solana Muñoz est inquiet. Dans sa famille, on est apiculteur depuis trois générations. Près de la ville où il habite, il a remarqué sur les champs n’étaient pas aussi fleuris qu’il y a un an. Ses ruches meurent aussi. Ces dernières années, le taux de mortalité de ses abeilles a grimpé à près de 35%. 

Les abeilles sont essentielles à l'économie de Fuenlabrada de los Montes, la ville natale de Julio Solana Muñoz. Son miel est reconnu comme l'un des meilleurs d'Europe. La région produit près de 10% de la production de miel en Espagne. Ailleurs dans le monde, les abeilles sont tout aussi vitales : trois cultures sur quatre qui produisent des fruits ou des semences à usage humain dépendent, au moins en partie, des pollinisateurs tels que les abeilles.

"Les abeilles, c'est la vie", résume Julio Solana Muñoz. "Sans elles, la plupart des récoltes que vous avez l'habitude de manger n'existeraient pas."

On connaît les abeilles pour leur miel. Mais leur rôle sur terre est beaucoup plus important. ©FAO/Greg Beals

A Fuenlabrada de los Montes comme ailleurs, les abeilles sont menacées. Les taux actuels d'extinction des espèces sont de 100 à 1 000 fois plus élevés que la normale en raison de l’impact de l’homme. Les insectes constitueront probablement l'essentiel de la perte de biodiversité à venir avec 40% des espèces de pollinisateurs invertébrés - en particulier les abeilles et les papillons - menacées d'extinction.

Les changements dans l'utilisation des terres, les pratiques agricoles intensives, les monocultures et les pesticides ont tous fragmenté et dégradé les habitats des pollinisateurs. La mondialisation facilite également la transmission des parasites et des maladies, ce qui représente une menace particulière pour les pollinisateurs eux-mêmes. De plus, les conditions météorologiques extrêmes associées aux changements climatiques entravent la pollinisation en désynchronisant la demande (fleurs en boutons) avec l'offre de fournisseurs de services (populations de pollinisateurs abondante et variée).

Le déclin des pollinisateurs pourrait avoir des effets désastreux sur notre avenir alimentaire. Leur absence mettrait en péril les trois quarts des cultures mondiales qui dépendent au moins en partie de la pollinisation, notamment les pommes, les avocats, les poires et les citrouilles. Et améliorer la pollinisation ne consiste pas seulement à atténuer les effets des catastrophes : avec une meilleure gestion, la pollinisation a le potentiel d’accroître les rendements et la qualité de l’agriculture.

Pour de nombreux petits exploitants qui cultivent des cultures qui dépendent de la pollinisation (comme le cacao et le café), une pénurie de pollinisateurs pourrait se traduire par une diminution des revenus et une vulnérabilité accrue à la faim et à la malnutrition.

Reconnaissant le rôle crucial des pollinisateurs dans la production alimentaire et la sécurité alimentaire, la FAO promeut des pratiques favorables aux pollinisateurs dans la gestion agricole. Elle fournit par exemple une assistance technique aux pays sur des questions allant de l'élevage de reines à l'insémination artificielle en passant par des solutions durables pour la production de miel et la commercialisation des exportations. La FAO coordonne également l'Initiative internationale sur les pollinisateurs, qui permet de surveiller le déclin des pollinisateurs, d’identifier des solutions et de renforcer les capacités de gestion de la pollinisation pour une agriculture durable.

Dans le monde, trois cultures sur quatre qui produisent des fruits ou des semences destinés à l'alimentation humaine dépendent, au moins en partie, des abeilles et d'autres pollinisateurs. ©FAO/Greg Beals

Tout le monde a un rôle à jouer. En tant que citoyens, nous devons exhorter nos gouvernements à accroître la collaboration entre les organisations nationales et internationales, les organismes et les réseaux universitaires et de recherche pour surveiller, rechercher et évaluer les pollinisateurs et les services de pollinisation. Les agriculteurs peuvent aider à maintenir la présence, la diversité et la santé des pollinisateurs en veillant à ce que les fermes disposent en permanence de ressources alimentaires et d'abris pour eux.

A Fuenlabrada de los Montes et ailleurs, la protection des pollinisateurs tels que les abeilles aide à maintenir la biodiversité et les écosystèmes dynamiques, ainsi qu'à protéger les cultures et les moyens d’existence qui sont essentiels pour atteindre l’objectif d’un avenir #FaimZéro. Reconnaissons le rôle central que jouent les pollinisateurs pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde.

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