Food and Agriculture Organization of the United NationsFood and Agriculture Organization of the United Nations

Un travail qui donne plus de fruits


La coopération Sud-Sud permet aux cultivateurs de fruits tropicaux de Sri Lanka d'améliorer leurs revenus grâce à des solutions simples

Share on Facebook Share on X Share on Linkedin

19/08/2025

Pendant longtemps, Shantha Dissanayake, cultivateur de mangues dans le nord du Sri Lanka, s'est beaucoup inquiété au sujet des éléphants qui risquaient de piétiner ses mangueraies. Mais sa peur a été encore plus grande lorsque des experts agricoles sont venus de l'étranger et ont taillé ses arbres, qui n'ont plus été que l'ombre d'eux-mêmes.

«Ces étrangers sont venus et ont coupé tous mes arbres, ne laissant que des souches qui ne comportaient plus que quelques feuilles. Les arbres avaient l'air pratiquement morts», se souvient-il, avant d'ajouter que cette expérience s'est pourtant révélée un grand succès.

Les arbres sont beaucoup plus petits qu'avant, et comportent des branches moins nombreuses mais plus étendues, qui laissent passer la lumière du soleil, ce qui améliore la qualité des fruits et prévient de manière naturelle les maladies des plantes. «Maintenant, je sais que cela fonctionne», reconnaît Shantha, un homme de 53 ans toujours de bonne humeur, dont le passe-temps et l'obsession sont de réparer le vieux tracteur rouillé qu'il utilisait déjà quand, jeune agriculteur, il cultivait des courges et du maïs.

Des arbres plus petits, mais plus de mangues

Zengxian Zhao, l'homme qui avait coupé les arbres, sourit à l'évocation des souvenirs de Shantha. «Il a d'abord été choqué, mais s'est laissé convaincre et contribue maintenant à la diffusion de la technique», explique Zengxian, expert en culture envoyé par le Ministère de l'agriculture et des affaires rurales de la Chine.

Il a été mobilisé en 2023 dans le cadre du projet de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) portant sur le secteur des fruits tropicaux de Sri Lanka, qui vise à améliorer les revenus des producteurs de bananes, d'ananas et de mangues, fruits à haute valeur dont la culture pourrait prospérer dans le pays.

«Ici, les agriculteurs savent faire pousser des manguiers robustes et de grande taille», explique Zengxian lors d'une conversation avec Shantha sur son exploitation, non loin d'Anuradhapura. Cette dernière est devenue une sorte de centre d'exposition où les voisins de Shantha viennent s'informer sur les nouvelles techniques présentées dans le cadre du projet de coopération Sud-Sud de la FAO et de la Chine.

«J'explique et je montre les méthodes chinoises d'élagage, qui sont très différentes», déclare Zengxian. «Notre objectif est de faire en sorte que davantage d'éléments nutritifs parviennent aux fruits.»

©FAO/ David Blacker
©FAO/ David Blacker

La méthode d'élagage de Zengxian – dont cet expert a fait la démonstration devant des centaines d'agriculteurs sri-lankais sur plus de 30 sites de la province sèche et peu densément peuplée du centre-nord – est une méthode manuelle toute simple. Elle suit une logique fractale, consistant à éclaircir la couronne de chaque manguier pour réduire de moitié le nombre de rameaux par branche.

En gros, la méthode consiste à éclaircir l'arbre à plusieurs reprises, en commençant à environ 70 centimètres de la base du tronc, et à répéter l'opération consistant à laisser quatre branches, au lieu des sept branches habituelles, à chaque point pour ouvrir la canopée de manière à améliorer la fructification. Idéalement, on obtient un arbre comportant environ 87 branches, qui produisent chacune une ou deux mangues ovoïdes d'un peu plus de 500 grammes.

Des manguiers de plus petite taille facilitent l'ensachage et la cueillette du fruit lors de la récolte, qui se fait à la main. En outre, une exposition accrue à la lumière du soleil réduit le risque de développement d'organismes nuisibles envahissants, ce qui réduit à la fois les besoins en main-d'œuvre et le coût des produits agrochimiques.

Shantha explique que si le rendement brut par arbre élagué a quelque peu baissé, le rendement net commercial a fait un bond de 50 pour cent, car les fruits qu'il obtient maintenant sont majoritairement de premier choix, alors qu'avant, la plupart étaient trop petits ou irréguliers et il devait les brader.

Shantha se décrit comme un converti aux nouvelles techniques qu'il a apprises, et qu'il prévoit maintenant d'appliquer à ses autres arbres. Il essaie de persuader son beau-frère, Jayasekara, d'en faire autant sur son exploitation toute proche, où les manguiers sont trois fois plus hauts, mais n'offrent qu'un rendement économique marginal.

Pour l'heure, Jayasekara utilise une longue perche en bambou pour faire tomber les fruits des branches les plus hautes, ce qui les meurtrit et l'oblige à en faire un chutney le jour même ou à les laisser périr. Avec des arbres plus petits, ce problème ne se poserait pas.

©FAO/ David Blacker

La situation délicate de l'ananas

Plus au sud, dans les villes de Makandura et d'Horana, le climat tropical pose des difficultés particulières, car la chaleur permanente et deux importantes saisons humides accroissent les risques liés aux ravageurs», déclare Yangyang Liu, qui s'intéresse à la chaîne de valeur de l'ananas.

Les inondations ont également été un problème majeur qui a conduit de nombreux agriculteurs à abandonner la culture de l'ananas. Avec ses collègues de l'Académie chinoise des sciences agricoles tropicales, Yangyang a montré que des techniques peu coûteuses de gestion des terres, comme les plates-bandes surélevées et de nouvelles techniques de paillage, contribuaient à atténuer ce risque.

Les autres conseils pratiques des experts chinois pour améliorer la culture de l'ananas concernent l'irrigation, les réseaux intégrés d'irrigation fertilisante qui permettent «une application accrue avec une utilisation moindre» d'engrais coûteux, et les bâches de couverture des sols pour maintenir l'humidité du sol et réduire le plus possible le lessivage de produits agrochimiques coûteux.

Combinées, ces initiatives réduisent grandement le besoin de main-d'œuvre pour le désherbage, qui est particulièrement difficile étant donné la variété épineuse cultivée dans la région. Le fait de placer des sacs autour des fruits aide à éviter la brûlure par le soleil et, par conséquent, à déterminer le stade réel de maturation avec une plus grande précision et donc à produire des fruits plus savoureux.

©FAO/ David Blacker
©FAO/ David Blacker

Fait notable: les agriculteurs sri-lankais ont appris à pratiquer la propagation par la couronne, une méthode de production de matériel de plantation frais très efficace qui permet de remédier à l'un des principaux obstacles financiers auxquels se heurtent les cultivateurs d'ananas. Cette méthode a permis de multiplier par plus de trois la quantité de nouveau matériel de plantation généré par les plantes existantes et de répondre à l'une des principales demandes des agriculteurs locaux.

Suneth Lakmal, qui cultive l'ananas depuis longtemps, affirme que la disponibilité accrue de matériel et les techniques plus climato-résilientes qu'il a apprises ont contribué à multiplier par près de trois son rendement, qui peut atteindre 20 000 fruits par demi-hectare.

Il est si confiant qu'il prévoit maintenant de louer deux fois plus de terres et d'augmenter sa production de manière à pouvoir essayer de négocier des contrats d'exportation. Comme sa nouvelle méthode a réduit sa dépendance à l'égard des pesticides coûteux et a augmenté l'efficience de l'utilisation de l'eau, il rêve de développer son activité pour produire à grande échelle. «Je ne vois pas de limites aux quantités que je peux cultiver», confie-t-il.

Dharshini Erangika Jayamanne, Directrice chargée de l'agriculture au Centre de recherche-développement de Makandura, au nord de Colombo, la capitale du pays, a mis en place un modèle de culture de l'ananas qui a permis de tripler le rendement local habituel grâce à une technique à faible coût mise en avant dans le projet. De plus, les fruits sont de meilleure qualité et ont une période de récolte ponctuelle, ce qui favorise une production à grande échelle répondant aux besoins des acheteurs étrangers.

En collaboration avec les experts, Dharshini a mis au point un moyen de générer de nouveaux matériels de plantation pour l'ananas et la banane – appelés localement «surgeons» – qui permettent d'uniformiser la saisonnalité et réduisent la propagation de maladies des plantes. Elle a également contribué à la formation de plus de 1 000 agriculteurs et étudiants dans le cadre d'ateliers.

Tandis que les premiers participants ont bénéficié d'une aide financière destinée à couvrir les coûts initiaux, ceux-ci peuvent être récupérés en moins de trois saisons, et parfois même en une seule, selon elle, ce qui rend la facilitation du crédit, au lieu de l'octroi de subventions, une possibilité viable pour le Ministère.

«Les clés du projet ont été les orientations fournies et les liens étroits entre les scientifiques. Le fait qu'ils soient toujours avec nous nous a permis de toujours trouver des solutions aux difficultés locales, ce qui a été essentiel au succès de ce projet», explique Dharshini, elle-même une scientifique accomplie ayant mis au point d'importantes innovations pour la culture tissulaire de l'ananas. Elle prévoit de rendre le projet de la FAO «accessible et transposable» aux centres de recherche régionaux.

«Les services de vulgarisation sont essentiels pour la suite, ainsi que pour empêcher quiconque de se faire des idées erronées sur les échecs technologiques», déclare-t-elle. «L'apprentissage exclusif sur internet ne donne pas d'aussi bons résultats.»

Une partie de cette sensibilisation se fait spontanément. Les agriculteurs participant au projet ont indiqué de manière récurrente que leurs voisins leur demandaient de continuer à se former.

«Ils regardent par-dessus le mur et demandent pourquoi je plante aussi densément, alors je leur parle du projet de la FAO», indique Seela Wickrama, qui s'emploie à transformer la petite exploitation de production de bétel de ses parents en une entreprise de polyculture produisant principalement des ananas et des bananes. Elle estime également que tandis qu'elle bénéficie de subventions de démarrage dans le cadre du projet, elle va maintenant investir aussi par ses propres moyens.

©FAO/ David Blacker

Avantages à long terme

Les participants au projet de coopération Sud-Sud reçoivent des subventions destinées à couvrir certains coûts d'investissement initiaux, comme l'installation de systèmes d'irrigation, tandis que le Ministère de l'agriculture de Sri Lanka finance la moitié du coût des engrais. Cette aide est essentielle lors de la phase de démonstration, mais une fois acceptée à grande échelle, l'approche est «relativement peu gourmande en capital» et peut «profiter à de petits exploitants même sans incitations publiques», déclare Bandara Abeysinghe, instructeur agricole de la province qui contribue à ce que le projet de la FAO touche un public plus large. Le véritable avantage que confère le projet est le renforcement des capacités, grâce à l'apprentissage de techniques nouvelles, simples et à faible coût permettant d'accroître la production.

Shantha acquiesce. «Je ne veux pas la gratuité ou des subventions, mais des prêts à long terme», explique-t-il. Avec la preuve d'une productivité accrue, on accède plus facilement à des prêts bancaires. «L'objectif du gouvernement», fait remarquer Abeysinghe, «est d'augmenter la productivité de la culture des fruits tropicaux, pas forcément de promouvoir la production de mangues, d'ananas ou de bananes par rapport aux autres principales cultures de la région, qui comprennent le piment, le soja et divers types de riz».

«Si cela est fait correctement, les agriculteurs obtiennent un meilleur rendement de l'investissement», explique-t-il, ajoutant que son équipe va dispenser 50 cours par an sur les techniques d'élagage de Zengxian.

©FAO/ David Blacker
©FAO/ David Blacker

Passer de l'échelle locale à l'échelle mondiale

Ce que veulent réellement Shantha, Suneth et d'autres producteurs à Sri Lanka, c'est trouver un moyen de tirer profit du marché mondial des fruits tropicaux, estimé à 11 milliards d'USD, qui offre des prix considérablement plus élevés.

La variété populaire de mangues TJC cultivée par Shantha est appréciée pour son noyau de petite taille, qui signifie un fruit plus charnu et une pulpe plus abondante et plus ferme, et explique la hausse récente des exportations vers le Moyen-Orient. Néanmoins, les exportations totales se montent à près de 430 tonnes, y compris les fruits secs, soit moins d'un pour cent de la production nationale.

Cependant, il faut plus que de simples démarches administratives pour tirer parti du formidable potentiel qu'offrent les fruits tropicaux, s'agissant de soutenir les moyens de subsistance qui dépendent de la transformation des systèmes agroalimentaires à Sri Lanka.

Ces défis s'ajoutent à des difficultés telles que les achats locaux, et surtout le transport, qui, pour les fruits tropicaux frais, constitue une opération délicate du début à la fin. Les experts de Chine ont enseigné des techniques efficaces, comme le fait de placer les ananas à l'envers dans les cageots pour éviter qu'ils s'entrechoquent pendant le transport.

Cependant, rien n'est aussi simple qu'il n'y paraît. Même l'utilisation de cageots en plastique est une intervention systémique, car ceux-ci doivent être recyclés là où on en a besoin, et les marchés de gros doivent être repensés, afin que soit abandonnée notamment les habitudes consistant à utiliser des sacs ou à disposer des monticules de fruits frais sur les camions d'exposition et dans les dépôts.

«La mise en place graduelle de cette réforme a contribué dans une large mesure à réduire de moitié la perte et le gaspillage alimentaires», indique Chandana Wasala, Directeur adjoint de l'Institut national de gestion après récolte, un centre de recherche initialement créé avec l'aide de la FAO, en 1976, pour améliorer la transformation du riz dans le pays.

Des bocaux de variétés anciennes de riz sont alignés dans les laboratoires de l'institut, où de jeunes chercheurs s'emploient maintenant à évaluer la sécurité sanitaire de confitures de mangue et d'autres aliments transformés élaborés à partir de fruits difformes. Par une certaine ironie du sort, l'institut possède des manguiers hauts de 25 mètres, qui servent à faire de l'ombre ou ont une fonction d'ornementation plutôt que de production.

«Le projet a servi de plateforme pour lancer une vaste campagne régionale de sensibilisation aux pertes alimentaires», déclare Chandana, qui s'est penché sur les considérations financières et pratiques qui guident les acteurs dans la chaîne de valeur – en particulier les commerciaux et les transporteurs, qui y voient un coût supplémentaire et refusent de remplacer les sacs par des cageots en plastique.

©FAO/ David Blacker

Dans le cadre du projet, Chandana a emmené une partie de son équipe en Chine pour une visite et un programme de formation, et a compris dans quelle mesure la transformation du secteur des fruits tropicaux de Sri Lanka était une entreprise systémique, qui, à de nombreux égards, posait les mêmes difficultés en matière d'intégration des marchés et d'efficience que celles auxquelles la Chine a fait face au cours des dernières décennies sur son vaste marché interne.

Depuis lors, aux côtés de Zengxian et de Yangyang, il a travaillé avec des collègues locaux afin de dispenser quelque 80 sessions de «formation de formateurs» et a rencontré des centaines d'agriculteurs pour leur expliquer les petites mesures qui peuvent être prises dès à présent et avoir un impact majeur.

Une difficulté sous-estimée est le fait que le matériel utilisé pour l'ensachage des fruits, les intrants chimiques des herbicides et des engrais, et les tuyaux d'irrigation sont relativement chers à Sri Lanka.

«J'ai constaté que tous les agriculteurs étaient impatients d'essayer ces nouvelles techniques mais, comparativement à la Chine, ils peinent souvent à trouver localement ce dont ils ont besoin à bon prix, ce qui accentue la pression financière», affirme Dequan Sun, chef des experts participant au projet.

Dequan s'est rapproché de fournisseurs locaux pour mettre au point des articles de substitution abordables pouvant remplacer des produits allant des sachets à fruits aux mélanges d'engrais. «Ici, les agriculteurs font cela depuis des siècles et sont doués en la matière; nous avons beaucoup appris auprès d'eux ainsi qu'au sujet des variétés locales de fruits», reconnaît-il. «Mais nous pouvons des améliorations sont encore possibles et c'est la raison pour laquelle nous sommes ici. Comme nous avons passé deux années ici, deux saisons entières et toutes les phases qu'elles comportent, notre formation, qui est intensive, et nos exploitations modèles de démonstration, permettent aux gens de bien comprendre comment améliorer la production et les rendements.»

étant donné leur contact étroit, les agriculteurs et les experts techniques sont en phase dans leur recherche de solutions viables qui tiennent compte du savoir-faire chinois et soient adaptées au contexte sri-lankais, permettant un apprentissage des deux côtés. «à chaque fois que nous rencontrons un problème, nous en discutons longuement et nous le résolvons, si bien que nous savons tous ce qui se passe», explique Yangyang. «Répondre aux questions est la meilleure méthode.»

Transfert de connaissances

L'ensemble du projet, qui comprend des innovations dans les secteurs sri-lankais de la banane, de la mangue et de l'ananas, est emblématique de la coopération Sud-Sud, qui comporte le transfert de technologie, l'agriculture de précision, les normes juridiques du commerce, le transport et les méthodes de marketing, ainsi que l'adoption et à la transposition à grande échelle des bonnes pratiques agricoles.

«Cette méthode profite tant aux agriculteurs qu'à l'économie du pays», déclare Shantha.

Le projet de coopération Sud-Sud, doté d'un budget de 1,5 million d'USD, est un «essai pilote et une validation de concept», indique M. Vimlendra Sharan, Représentant de la FAO à Sri Lanka. «Placer des sachets en plastique autour des fruits pour empêcher la brûlure par le soleil, uniformiser la maturation et repousser les organismes nuisibles n'est pas une technologie à couper le souffle», fait-il remarquer. «Dans le cas présent, la véritable valeur ajoutée réside dans le fait que les experts de Chine sont ici même, et pendant plusieurs saisons, afin de constater les difficultés, et ne viennent pas juste pour une unique séance de formation», poursuit-il. «Il est étonnant d'observer à quel point les agriculteurs se comprennent instinctivement.»

©FAO/ David Blacker

Maintenir la dynamique créée

Zengxian, avec son enthousiasme contagieux, et Yangyang, avec son aisance en cinghalais et sa nostalgie poétique des scènes paisibles de «buffles dans les rizières accompagnés de hérons», ont maintenant quitté le pays, après deux années au cours desquelles ils ont aidé à dispenser des centaines de formations pratiques à plus de 1900 agriculteurs, ainsi qu'à une multitude de vulgarisateurs, de formateurs et d'étudiants.

Cependant, M. Kuragamage Don Lalkantha, Ministre de l'agriculture, de l'élevage, des terres et de l'irrigation de Sri Lanka depuis fin 2024, est déterminé à faire en sorte que le projet de coopération Sud-Sud perdure et évolue. M. Lalkantha est un homme pragmatique qui souhaite remettre son pays d'aplomb après une terrible période de marasme économique de 2022.

Ayant constaté que nombre de projets de développement passés n'ont donné «aucun résultat», il cherche à restaurer les avantages des produits agricoles à valeur élevée pour lesquels ce pays insulaire est célèbre depuis des millénaires.

«Nous avons besoin d'investissements de l'étranger, et nous devons nous attacher à accroître la production et à stimuler les exportations», estime-t-il. «Notre pays possède une grande variété de fruits, mais nous n'avons pas encore été en mesure de préserver cette diversité et de la présenter au monde de manière efficace. Il est grandement dans notre intérêt d'y parvenir.»

Les responsables ministériels dans toutes les provinces collaborent plus étroitement pour faire en sorte que le secteur agricole génère des résultats importants et inclusifs qui profitent aussi aux plus pauvres et contribuent à la sécurité alimentaire de tous. Le gouvernement a mis en place des programmes de partage des coûts au titre desquels il accorde des subventions pour le matériel d'irrigation, les cageots en plastique et d'autres articles dont les agriculteurs ont besoin pour étendre les résultats du projet.

Les responsables sur le terrain le confirment. «Après avoir menés ces travaux de recherche et ces expériences sur le terrain, nous avons une idée très claire de la manière de transposer ces technologies à plus grande échelle, et je pense que cela aura un effet considérable et très positif», affirme Dharshini. «Les experts de Chine ont accompli un travail remarquable en renforçant notre confiance. Nous sommes plus forts et prêts à nous battre seuls à l'avenir», ajoute-t-elle.

Yangyang, qui a sondé de grandes entreprises fruitières à l'échelle mondiale pour comprendre leurs besoins, estime qu'il reste du chemin à faire avant que les agriculteurs familiaux de Sri Lanka puissent exporter des fruits tropicaux à grande échelle, mais qu'ils sont sur la bonne voie.

«Selon un dicton local, le moyen de s'enrichir c'est de cultiver des mangues hors saison», fait remarquer Shantha. Avec les nouvelles technologies partagées Sud-Sud à faible coût, il est maintenant convaincu qu'il existe un autre moyen plus viable.

Learn more


Share on Facebook Share on X Share on Linkedin