Qu’est-ce que la séquestration du carbone dans le sol ?
Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone peuvent être abaissées, soit par la réduction des émissions soit en enlevant le dioxyde de carbone de l'atmosphère et en le stockant dans les écosystèmes terrestres, océaniques, ou dulçaquicoles. Un puits est défini comme un processus ou une activité qui retire des gaz à effet de serre de l'atmosphère. La conversion à long terme de prairies et de forêts en terres cultivées (et pâturages) a entraîné des pertes historiques de carbone du sol dans le monde entier, mais il existe un potentiel important pour augmenter le carbone du sol grâce à la restauration des sols dégradés et l'adoption généralisée de pratiques de conservation des sols.
La FAO est préoccupée par l'impact de l'agriculture sur le changement climatique, l'impact du changement climatique sur l'agriculture et sur le rôle que l'agriculture peut jouer dans l'atténuation du changement climatique. Historiquement, le changement d’utilisation des terres et la mise en culture des terres agricoles sont une source importante de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère. On estime qu'ils sont encore responsables d'environ un tiers des émissions de GES.
Toutefois, les pratiques agricoles améliorées peuvent aider à atténuer le changement climatique en réduisant les émissions provenant de l'agriculture et d'autres sources et en stockant le carbone dans la biomasse végétale et les sols. Le travail de la FAO vise à identifier, développer et promouvoir des pratiques culturales qui réduisent les émissions agricoles et séquestrent le carbone tout en aidant à améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs, en particulier dans les pays en développement, grâce à une production accrue et à des revenus supplémentaires dus aux crédits carbone dans le cadre des mécanismes qui ont émergé depuis le Protocole de Kyoto.
L'objectif est d'inverser la dégradation des terres due à la déforestation, à la gestion inadéquate et la mauvaise utilisation des terres dans les régions tropicales et sub-tropicales à travers la promotion de systèmes améliorés d'utilisation des terres et des pratiques de gestion des terres qui fournissent des effets gagnant-gagnant en termes de gains économiques et d’avantages environnementaux, une plus grande agro-biodiversité, l'amélioration de la conservation et de la gestion de l'environnement et l'augmentation de la séquestration du carbone.
Le développement de l'agriculture au cours des derniers siècles, et en particulier dans les dernières décennies, a entraîné la diminution des stocks permanents de carbone. Les sols agricoles sont parmi les plus grands réservoirs de carbone de la planète et ont un potentiel de séquestration du carbone ; ils fournissent donc un moyen potentiel d'atténuer la concentration atmosphérique croissante de CO2. On estime que les sols peuvent séquestrer environ 20 Pg C en 25 ans, soit plus de 10% des émissions anthropiques.
Dans le même temps, ce processus fournit d'autres avantages importants pour la qualité des sols, des cultures et de l'environnement, la prévention de l'érosion et de la désertification et pour l'amélioration de la biodiversité. La dégradation des terres ne réduit pas seulement le rendement des cultures, mais réduit souvent la teneur en carbone des agro-écosystèmes, et peut diminuer la biodiversité. Il est donc important d'identifier quelles importantes synergies peuvent être trouvées dans le domaine de la séquestration du carbone dans le sol entre les trois conventions des Nations Unies : CCNUCC, UNCCD et UNCBD.
Les activités de séquestration du carbone ont été prises en charge par le MDP - Mécanisme de Développement Propre (CDM - Clean Development Mechanism) du protocole de Kyoto en mettant l'accent sur le boisement et le reboisement, considérés comme étant les moyens les plus efficaces et facilement mesurables pour séquestrer le carbone dans la biomasse au-dessus et en dessous du sol. Dans les négociations post-Kyoto, des efforts sont déployés afin d'accorder plus d'attention aux énormes potentiels de séquestration du carbone dans les terres de pâturages.