Depuis des années, la FAO est engagée dans la lutte contre Fusarium Race Tropicale 4 (RT4) dans de nombreux domaines et par différents moyens.
Année internationale de la santé végétale (2020)
L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé l’année 2020 comme « Année internationale de la santé des végétaux », offrant ainsi une occasion unique de sensibiliser la communauté internationale à l'importance de la protection des plantes. Cette initiative vise à démontrer comment la santé des végétaux peut jouer un rôle crucial dans l’élimination de la faim, la réduction de la pauvreté, la protection de l’environnement et la stimulation du développement économique.
Dans ce cadre, des centaines de manifestations sont organisées à travers le monde pour célébrer cette année, dont la Journée phytosanitaire dédiée à la pandémie de COVID-19. Cet événement, organisé conjointement par la FAO, l’Organisme international régional contre les maladies des plantes et des animaux (OIRSA) et la Communauté andine, met particulièrement l’accent sur la protection des cultures de bananes.
Cadre de gestion des crises dans la filière alimentaire
Le Cadre de gestion des crises dans la filière alimentaire, mis en place par le Système de prévention des crises de la FAO, mobilise les principales capacités techniques de l’Organisation pour mieux répondre aux ravageurs et maladies transfrontalières touchant les animaux et les végétaux, y compris en milieu aquatique et forestier. Ce cadre s’étend également aux incidents nucléaires et aux crises liées à la sécurité sanitaire des aliments, offrant ainsi un soutien aux pays pour lutter contre ces menaces.
Le Cadre de gestion des crises publie des rapports trimestriels aux niveaux régional et national, fournissant des analyses sur les menaces qui pèsent sur la filière alimentaire et affectent la sécurité alimentaire mondiale. Concernant RT4, un bulletin spécifique offre des prévisions détaillées au niveau national.
Division de la production végétale et de la protection des plantes
La Division de la production végétale et de la protection des plantes (NSP) et son équipe sur les organismes nuisibles et les maladies transfrontières des plantes œuvrent à l’élaboration et à la mise en œuvre de mécanismes visant à atténuer les éventuelles répercussions des organismes nuisibles et des maladies transfrontières des plantes, dont la fusariose race tropicale 4. Ces activités portent sur la surveillance des populations d’organismes nuisibles et des conditions environnementales, les systèmes d’alerte précoce (le Service d’information sur le criquet pèlerin, par exemple), la coopération régionale entre les pays concernés, les systèmes de lutte contre les organismes nuisibles respectueux de l’environnement et les interventions menées à la suite de crises.
En 2017, l’équipe de la FAO et ses partenaires ont mis au point le Programme mondial sur la fusariose de la banane, qui vise à renforcer les capacités techniques locales et à contribuer au développement de technologies et d’outils fondés sur la science en menant des recherches sur la biologie et l’épidémiologie du champignon, sa détection, sa surveillance, les mesures d’enrayement rapide, la santé des sols et l’élaboration de cultivars résistants. Dans ce cadre, des formations se tiennent régulièrement en Asie, en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient et des rapports et des manuels sur la fusariose RT4 ont été élaborés.
Convention internationale pour la protection des végétaux
La Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), dont le Secrétariat est hébergé par la FAO, mène des actions pour réduire la propagation des organismes nuisibles et des maladies des végétaux, tout en protégeant les ressources végétales sans créer d’obstacles inutiles au commerce et au transport. L’application des normes de la CIPV contribue à la protection de la biodiversité et de l’environnement. Le réseau de la CIPV inclut les organisations nationales et régionales de protection des végétaux (ONPV et ORPV) de chacune des 185 parties contractantes.
De plus, la CIPV gère un registre mondial des organismes nuisibles et des maladies signalés par les ONPV et les ORPV. Elle réglemente également la gestion de ces organismes et publie des directives à cet effet, notamment en ce qui concerne le Fusarium Race Tropicale 4 (RT4). En 2019, la CIPV a organisé un atelier en Colombie, axé sur la santé des végétaux et les meilleures pratiques pour prévenir la propagation du RT4. Cet atelier a réuni des experts agricoles de 16 pays d’Amérique latine.
Bureau régional de la FAO pour l’Amérique latine et les Caraïbes
En octobre 2019, le Bureau régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé un projet d’urgence dans le cadre de son Programme de coopération technique (PCT) intitulé « Renforcer les capacités régionales en matière de surveillance, de prévention et de gestion de la fusariose du bananier provoquée par la race tropicale 4 de Fusarium oxysporum f.sp. cubense (Foc TR4) afin d’éviter son éventuelle propagation ». Ce projet vise à aider les pays d’Amérique latine et des Caraïbes à lutter contre la propagation de la fusariose, une maladie fongique des plantes qui peut dévaster les cultures de bananes, dont dépendent les moyens de subsistance de millions de personnes.
Ce projet d’une durée d’un an a été mis en place en réponse à la première apparition de TR4 sur le continent américain. Il a pour objectif de renforcer la coordination régionale afin d’assurer une application uniforme des mesures phytosanitaires et d’améliorer la gestion de cet organisme nuisible ainsi que les systèmes de surveillance dédiés. Le projet inclut notamment l’élaboration d’un plan d’action régional pour la prévention, le suivi et l’intervention face au Foc TR4, parmi d’autres actions menées aux niveaux régional et national.
La FAO apporte régulièrement une assistance technique aux pays touchés pour limiter la propagation de la maladie. Cette assistance comprend des conseils politiques et techniques pour la prévention, le diagnostic, ainsi que l'identification des filières à risque.