Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

Augmenter les capacités productives et entrepreneuriales des femmes rurales : la FAO aux côtés du Gouvernement du Congo pour la célébration de la journée internationale des femmes

Atteindre nos objectifs et ne laisser personne de côté à travers la formation, la sensibilisation et le plaidoyer

Photo: © FAO

09 Mars 2020, Madingou – « Il est essentiel que les femmes aient les mêmes droits et perspectives économique que les hommes si l’on veut que la mondialisation soit équitable et profite à toute et tous » Extrait du message du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à l’occasion du 8 mars 2020.

Ce message soutient le thème de la Journée Internationale des Femmes du 8 Mars 2020 « Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes ». En République du Congo, cette célébration placée sous les auspices de l’Epouse du Président de la République, Antoinette Sassou-Nguesso, a été organisée à Madingou, chef-lieu du Département de la Bouenza, sous le thème national « la femme congolaise engagée dans la production locale ».

Répondant à la requête du gouvernement, la FAO a organisé du 6 au 10 mars 2020 une série activités dans le cadre du plaidoyer pour l’égalité de sexe et l’autonomisation des femmes et du renforcement des capacités productives et entrepreneuriales des femmes rurales.

A cet effet, plus d’une centaine de femmes ont pris part à la session de formation et de sensibilisation sur le développement des chaines de valeur avec comme étude de cas la production du haricot par les groupements de Loudima et Boko Songho dans le Département de la Bouenza sous la conduite Tandoka Yacoub Responsable des programmes à Agri Congo. Pour l’Expert, l’autonomisation passe avant tout par la maitrise des chaines de valeur. Il s’est agi notamment de rappeler les concepts clés du développement de chaînes de valeur et de la dimension genre, et proposer des principes directeurs concrets pour l’intégration des questions de genre dans les projets et programmes de développement de chaînes de valeur.

Réduire les inégalités sociales entres les sexes dans tous les systèmes alimentaires, de la production à la consommation 

Prenant part à la foire des produits et œuvres féminins, l’équipe de la FAO a installé et animé un Stand du 6 au 8 mars 2020. Durant trois jours, plus de 500 visiteurs (y compris les Membres du Gouvernement, les Chefs d’agences et les autorités locales) ont été sensibilisés sur le travail et les activités de la FAO en matière d’égalité de sexe et d’autonomisation des femmes. Un kit constitué de la documentation y relative a été remis aux officiels pour soutenir le plaidoyer en faveur de l’égalité des sexes en tant que droit humain d’une part et moyen essentiel pour accomplir ses objectifs en direction du développement rural durable et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle d’autre part.

En effet, pour la FAO, il est important de réduire les inégalités sociales entre les sexes et augmenter les capacités productrices et entrepreneuriales des femmes rurales afin de développer les chaines de valeurs durables qui peuvent offrir des moyens de sortir de l’insécurité alimentaire pour des millions de personnes. 

Pour contribuer à la réduction de la pénibilité du travail des femmes, la FAO a, à cette occasion soutenu l’opération « Don de kits » organisé par la Première Dame en octroyant un lot d’outils aratoires, de semences, de fumier organique et de pulvérisateurs aux groupements des femmes.

Marquant leur satisfaction les femmes productrices ont défilé le 8 mars sous le label de la FAO en portant haut le message de plaidoyer sur la réduction des inégalités sociales et combattre la discrimination systématique liée au genre lorsqu’il s’agit d’accès aux ressources et aux services pour le développement rural et agricole.

Rappelons que la Constitution du 25 octobre 2015 de la République du Congo consacre dans ses articles 15, 16 et 17, l’égalité des droits pour tous et entre les sexes et prohibe toute forme de discrimination. Elle crée également le Conseil consultatif de la femme qui renforce le rôle de la femme dans la prise décision. Ces progrès se reflètent à travers la réduction de la mortalité et la morbidité maternelles (780 décès en 2005 à 436 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015), la réduction des écarts de la scolarisation au secondaire entre les filles et les garçons (garçons 69% et filles 65% au secondaire), une meilleure représentativité des femmes dans les sphères de prise de décision (21 % au Parlement et 22% aux conseils municipaux et départementaux), une meilleure prise de conscience des femmes appuyée par l’éclosion d’organisations féminines de la société civile, et la mise en œuvre du Programme national de promotion du leadership féminin dans la vie politique et publique pour la période 2017-2021. 

Cependant il y a encore des défis à relever. L’analphabétisme reste plus élevé chez les femmes (54,4%). Les femmes représentent 54,39% d’actifs agricoles et contribuent pour 70% à la production alimentaire. La pauvreté est plus importante chez les ménages dont le chef est une femme (incidence de la pauvreté de 58,2% contre 48,8% si le chef est un homme).  Le taux de chômage est plus élevé chez les femmes par rapport aux hommes 31,6% contre 29,5%. On remarque une féminisation de l’infection au VIH avec une prévalence de 4,1% chez les femmes contre 2,6% chez les hommes. 

Conformément à son Cadre de Programmation Pays (CPP 2020-2024), la FAO en République du Congo promeut la Politique de l’institution relative à l’Egalité des Sexes fondée sur une stratégie durale qui aborde d’une part les questions sexospécifiques dans tous les aspects de son travail avec le Gouvernement pour que les hommes et les femmes puissent bénéficier de façon égale de ses interventions (l’approche de l’intégration des considérations de parité homme-femme)2 , et d’autre part en promouvant des projets visant explicitement les femmes rurales les plus vulnérables.