Bureau régional de la FAO pour l'Afrique

Les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre renforcent leurs capacités à élaborer des politiques nationales de gestion de la sécheresse

Les organisations-membres du partenariat ONU-Eau renforcent les capacités nationales pour la mise en place des plans de préparation à la sécheresse.

Cheptel souffrant de la sécheresse - 10 aout 2011, Garissa (Photo: @ FAO Mediabase)

4 mai 2015, Accra, Ghana – Les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre se réunissent à Accra dans le but de renforcer les capacités nationales de formulation des politiques de gestion de la sécheresse axée sur les risques.

En 2012, plusieurs organismes des Nations Unies ont fait appel à l’ONU-Eau, à travers son Programme pour le développement des capacités (PDC) d’engager une initiative de renforcement des capacités pour appuyer les pays membres dans leurs efforts d’élaboration des politiques de gestion de la sécheresse au niveau national. 
 
Depuis le lancement de l’initiative à l’échelle internationale en 2013, cinq ateliers régionaux ont été organisés pour les régions de l’’Europe de l’Est, d’Amérique Latine et les Caraïbes, d’Asie et du Pacifique, d’Afrique de l’Est et du Sud, du Proche-Orient et d’Afrique du Nord avec le concours des organisations-membres de l’ONU-Eau, notamment: l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (UNCCD), l’Organisation Météorologique Mondiale(OMM) et le Secrétariat de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). 
 
Du 4 au 7 mai 2015, se tient à Accra, le sixième et dernier atelier régional sur la gestion de la sécheresse en Afrique de l’Ouest et du Centre. 
 
“Cette initiative conjointe a pour objectif de renforcer les capacités des pays ciblés dans le domaine de l’élaboration des Politiques nationales de gestion de la sécheresse. Elle vise entre autres à permettre aux états participants d’évaluer leur situation nationale quant à la gestion des sinistres, de faire l’état des lieux de la gestion de la sécheresse au niveau national et de se familiariser avec un ensemble de stratégies pouvant les aider à mettre au point des politiques de gestion de la sécheresse axées sur les risques, a expliqué le Dr. David Coates de la Convention sur la Diversité Biologique. 
 
Renforcement des stratégies nationales de lutte contre la sécheresse 
 
S’adressant aux participants lors de l’ouverture de l’atelier, le Ministre-adjoint chargé des cultures au Ministère de l’alimentation et l’agriculture du Ghana,, le Dr. Yakubu Alhassan, s’est inquiété d’une intensification de la sécheresse en termes de fréquence et d’ampleur en raison du changement climatique et que, de toutes les catastrophes naturelles, les sécheresses étaient connues comme ayant les conséquences les plus désastreuses sur la sécurité alimentaire, la stabilité sociale, l’environnement et les économies en général. 
 
Selon des sources onusiennes, les sécheresses constituent 33% des catastrophes naturelles qui affligent les populations et 22% de tous les dégâts causés par les catastrophes. Les experts estiment aussi que la proportion de superficie terrestre où sévit la sécheresse est passée de 10 à 15 pour cent en début 1970 à plus de 30% en début des années 2000, et que ces chiffres devraient augmenter dans un avenir proche. 
 
‘’La sécheresse est l’une des causes courantes de graves pénuries de nourriture dans les pays en développement en particulier, et représente l’un des déclencheurs naturels de la malnutrition et de la famine’’, a signalé M. Bukar Tijani, Directeur-Général-Adjoint et Représentant Régional de la FAO pour l’Afrique, dans son discours d’ouverture de l’atelier. 
 
“Les pays participants ont tout intérêt à abandonner les modes de gestion des sécheresses basés sur des approches réactives et axées sur les crises, au profit des approches beaucoup plus proactives et qui appréhendent les risques dans le cadre de leurs objectifs de développement durable’, a-t-il ajouté.
 
Adaptation au changement climatique 
 
L’atelier permettra aux participants de se familiariser avec le processus de préparation à la sécheresse à l’aide de travaux pratiques, basés sur les expériences respectives des différents pays et de travail en équipe. Le processus devrait constituer la base pour l’élaboration de stratégies et de plans d’action nationaux détaillés dans l’intérêt de vos pays.
 
Selon Mohamed Bazza, Fonctionnaire Principal chargé des Ressources d’eau, au Département du Foncier et de l’Eau de la FAO, l’impact de la sécheresse peut être amorti grâce à une bonne planification et une collaboration intersectorielle effective si la volonté politique existe. La gestion et la planification proactives de la sécheresse permettent de renforcer la résilience des sociétés face à la sécheresse. 
 
‘’La gestion des risques de sécheresse est également une méthode d’adaptation des sociétés, des écosystèmes et des moyens de subsistance en milieu rural au changement climatique, ajouta – t il.
 
L’initiative de renforcement des capacités pour l’élaboration des politiques nationales de gestion de la sécheresse utilisera un espace spécial sur le Système d’Information sur les Activités de l’ONU-Eau (UNW-AIS) avec de la documentation sur ses activités. Cet espace spécial servira aussi de site de ressources pour le suivi et la mise en œuvre. Il affichera également du matériels de référence qui sont fournis par les membres et les partenaires participants à l’initiative.