©FAO/Sia Kambou

Du 20 au 22 avril 2016, Dakar -- Le Sénégal accueille la 21^ème Session du Comité des pêches pour l’Atlantique Centre-Est (COPACE), organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Près d’une centaine de participants sont réunis, venant de plus de vingt pays africains et évoluant dans le secteur de la pêche, ainsi que des représentants de l’Union Africaine (Bureau Inter Africain des Ressources Animales de l’Union Africaine/AU IBAR) et de l’Union Européenne, des organisations de coopération régionale africaine (Commission Sous Régionale des Pêches/CSRP ; Commission régionale des pêches du Golfe de Guinée/COREP ; Comité des pêches du Centre ouest du Golfe de Guinée/CPCO, etc.). Les organisations de producteurs (Confédération africaine des organisations de pêches artisanales/CAOPA), mais aussi la société civile (Greenpeace) sont également représentées.

Le principal objet de cette session est d’examiner l'importance des pêches de captures et d'échanger sur de nouvelles approches de gestion qui peuvent contribuer à la restauration et à l'amélioration de la productivité ainsi que de la durabilité de la pêche. Entre autres questions, les participants discuteront des actions à prendre pour combattre la pêche illégale, non déclarée et non règlementée (INN), ainsi que de l’élaboration et de la mise en œuvre des plans d’aménagement ou de la gestion des écosystèmes marins vulnérables.

« La pêche INN, la gestion des ressources partagées, la coopération sous-régionale bilatérale ou multilatérale en matière de pêche et la coordination des différentes initiatives et actions menées par les acteurs sont autant de défis auxquels sont confrontés les pays ouest-africains », a  soutenu le Secrétaire Général du Ministère de la pêche et de l’économie maritime, Mme Ndèye Tické Ndiaye Diop, lors de l’ouverture.

« Au Sénégal, pays à vocation maritime, la pêche occupe une place primordiale, mise en évidence dans le Plan Sénégal Emergent (PSE), cadre de référence des politiques de développement économiques et social. C’est ainsi qu’elle est  inscrite parmi les moteurs de croissance sectorielle de l’axe 1 – transformation structurelle de l’économie et croissance – du PSE. Ce qui lui assigne un rôle central dans le renforcement de la sécurité alimentaire, la création de richesse et d’emplois », a-t-elle souligné.

Eliminer la pêche illicite, non déclarée et non règlementée

La pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INN) constitue partout dans le monde une menace pour la viabilité des pêcheries et pour la gestion et la conservation des ressources halieutiques et de la diversité biologique marine. Plusieurs outils juridiques sont disponibles, tels que l'Accord de la FAO sur les mesures du ressort de l'État du port, adopté en 2009, par le Comité des pêches de la FAO (COFI) ou encore les Directives volontaires pour la conduite de l'État du pavillon, adopté en 2014, pour encourager les pays à veiller à ce que les navires battant leur pavillon ne se livrent pas à la pêche INN.

Les mesures du ressort de l’État du port (MREP), visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, sont des obligations imposées ou des dispositions prises par les États du port, que les navires de pêche étrangers doivent respecter ou auxquelles ils doivent se soumettre pour pouvoir utiliser les ports de cet état.

Pour les organisateurs, cette session offre donc l’opportunité d’accentuer le plaidoyer en faveur de la ratification de ces instruments juridiques, pour accélérer leur entrée en vigueur.

« Pour la pêche, une collaboration régionale efficace et fonctionnelle est cruciale. La FAO est ainsi dotée de plusieurs comités et commissions statutaires sectoriels qui constituent des espaces de dialogue et d’échanges. En leur sein, les pays membres peuvent définir des priorités, convenir de plans d'action communs, formuler des recommandations sur les grands enjeux et les problématiques des pêches et de l’aquaculture mondiales », a d’ailleurs déclaré Monsieur Ndiaga Gueye, expert régional principal de la pêche au bureau régional de la FAO, a Accra, en ouvrant la réunion.

« Il y a maintenant un intérêt croissant pour l'amélioration de la gestion des pêches par un renforcement de la gouvernance et des capacités techniques, tant au niveau du secteur public qu’au niveau du secteur privé. Il faut s’en réjouir ! Des approches modernes de gestion comme celle l’Approche écosystémique des pêches (AEP) développée par la FAO,  se sont avérées efficaces dans la restauration et l'amélioration des pêches », a-t-il ajouté.

Les plans d’aménagement des pêches et la pêche durable font partie de l'initiative régionale de la FAO portant sur  l’intensification durable de la production et le développement des chaines des valeurs en Afrique pour améliorer les moyens de subsistance des générations présentes et futures.

Pour une utilisation durable des ressources marines

Le Comité des Pêches pour l’Atlantique Centre-Est (COPACE) a été créé en juin 1967 en vertu de la constitution de la FAO. L'objectif du Comité est d’encourager l'utilisation durable des ressources marines vivantes de sa zone de compétence au travers d'une gestion et d’un développement adéquat des pêches et des opérations de pêche

Le COPACE compte 33 Etats membres et l’Union européenne. Depuis sa création, le COPACE a joué un rôle important dans la gestion et le développement de la pêche dans l’Atlantique Centre-Est, devenant ainsi la principale référence en matière de recherche scientifique et de renforcement des capacités dans les domaines tels que, la collecte des données de pêche, l'étude biologique et démographique de la plupart des principales espèces et l’évaluation des stocks.

Plus d’informations :

- Alliance Mondiale  contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée

- Page web de la FAO - Pêches et aquaculture

Contact:

Yacine Cisse, Bureau FAO Sénégal

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