Département économique et social

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 perspectives alimentaires
No. 5 Rome, novembre 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

CRISES ALIMENTAIRES: MISE À JOUR 1/

Céréales

Céréales : Production actuelle et perspectives des récoltes

Céréales : Commerce

Céréales : Stocks de report

Céréales : Prix à l’exportation

Taux de fret maritime

Viande et produits carnés

Lait et produits laitiers

Graines oléagineuses, huiles et farine d’oléagineux

Sucre

Engrais

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Céréales : Commerce1/

Recul sensible des échanges mondiaux de céréales en 2003/2004

Après des révisions des prévisions du commerce apportées pour plusieurs pays depuis le rapport précédent, la dernière prévision relative au commerce mondial de céréales en 2003/04 s’élève à 227 millions de tonnes, soit 10 millions de tonnes (4 pour cent) de moins qu’en 2002/03 et le plus faible volume depuis six ans. La plus grande partie de cette importante baisse est le fait du blé et, dans une moindre mesure, du riz. Le commerce de céréales secondaires devrait augmenter légèrement.

Forte baisse du volume des échanges de blé

La principale caractéristique de cette campagne sur les marchés mondiaux des céréales est une forte baisse du volume des échanges mondiaux de blé2/qui, d’après les prévisions actuelles, devrait tomber à 96,5 millions de tonnes en 2003/04, soit 1 million de tonnes de moins que la prévision de septembre et 9 millions de tonnes de moins que le volume de la campagne précédente. La révision à la baisse de la prévision de ce mois tient essentiellement à une baisse attendue des importations des États-Unis, de l’UE et de l’Iraq, qui ferait plus que compenser la récente révision à la hausse de la prévision des importations de l’Ukraine. Deux autres facteurs importants sont à l’origine de la révision à la baisse du volume des échanges de blé pendant cette campagne: d’une part, les récoltes plus abondantes (ou records) dans plusieurs pays gros importateurs de blé, notamment l’Afghanistan, le Brésil, la République islamique d’Iran et la plupart des pays de l’Afrique du Nord; d’autre part, la forte baisse des importations de l’UE, malgré une production réduite par la sécheresse cette année après des importations records pendant les deux campagnes écoulées.

Les importations cumulées de blé de l’Afrique devraient, d’après les prévisions, être proches de 23 millions de tonnes, soit plus de 3 millions de tonnes de moins que pendant la campagne précédente. Cette baisse tient à une réduction des importations du Maroc et de la Tunisie, dont la production intérieure devrait être particulièrement abondante. Par ailleurs, sous l’effet de la demande accrue, les importations de l’Égypte devraient être à peu près égales au volume de la campagne précédente, soit quelque 6,4 millions de tonnes, malgré une production intérieure encore plus abondante. L’Égypte retrouverait ainsi son rang de premier importateur mondial de blé. Les importations totales de blé des pays d’Afrique subsaharienne vont probablement rester stables par rapport à la campagne précédente, la baisse des importations de l’Éthiopie, du Mozambique, de la Namibie et de la Tanzanie compensant en grande partie les augmentations prévues des importations du Kenya, du Soudan et du Zimbabwe.

Les importations totales de l’Asie en 2003/04 vont, d’après les prévisions, être de l’ordre de 39 millions de tonnes, soit 2,2 millions de tonnes de moins que pendant la campagne précédente. On attend la plus forte baisse en République islamique d’Iran, où les importations vont probablement tomber à 1 million de tonnes environ pour la première fois en plus de vingt ans du fait de la récolte record de cette année. La production record de blé de cette année dans l’Afghanistan voisin ferait également baisser la demande d’importation, mais l’accès à la production intérieure restant un obstacle de taille, des importations resteraient nécessaires. Les achats totaux de blé de la République de Corée pourraient aussi baisser sensiblement pendant cette campagne. Cependant, les importations de blé destiné à la consommation humaine devraient rester inchangées et le fléchissement global prévu des importations de blé tiendra essentiellement à une baisse des importations de blé fourrager, plus cher que le maïs.

Les importations des pays d’Amérique latine et des Caraïbes vont probablement rester proches des volumes de la campagne précédente, avec des variations très faibles d’une année à l’autre pour la plupart des pays. Cependant, les importations du Brésil vont probablement baisser par rapport à celles de la campagne précédente, pour tomber à 6 millions de tonnes du fait d’une augmentation sensible de la production intérieure, qui a progressé de plus de 2 millions de tonnes par rapport à 2002. En Amérique du Nord, les importations de blé des États-Unis s’établissent, d’après les estimations officielles, à 2 millions de tonnes; cette révision à la baisse de la prévision tient essentiellement aux droits récemment appliqués aux importations de blé de printemps du Canada, principal fournisseur des États-Unis.

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Les importations de blé de l’Europe devraient baisser pendant cette campagne, malgré une forte augmentation des achats de blé de plusieurs pays de la CEI et, notamment, l’Ukraine, et dans une certaine mesure, la Fédération de Russie et la République de Moldova du fait de récoltes réduites par la sécheresse. En revanche, dans l’UE les importations de blé devraient accuser un fort recul (8 millions de tonnes, soit près de 70 pour cent). Tandis que l’imposition de quotas à l’importation et l’absence de disponibilités exportables de l’Ukraine et de la Fédération de Russie (principaux fournisseurs de l’UE depuis 2001/02) sont les principales raisons de ce fléchissement, l’ensemble de la baisse prévue pour cette année concernerait le blé fourrager, dont les importations avaient augmenté de façon spectaculaire pendant les deux dernières campagnes du fait de leurs prix plus avantageux.

Forte reprise des exportations des principaux exportateurs de blé

Parmi les principaux exportateurs, seule l’UE devrait réduire ses expéditions en raison d’une baisse de la production. Dans l’UE, le Comité de gestion des céréales a décidé le 31 juillet de suspendre ses offres hebdomadaires d’exportation de blé du fait de la très mauvaise récolte de cette année, mais les exportateurs peuvent encore obtenir des licences d’exportation au jour le jour. Cependant, à la fin d’octobre, le nombre de licences d’exportation octroyées depuis le début de la campagne était inférieur d’au moins 2 millions à celui de la même période de la campagne précédente. Compensant la baisse des ventes de l’UE, un volume d’exportations bien supérieur est prévu pour tous les autres exportateurs principaux, après une forte reprise de leur production cette année. Comme pour tous les exportateurs non traditionnels de blé, les ventes de la Fédération de Russie devraient fléchir sensiblement du fait de la baisse de la production, tandis que l’Ukraine est en train de devenir importateur net après avoir exporté plus de 6 millions de tonnes (chiffre record) pendant la campagne précédente. De même, aucun des petits pays exportateurs d’Europe orientale et centrale ne sera probablement en mesure de réaliser des ventes pendant cette campagne, à l’exception de la Bulgarie et de la Hongrie, où on attend quelques exportations, bien inférieures cependant à celles de l’année précédente. On prévoit également une baisse des exportations de l’Inde, tandis que le Pakistan va probablement se retirer du marché d’exportation cette année, à la suite d’une baisse des disponibilités intérieures.

Vue d'ensemble des importations mondiales de céréales

 BléCéréales secondairesRiz (usiné)Total
 2002/032003/04
prévis.
2002/032003/04
prévis.
200320042002/032003/04
prévis.
 (millions de tonnes)
Asie41,239,057,757,613,512,4112,4109,0
Afrique26,423,216,815,08,08,051,246,2
Amérique centrale7,07,312,313,02,02,021,422,3
Amérique du Sud11,511,05,85,51,51,018,917,5
Amérique du Nord2,22,06,54,00,70,79,36,7
Europe16,213,66,89,21,81,824,824,6
Océanie0,40,50,10,20,40,30,91,0
MONDE 104,9 96,5 106,0 104,5 27,9 26,3 1 / 238,9 227,3
Pays en déve-        
loppement76,670,669,869,223,822,1170,2162,0
Pays développés28,325,936,235,34,14,168,665,3
Source: FAO
1/ Très provisoire.
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Légère augmentation attendue des échanges mondiaux de céréales secondaires en 2003/2004

Les échanges mondiaux de céréales secondaires en 2003/2004 s’établissent, d’après les prévisions actuelles, à 104,5 millions de tonnes, soit 1,5 million de tonnes de plus que la prévision précédente et 1 million de tonnes de plus que pendant la campagne précédente; les révisions à la hausse des importations de maïs de l’UE et du Japon sont parmi les principales raisons de cette augmentation. Sur la base des prévisions actuelles, les échanges mondiaux de maïs devraient atteindre 76 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de moins que pendant la campagne précédente. Cependant, les échanges d’orge devraient être proches de 18 millions de tonnes, soit plus de 2 millions de tonnes de plus que pendant la campagne précédente, et les échanges d’avoine devraient être proches de 3 millions de tonnes, soit près de 1 million de tonnes de plus qu’en 2002/2003. Les échanges d’autres céréales secondaires vont probablement rester inchangés par rapport à la campagne précédente.

Les importations totales de céréales secondaires de l’Afrique s’établissent, d’après les évaluations, à 15 millions de tonnes pour 2003/2004, soit quelque 1,8 million de tonnes de moins que pendant la campagne précédente. La plus grande partie de la baisse tiendrait à la baisse prévue des importations du Malawi et de la Zambie (surtout en raison d’une augmentation de la production intérieure de maïs), ainsi que du Maroc et de la Tunisie, qui ont eu tous deux des récoltes d’orge plus abondantes cette année. Les importations du Kenya devraient augmenter, principalement parce que les prix intérieurs restent élevés. En Asie, les importations s’établissent, d’après les prévisions actuelles, à quelque 58 millions de tonnes, soit un léger fléchissement par rapport au volume de la campagne précédente. La plupart des pays d’Asie devraient importer les mêmes volumes que l’année dernière. Cependant, les importations de la République arabe syrienne devraient accuser un recul sensible, essentiellement sous l’effet de disponibilités intérieures abondantes et on attend également une baisse des importations de l’Indonésie, qui a produit davantage de maïs cette année. Les importations de la plupart des pays d’Amérique latine et des Caraïbes devraient rester à peu près stables par rapport à celles de la campagne précédente. Néanmoins, au Mexique, du fait d’une expansion persistante de la demande de fourrage, les achats de maïs et de sorgho vont probablement augmenter malgré une production intérieure plus abondante.

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En Europe, les importations totales devraient être de l’ordre de 9 millions de tonnes, soit au moins 2 millions de tonnes de plus que le volume de l’année dernière. En raison de la grave sécheresse ayant entraîné une baisse de la production dans la plupart des pays d’Europe, la demande d’importation de céréales fourragères s’est raffermie dans presque tous les pays. Dans l’UE, où la production de maïs devrait reculer de 10 millions de tonnes, les importations de céréales secondaires vont probablement atteindre 5 millions de tonnes, soit 1 million de tonnes de plus que pendant la campagne précédente. Cette prévision comprend au moins 500 000 tonnes de sorgho, en raison des achats importants effectués à ce jour par les États-Unis pendant cette campagne. On attend également une augmentation des importations de céréales secondaires de la Pologne, de la Roumanie et de la Hongrie, ainsi que des importations de la plupart des pays de la CEI, en raison de la baisse des disponibilités intérieures.

Amélioration des perspectives d’exportation pour les principaux exportateurs

Malgré l’expansion limitée des échanges mondiaux cette année, les perspectives de pénétration des marchés se sont beaucoup améliorées pour certains des pays exportateurs traditionnels. Les principales raisons de cette amélioration sont, notamment, la baisse des disponibilités exportables d’un certain nombre de pays exportateurs de la CEI et une forte baisse prévue des ventes de maïs de la Chine cette année. Par ailleurs, le Brésil va probablement exporter davantage de maïs pendant cette campagne, du fait d’une récolte record, et les ventes de l’Afrique du Sud pourraient aussi augmenter légèrement. Parmi les principaux exportateurs, en revanche, on prévoit que l’Australie et le Canada vont exporter davantage d’orge, grâce à une vigoureuse reprise de leur production intérieure faisant suite à la forte baisse de l’année dernière. En outre, on attend une augmentation des exportations de maïs et de sorgho des États-Unis.

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Les échanges mondiaux de riz de 2003 proches du record

La fin de l’année approchant, tout laisse penser que le volume des échanges de riz en 2003 (janvier - décembre) pourrait être proche du record enregistré en 2002. Selon les dernières estimations de la FAO, les échanges de riz pourraient atteindre quelque 27,9 millions de tonnes, soit 200 000 tonnes seulement de moins que l’année dernière et un chiffre qui arrive au deuxième rang des records.

La nouvelle prévision des échanges pour 2003 a été relevée de quelque 200 000 tonnes par rapport à celle du numéro précédent de Perspectives alimentaires. Une bonne partie de l’écart entre les deux chiffres tient à l’augmentation des importations du Bangladesh, qui a plus que compensé les révisions à la baisse pour la République islamique d’Iran et l’Iraq. En ce qui concerne les exportations, la révision à la hausse découle de l’augmentation des exportations de la République de Corée, après l’annonce que l’aide sous forme de riz promise à la République démocratique de Corée serait intégralement livrée en 2003.

Le marché mondial du riz est soutenu en 2003 par les volumes d’importation des pays d’Amérique latine et des Caraïbes

Selon les dernières prévisions de la FAO, les importations des pays d’Asie pourraient fléchir de 4 pour cent, pour tomber à 13,5 millions de tonnes, la plus grande partie du fléchissement de l’année étant le fait de l’Indonésie, de l’Iraq, de la République islamique d’Iran et des Philippines.

Après la révision à la hausse de la production de 2002 et de la campagne en cours, les achats prévus de la République islamique d’Iran ont été ramenés de 700 000 à 500 000 tonnes, ce qui serait le chiffre le plus faible de la décennie. De même, les importations de l’Iraq devraient, d’après les prévisions actuelles, s’établir à quelque 700 000 tonnes, soit 400 000 tonnes de moins qu’en 2002, la prévision précédente ayant été fixée à 1 million de tonnes. Cette révision à la baisse tient essentiellement à un recul sensible des exportations de riz du Viet Nam vers l’Iraq cette année, qui ne semble pas avoir été compensé par d’autres exportateurs.

Les importations prévues de l’Indonésie sont maintenues à 3,3 millions de tonnes, ce qui est encore relativement élevé, bien qu’inférieur de 6 pour cent au volume de 2002. Le gouvernement envisage des propositions de protection supplémentaire d’ordre tarifaire et non tarifaire à compter de janvier de l’année prochaine. Ces deux dernières années, les mesures non tarifaires appliquées au riz ont déjà été renforcées, avec l’adoption de conditions plus sévères d’inspection en 2001 et l’interdiction des importations à Java en 2002.

Malgré l’assouplissement du monopole d’importation de la Philippine National Food Authority (NFA) au début de l’année, les importations des Philippines devraient diminuer de 14 pour cent pour tomber à 1,1 million de tonnes. Le droit d’importer du riz n’a été octroyé qu’aux coopératives de producteurs qui, bien qu’elles aient droit à 300 000 tonnes, n’en ont importé que 200 000 tonnes. Par conséquent, la plus grande partie des échanges de riz continue à s’effectuer sous l’autorité de la NFA.

Contrairement aux pays précités, le Bangladesh va probablement importer davantage cette année – au moins 1,2 million de tonnes, le double du volume de 2002 et 500 000 tonnes de plus que ce qui était prévu dans le dernier rapport. La révision à la hausse du chiffre fait suite à la diffusion de statistiques qui indiquaient qu’environ 1 million de tonnes avaient été importées entre janvier et juin. Cependant, du fait de l’excellente récolte 2002, de la récolte exceptionnelle attendue pour 2003 et du maintien des restrictions concernant les exportations de l’Inde voisine, le Bangladesh a probablement beaucoup ralenti ses importations ces derniers mois. Les autorités ont également fait état d’une augmentation annuelle des expéditions à destination de la Jordanie, d’Oman, de l’Arabie saoudite, de la Syrie et de la Turquie.

D’après les prévisions, les pays africains vont ramener leurs importations de riz à 8 millions de tonnes au total, contre 8,5 millions de tonnes en 2002, chiffre qui, s’il est confirmé, interromprait cinq années d’augmentation régulière. La plus grande partie de la baisse de cette année tient à la réduction des importations du Nigéria, conformément à la politique actuelle du pays, mais aussi du Cameroun, du Ghana et de la Guinée. Une baisse des importations du Sénégal est également prévue, compte tenu des chiffres communiqués pour la période janvier - août. Par ailleurs, on prévoit que les importations de la Côte d’Ivoire resteront à 1,1 million de tonnes environ, soit un chiffre proche de celui des deux dernières années, malgré la situation politique dans le pays. Les importations de riz du Bénin et de la Libye vont augmenter considérablement.

Si l’on attend une baisse des importations des pays d’Asie et d’Afrique, on prévoit en revanche une forte augmentation (30 pour cent) de celles de l’Amérique latine et des Caraïbes, en raison de l’accroissement des importations de la Colombie et surtout du Brésil, dont les importations devraient, d’après les prévisions, doubler pour s’établir à 1,2 million de tonnes, chiffre le plus élevé depuis 1998, découlant du déficit de production de 2003. De surcroît, pour atténuer la pression qui s’exerce sur les prix intérieurs, le gouvernement a récemment annoncé qu’il allait réduire les droits appliqués aux importations en provenance de fournisseurs non membres du Mercosur en les ramenant de 11,5 à 4 pour cent pendant le dernier trimestre. Les exportations à destination du Mexique vont également augmenter, malgré l’imposition, au début de l’année, de droits anti-dumping au riz exporté par un certain nombre de sociétés des États-Unis.

Le retrait de l’Inde du marché ouvre de nouvelles possibilités aux autres principaux exportateurs

Les perspectives concernant les exportations mondiales de riz en 2003 ont été relevées d’environ 200 000 tonnes depuis le dernier rapport, en raison d’une augmentation prévue des exportations de la République de Corée. Les perspectives d’exportation des autres pays n’ont guère été modifiées.

Sur la base des prévisions actuelles, un fléchissement des exportations de l’Inde est la principale cause de la baisse attendue des exportations mondiales de riz. Le pays devrait exporter 3,8 millions de tonnes en 2003, contre 6,6 millions de tonnes l’année dernière. En raison des disponibilités moins abondantes, issues de la mauvaise récolte de 2002 et des stocks peu abondants de riz, les prix ont été relevés et des restrictions ont été appliquées à la fin du premier semestre aux exportations de riz, ce qui a ralenti considérablement les expéditions.

La baisse des disponibilités a également freiné les exportations en Argentine et en Uruguay ainsi qu’en Australie, où l’on s’attend à ce qu’elles tombent à leur niveau le plus bas depuis 25 ans. En Australie, les autorités locales de la Nouvelle-Galles du Sud, principale productrice de riz du pays, ont décidé cette année d’étendre jusqu’à 2009 le monopole des exportations de riz dont bénéficie l’Office de commercialisation du riz au nom des coopératives de riziculteurs. Ce dispositif de commercialisation à comptoir unique a été associé ces dernières années à un manque de transparence, peu d’informations ayant été diffusées concernant les opérations effectivement menées à bien et les destinations du riz; ce thème avait été inscrit pour examen à l’ordre du jour des négociations de Doha.

Les exportations du Myanmar, par ailleurs, devraient rester de l’ordre de 900 000 tonnes, à peu près stables par rapport à celles de l’année dernière, et la réforme mise en oeuvre l’été dernier, qui mettait fin au monopole commercial de l’État et confiait les échanges de riz à des sociétés privées, a suscité une grande incertitude.

Tous les autres principaux exportateurs vont, selon toute probabilité, gagner des parts du marché mondial, en particulier la Thaïlande, dont les exportations, d’après les prévisions actuelles, devraient être proches du record enregistré en 2001, malgré le raffermissement de la monnaie locale. Pour 2003, il faut en particulier noter l’accent qui est mis sur les exportations de riz de qualité, comme le montre le doublement des exportations de riz jasmin aromatique Hom Mali entre janvier et septembre. De même, le Viet Nam devrait exporter 23 pour cent de plus de riz cette année, les exportations étant fixées à 4 millions de tonnes. Si cet objectif se réalise, ces importations feraient de nouveau du Viet Nam le deuxième exportateur mondial de riz, rang qu’il avait cédé à l’Inde en 2002. Malgré la baisse de la production depuis trois ans, la Chine devrait exporter 30 pour cent de plus de riz que l’année dernière, dont une part considérable vers les pays africains. Les exportations du Pakistan devraient également augmenter, sans toutefois atteindre les volumes enregistrés avant la sécheresse en 2001 et 2002. Les exportations de l’Égypte ont été quelque peu révisées à la baisse compte tenu des exportations communiquées pour le premier semestre. Cependant, ces exportations, estimées à 650 000 tonnes, demeureraient supérieures de 40 pour cent au volume de l’année dernière. Enfin, les exportations des États-Unis, qui devraient s’établir à 3,7 millions de tonnes, vont atteindre un nouveau record, la plus grande partie de la croissance tenant à la très forte demande de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Les échanges mondiaux de riz vont probablement fléchir en 2004

D’après les premières prévisions de la FAO concernant les échanges mondiaux de riz en 2004, on assistera à une contraction de près de 6 pour cent, les échanges tombant à 26,3 millions de tonnes. Cependant, ce chiffre est tout à fait provisoire, puisque la plus grande partie des échanges en 2004 seront influencés par les récoltes de riz de 2003 en Asie, qui seront bientôt rentrées.

Le fléchissement prévu tient essentiellement à une baisse des quantités livrées aux principaux importateurs, dont certains devraient avoir de bonnes récoltes pendant la campagne en cours, en particulier le Bangladesh et les Philippines. En outre, les importations pourraient être considérablement réduites en Indonésie si le pays réussit à atteindre l’objectif de production de 53 millions de tonnes l’année prochaine, objectif qu’il n’a pu atteindre en 2003 principalement du fait des problèmes de sécheresse liés à El Niño. De même, étant donné que l’on a récemment prévu que les superficies ensemencées au Brésil augmenteraient considérablement en 2004 pour atteindre un quasi-record, le pays pourrait réduire sensiblement ses achats l’année prochaine. En revanche, les pays africains devraient maintenir leurs importations totales autour de 8 millions de tonnes, soit à peu près le volume prévu en 2003 puisqu’une baisse prévue de 100 000 tonnes des exportations de riz vers le Nigéria pourrait probablement être compensée par des augmentations réduites mais multiples dans le reste de la région. On ne prévoit actuellement que peu de changements.

En ce qui concerne les exportations, la Thaïlande devrait expédier un volume proche de celui de cette année, qui était élevé, étant donné la récolte exceptionnelle que le pays attend pour 2003. En revanche, les exportations du Viet Nam devraient accuser un recul en raison du fléchissement attendu de la demande d’importations sur deux de ses marchés traditionnels, à savoir l’Indonésie et l’Iraq. Les besoins d’importation réduits en Amérique du Sud auraient également pour effet de limiter les exportations des États-Unis. D’une part, la baisse des stocks pourrait limiter les disponibilités exportables en Chine et en Inde, pour lesquelles on prévoit actuellement une réduction des exportations. D’autre part, la baisse de la production de 2003 limitera l’aptitude du Japon et de la République de Corée à maintenir leurs expéditions d’aide alimentaire aux niveaux élevés de l’année dernière.

En revanche, l’Argentine, le Myanmar et l’Uruguay pourraient exporter davantage, grâce à la reprise de leur production. Une augmentation pourrait également être observée en Australie, bien que les exportations de ce pays risquent encore de rester bien inférieures aux volumes que l’on observait avant la sécheresse.


1. / Les échanges mondiaux (exportations) de blé et de céréales secondaires sont fondés sur une campagne de commercialisation allant de juillet à juin, tandis que les échanges de riz sont fondés sur une campagne allant de janvier à décembre (année civile).

2. Y compris la farine de blé en équivalent de céréales.

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Exonération

©FAO, 2003