Action contre la désertification

La FAO appuie le déploiement de la Grande Muraille Verte dans l’est du Sénégal


12/09/2022

Bakel, Sénégal – Depuis 2015, Action Contre la Désertification (ACD) apporte son appui à la mise en œuvre de la Grande Muraille Verte (GMV) dans le Nord du Sénégal. Montrant que la restauration des terres peut apporter nombre de bénéfices aux communautés, sur l’environnement et en termes de préservation de la biodiversité. Plus de 8000 hectares de terres très dégradées ont été préparés et reboisés dans le but de restaurer leur productivité, au profit direct de plus d’un millier de petits éleveurs et agriculteurs. Fort de ces réussites dans la région de Louga, dans le nord-ouest du pays, ACD étend à présent ses activités dans la partie est du tracé de la GMV, dans la région de Tambacounda, la plus grande des quatorze régions du Sénégal. Cette région présente des caractéristiques similaires à celles du nord-ouest, avec des zones faiblement peuplées, recouvertes de prairies et de terres agricoles. Les terres agrosylvopastorales  sont très dégradées dans la zone, et des techniques de pointe d’observation géospatiale ont permis de mettre en évidence un potentiel de restauration des terres élevé.

À Bakel, la nouvelle base de l’équipe d’ACD-Sénégal, les techniciens travaillent en étroite collaboration avec l’Agence Nationale de la Reforestation et de la Grande Muraille Verte (ANRGMV). Les interventions de restauration des terres couvrent les trois communes de Bakel, Gabou et Ballou et sont mises en œuvre conjointement par les communautés locales et les services décentralisés de l’État. Ce déplacement dans l’est marque une étape importante car, à travers l’appui de la FAO, l’Agence se déploie pour la première fois sur le terrain dans cette partie du pays, ce qui est perçu comme un soulagement par les communautés qui réclamaient cette intervention depuis longtemps.

Ici encore, c’est le modèle éprouvé et économiquement rentable de restauration des terres qui est mis en œuvre, basé sur la préparation des terres à grande échelle pour l’amélioration de la perméabilité du sol et la rétention de l’eau de pluie, et la plantation d’enrichissement avec des espèces ligneuses et herbacées. Cette approche combine le semis direct de semences et la plantation de semis d’espèces locales priorisées par les communautés pour la restauration ou la réhabilitation des systèmes agroforestiers, agro-écologiques et/ou sylvopastoraux.

« Nous planifions ces activités dans la région de Tambacounda depuis l’année dernière avec l’acquisition de la nouvelle charrue Delfino ACD et d’un tracteur. A présent, la préparation des terres est en cours depuis le début précoce des pluies cette année » indique Mansour Mbaye, technicien ACD ayant récemment déménagé de Widou à Bakel pour les besoins du projet. Il ajoute : « L’objectif pour cette année est de 1500 hectares, avec 500 hectares dans chacune des communes de Bakel, Ballou et Gabou ». Environ 600 kg de semences ligneuses et herbacées sont mobilisés pour ces sites.

La Direction des Eaux et Forêts, en collaboration avec l’ANRGMV a mis en place des pépinières permettant la production de 50 000 semis de 10 espèces locales à planter au cours de cette saison des pluies. Dans le même temps, le gouvernement du Sénégal contribue aux activités de terrain par la mise à disposition de 200 jeunes effectuant leurs deux années de service civique national. Ce programme permet de renforcer les engagements du pays en faveur du climat et d’accélérer la mise en œuvre de la GMV, tout en donnant de l’expérience pratique à travers cette initiative intitulée "XËYU NDAW ÑI" (Travail des jeunes en Wolof). Dans ce contexte, ACD a ajusté ses activités pour inclure de la formation pour renforcer les capacités techniques non seulement des techniciens villageois mais également de ce contingent de jeunes, que ce soit dans la collecte et la manutention de semences, les techniques de pépinière, la plantation et l’entretien des sites restaurés.

Le programme ACD a démarré au Sénégal depuis 2015, grâce à un financement initial de l’Union européenne. Parallèlement aux interventions de restauration des terres, le programme appuyé la réintroduction d’espèces sauvages dont 20 tortues terrestres et 11 antilopes sahélo-sahariennes dans la Réserve Naturelle Communautaire de Koyli-Alpha. Il a aussi permis de développer des activités génératrices de revenu dont la plantation et la production de produits forestiers non-ligneux tels que l’huile et le savon à partir des amandes du Balanites aegyptiaca, le fourrage, ainsi que les services écotouristiques dans la réserve naturelle. Avec l’extension des activités de restauration des terres dans l’est du pays, ACD renforce ainsi sa contribution à la superficie totale des terres préparées et reboisées pour démarrer leur restauration au niveau national. Avec 10.000 hectares atteints d’ici la fin de l’année, il s’agit d’une contribution non négligeable envers les engagement et objectifs ambitieux qui ont été établis pour la restauration des terres arides africaines.