Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages

Chaînes de valeur agro-forestières durables à Sao Tomé-et-Principe

Year published: 10/11/2020

Les forêts extraordinairement riches en biodiversité de Sao Tomé-et-Principe abritent une grande variété de produits forestiers non ligneux (PFNL) - fruits, noix, épices, feuilles, racines, champignons et bien d'autres - qui ont toujours été fondamentaux dans les moyens de subsistance des populations locales. De nos jours, de nombreux PFNL sont encore une composante importante de l'alimentation et représentent un filet de sécurité pour les secteurs les plus vulnérables de la société locale, ainsi que des marchandises de plus en plus apprécié et populaire sur le marché national. La promotion d'actions génératrices de revenus visant l'exploitation durable de ces PFNL est relativement nouvelle à Sao Tomé, bien que quelques initiatives aient franchi des étapes prometteuses ces dernières années, conduites par le secteur privé et de petites entreprises impliquées dans la collecte, la transformation et la commercialisation des produits - à travers des projets souvent initiés avec des financements internationaux.

Financé par le Fonds pour l'environnement mondial, le projet national de l'Initiative pour la Restauration (TRI) à Sao Tomé-et-Principe travaille à soutenir des chaînes de valeur de proximité basées sur l'exploitation durable des PFNL. Le but est de développer une base plus forte pour la protection d'écosystèmes forestiers sains et productifs, et une opportunité de génération de revenus significative pour les communautés rurales, en mettant l'accent sur les femmes et les jeunes.

Le travail a commencé par une évaluation et une présélection des communautés bénéficiaires potentielles et des produits cibles sur la base de critères tels que l'intérêt des communautés elles-mêmes, le potentiel commercial des chaînes de valeur et la disponibilité des connaissances et de l'expertise locales pour l'assistance technique.

Les communautés de San Carlos et Belavista, avec un total de 260 membres, ont été sélectionnées sur l'île de Sao Tomé pour travailler sur le miel sauvage - un produit connaissant une demande croissante de la part des habitants et de l'hôtellerie / tourisme. Les travaux sur le miel seront menés en partenariat avec le projet Écosystèmes forestiers d’Afrique centrale VI (ECOFAC VI) de l’Union européenne et mis en œuvre localement par BirdLife. Sur l'île de Principe, le choix s'est porté sur les communautés de Montalegre et Generosa (141 membres) et sur la production de Búzio, une espèce endémique d'escargot forestier, très appréciée à Sao Tomé-et-Principe et une source importante de protéines dans les zones rurales. Le projet explore également l'idée de soutenir les communautés d'Águas da Belas et Bombaím (76 membres) avec une action pilote sur le bambou, une espèce non indigène du pays, qui doit être gérée avec soin car elle est potentiellement envahissante, mais avec un fort potentiel pour répondre à la demande de charbon de bois et comme matériau de fabrication de meubles. L'équipe du projet explore un partenariat potentiel à ce sujet, en collaboration avec le bureau centrafricain de l'Organisation internationale du bambou et du rotin, basé au Cameroun.

Toutes ces activités sur les PFNL commenceront par un programme de formation, où des experts nationaux et des membres de communautés ayant une expérience réussie dans le secteur des PFNL partageront leur expérience et leur savoir-faire en matière de production, de transformation et de commercialisation avec les nouveaux bénéficiaires, en s'appuyant notamment sur les analyse de marché et approche de développement de la FAO. Les techniques et méthodologies d'extraction durable des PFNL dans la forêt feront également partie de la formation. Dans un deuxième temps, des ressources financières seront mises à disposition pour l'achat des équipements identifiés lors de la formation et nécessaires au décollage des entreprises.

Dès les premières étapes du processus, le projet facilitera également le contact et le dialogue entre les futurs producteurs et les acheteurs potentiels - entreprises agroalimentaires, magasins et établissements touristiques - en encourageant les accords préliminaires où les deux parties discuteront des normes de production quantitatives et qualitatives, des prix et des mécanismes de livraison.

Marco Pagliani (FAO)