Soutien pour tirer les leçons, à l’échelon des pays, des mesures adoptées pour promouvoir la sécurité alimentaire en Afrique australe

En dépit des efforts déployés aux échelons national et international pour combattre la faim et réduire l’insécurité alimentaire, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde, proche du milliard en 2010, reste outrageusement inacceptable. L’Asie-Pacifique est la région qui présente le plus grand nombre de personnes sous-alimentées (3.5 millions) mais les chiffres restent très élevés en Afrique subsaharienne où 28% de la population est encore victime de la sous-alimentation (SOFI 2010).

Pour renverser cette tendance, il est important d’appréhender la façon d'améliorer l'efficacité de politiques et des programmes actuellement mis en œuvre à l'échelle mondiale, nationale et locale en termes d'impact sur la réduction de la faim. À cet effet,  il faut accorder une plus grande attention à la création d'un environnement plus favorable à la sécurité alimentaire, à la mise en place de systèmes plus efficients et efficaces pour l’élaboration (cartographie), le suivi et l’évaluation des politiques et des programmes, ainsi qu’à l’adoption d’approches plus efficaces de gestion axées sur les résultats dans le domaine de la sécurité alimentaire. Ceci devrait permettre d’améliorer l’efficacité, de garantir une meilleure reddition de comptes et surtout de jeter les bases d’un apprentissage plus systématique des succès et des échecs du combat contre la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition.

Justification

Le rapport de l’évaluation externe indépendante  de la FAO publié en 2007 souligne la nécessité de redoubler d’efforts pour mettre au point un cadre stratégique de l’Organisation  intégré à la planification traditionnelle de l’organisation, cristallisée dans le document Plan à moyen terme et le Programme de travail et Budget.

En novembre 2009, la conférence de la FAO a adopté un Cadre stratégique renouvelé pour la période 2010-2019, portant sur les 3 objectifs mondiaux des membres de la FAO dans le contexte des objectifs du Millénaire pour le développement. La Conférence a également adopté 11 objectifs stratégiques (OS), objectifs fonctionnels (OF) et fonctions centrales (FC) pour la FAO, ainsi que l’environnement favorable à l'action de la FAO et les moyens dont elle doit se doter.

Dans ce contexte, l'Agence flamande de Coopération internationale (FICA) a manifesté, au nom du gouvernement de Flandre et dans la foulée des activités qu’elle mène pour soutenir la sécurité alimentaire dans la région de l'Afrique australe, son intention d’apporter également un soutien de type transversal au travail normatif de l’Organisation dans le domaine de la sécurité alimentaire et du combat contre la faim, en particulier en ce qui concerne l’Afrique australe.

Les activités qui recevront le soutien de la FICA, telles qu'elles sont proposées dans cette note, devront s’appuyer sur les ressources, les outils et les techniques mis au point par la FAO et contribueront à l'obtention des résultats prévus dans le Cadre stratégique de la FAO, en particulier l’objectif stratégique (H) relatif à l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition, et le résultat organisationnel 1 (H01OR1) consigné comme suit : « Les pays et autres parties prenantes ont renforcé leur capacité de formuler, de mettre en œuvre et de superviser des politiques, des stratégies et des programmes cohérents qui s’attaquent aux causes profondes de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition. »

Prise en compte de la nutrition et du droit à l’alimentation dans les politiques et programmes de la sécurité alimentaire

Le résultat global de cette composante sera d’améliorer les cadres politiques, institutionnels et programmatiques pour la sécurité alimentaire et la nutrition à l'échelon régional et national. Les principales sphères d’action proposées dans le cadre de cette composante sont les suivantes:

A) Évaluation de la situation courante du droit à l'alimentation dans les pays d'Afrique australe

  • Il convient d'appliquer une évaluation préliminaire de manière à « prendre le pouls » des pays de la région et leur disponibilité à adopter et de mettre en pratique l’approche du droit à l'alimentation. L’évaluation doit être basée sur une information facilement disponible comme l'actuel projet d'évaluation de la sécurité alimentaire et de la nutrition des pays d'Afrique australe et d'autres inventaires de politiques et de programmes menés à bien par la FAO dans les années précédentes.
  • L'évaluation va généralement aborder quatre domaines : (a) la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région, sur la base d'une analyse permettant d'identifier qui sont les personnes qui vivent en insécurité alimentaire et/ou qui souffrent de malnutrition, quels sont les problèmes spécifiques, comment cerner ces groupes, quelles sont leurs caractéristiques en matière de moyens d'existence et leur localisation géographique, et quelle est la raison de cette insécurité alimentaire et/ou malnutrition ; (b) le cadre juridique orientant les mesures de sécurité alimentaire et de nutrition pertinent pour le droit à l'alimentation à l'échelon régional ainsi que dans plusieurs états membres choisis ; (c) les mesures politiques et législatives pertinentes mises en place pour l'action en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, ainsi que la protection et réalisation des droits humains en général et du droit à l'alimentation en particulier ; et (d) le contexte institutionnel des organismes publics régionaux et nationaux, des organisations privées et des groupes de base pour la mise en œuvre de mesures en matière de sécurité alimentaire et de nutrition.
  • L’évaluation servira également à planifier en détail le développement des capacités et d'autres activités du projet (composantes 1 et 2).

B) Développement des capacités et sensibilisation

  • L'intégration commencera avec le projet lui-même, moyennant l'incorporation du droit à l'alimentation dans la Cartographie des actions engagées en faveur de la sécurité alimentaire (MAfFS). Ceci implique un effort conjoint des deux divisions de la FAO (TCFS et ESA) pour incorporer des mesures fondées sur le droit de réglementation à la plate-forme Web générale et aux adaptations nationales pouvant émaner du projet.
  • Une autre activité d'intégration sera l'incorporation du droit à l'alimentation aux activités de formation des autres composantes du projet. Dans ce contexte, des modules consacrés au droit à l'alimentation devront être mis au point pour la MAfFS ainsi que pour le suivi et l'évaluation des programmes de formation.
  • À la requête du Bureau sous régional pour l'Afrique australe, une session de formation sera organisée pour tout le personnel FAO du bureau sous régional, y compris le bureau national. Cette session de formation permettra de transmettre des connaissances de base sur le droit à l'alimentation à tout le personnel ainsi que des applications pratiques pour tous les fonctionnaires techniques.

C) Amélioration des cadres politiques et juridiques de la sécurité alimentaire et de la nutrition aux échelons régional et national

  • Plusieurs directives et outils sont en cours d’élaboration pour étayer la prise de décision politique La Trousse à outils pour la formulation de politiques, élaborée sous la houlette du Bureau sous-régional pour l'Afrique australe (SFS) cherche à fournir une orientation concise, mais intégrale aux décideurs africains. Ceci est l’occasion d’incorporer le droit à l’alimentation non seulement dans le cadre général, mais aussi dans d’autres instruments du droit à l’alimentation qui peuvent aider à la formulation de politiques.
  • Une consultation de parties prenantes pourrait être organisée à l’échelon régional. L'objectif de la consultation sera de démontrer, en termes pratiques, comment intégrer le droit à l'alimentation au développement et à la mise en œuvre de programmes et de projets portant sur la sécurité alimentaire et la nutrition. .L'atelier s'adressera aux principaux décideurs nationaux concernés par la planification de la sécurité alimentaire.
  • Une aide au niveau des politiques sera également fournie dans le cadre de ce projet. Le projet participera aux processus actuels de formulation de politiques afin d'aider les pays à prendre en compte le droit à l'alimentation ainsi que la sécurité alimentaire et la nutrition. Plusieurs processus politiques sont actuellement en cours de déploiement dans la région, notamment la Politique agricole régionale (PAR) pour les pays d'Afrique australe élaborée par la Communauté de développement de l'Afrique australe (CDAA), avec le soutien de la FAO, ainsi que la politique en matière d'alimentation et de nutrition du Zimbabwe.

D) Vers une initiative pour une Afrique australe libérée de la faim

  • Le projet contribuera à créer une dynamique au sein de la CDAA en vue d'un lancement, à l'avenir, d'une initiative régionale multipartite pour une Afrique australe libérée de la faim, qui s'appuiera sur les politiques et les programmes existants et enrichira l'engagement politique actuel. Il servira à promouvoir une bonne alimentation, qui est une solution technique faisable pour venir à bout de la sécurité alimentaire, ainsi que le droit à l'alimentation comme objectif ultime à atteindre. Le projet travaillera en étroite collaboration avec la CDAA pour peaufiner la politique régionale ainsi que pour développer, réviser et soutenir l'application opérationnelle des Pactes à l'échelle régionale et nationale, ainsi que dans d'autres domaines à définir. La principale activité sera l'élaboration d'un programme de travail détaillé pour cette initiative ainsi qu'une proposition de financement futur.

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