Le secteur privé invité à jouer un rôle plus important dans la lutte contre la faim et la pauvreté


La FAO et des entreprises privées font le point sur les initiatives de développement durable

04/12/2013 - 

Rome - Le secteur privé peut apporter une contribution notable à la lutte contre la faim et la pauvreté et promouvoir la production et la consommation des denrées alimentaires de manière durable, a déclaré aujourd'hui M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, au cours de sa rencontre avec des représentants d'associations et de fédérations du secteur privé.

Le Directeur général, qui s'adressait au siège de la FAO aux responsables de plus de cinq mille entreprises privées, inaugurait ainsi la première d'une série de rencontres-débats axées sur la participation du secteur privé aux initiatives de réduction de la faim et de la pauvreté.

«Le secteur privé peut apporter une contribution de poids à la FAO, contribution qui n'a pas toujours été reconnue ou appréciée à sa juste valeur. Mais les choses commencent à changer», a fait observer M. Graziano da Silva.

«De nombreuses entreprises privées contribuent déjà à la lutte contre la faim et la pauvreté sous forme de ressources financières. Toutefois, je tiens à dire que ce serait une erreur de considérer le secteur privé seulement comme une source de financement pour nos programmes», a ajouté le Directeur général.

«Le secteur privé peut contribuer en bien d'autres façons à la sécurité alimentaire et il le fait déjà dans bon nombre de cas. Mon expérience personnelle avec la stratégie Faim Zéro au Brésil montre que la plus grande contribution que le secteur privé puisse apporter réside plutôt dans son appui politique à la sécurité alimentaire.» 

«Le soutien du secteur privé et de la société civile est nécessaire pour parvenir à un consensus et mobiliser tous les acteurs en vue d'atteindre l'objectif d'un monde libéré de la faim», a encore dit M. Graziano da Silva.

Dans le même ordre d'idée, le chef de la FAO a invité ses interlocuteurs du secteur privé à se joindre au partenariat que la FAO, la Commission de l'Union africaine et l'Institut Lula ont lancé la semaine dernière en Ethiopie.

On apprend d'autre part que le Secrétariat de la FAO est en train de discuter avec ses organes directeurs de la stratégie de partenariat avec le secteur privé, stratégie qui permettrait notamment de garantir la neutralité et l'impartialité de la FAO.

Compétences et connaissances

M. Graziano da Silva a souligné que les entreprises privées pouvaient soutenir le développement durable de différentes manières. Il a cité notamment:

  • des apports en nature (intrants agricoles, soutien logistique, etc.);
  • des services de soutien aux travailleurs et aux communautés de base;
  • des séminaires de formation au profit des communautés rurales;
  • le partage des connaissances et des expériences.

En dépit du recul de la faim dans le monde depuis le début des années 90, on compte toujours près de 870 millions de sous-alimentés, selon le dernier rapport annuel de la FAO, L'Etat de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI 2012).

Pour mener à bien sa mission qui consiste à éradiquer la faim et l'extrême pauvreté grâce au développement agricole et rural durable, la FAO sait qu'elle peut compter sur un large éventail de partenaires potentiels du secteur privé, notamment les organisations d'agriculteurs et les petites et moyennes entreprises (PME) dans les pays à faible revenu. Elle peut compter aussi sur les entreprises internationales et les fondations privées.

Ensemble

Selon le Directeur général de la FAO, il convient d'impliquer à la fois le secteur privé et les représentants de la société civile dans les discussions de politique internationales qui ont un impact sur le développement durable et les efforts visant à l'amélioration des moyens d'existence.

A ce propos, M. Graziano da Silva a rappelé que la société civile et le secteur privé avaient participé ensemble aux consultations et débats qui avaient débouché sur les nouvelles lignes directrices volontaires sur la gouvernance responsable de la tenure des terres, des pêches et des forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale, telles qu'adoptées au siège de la FAO en mai par le Comité sur la sécurité alimentaire mondiale (CSA).

Le CSA suit actuellement un processus similaire en vue d'élaborer des lignes directrices complémentaires, à savoir des principes pour des investissements agricoles responsables.

«Le secteur privé montre, de plus en plus, des signes visibles de son engagement politique. On le constate à la fois dans les forums économiques mondiaux, dans les réunions d'affaires tenues dans le cadre du G20 et du G8, et dans la participation du privé aux travaux du Comité de la sécurité alimentaire mondiale», s'est félicité M. Graziano da Silva.

A plus long terme, le Directeur général a indiqué qu'il comptait sur le secteur privé pour soutenir les initiatives de la FAO en faveur des petits exploitants agricoles dans le cadre des préparatifs de l'Année internationale de l'agriculture familiale que les Nations Unies entendent célébrer en 2014.