FAO au Sénégal

La FAO renforce son engagement dans la promotion d’une bonne nutrition au Sénégal

04/03/2015

La sous-nutrition, les carences en vitamines et minéraux, l’obésité et les maladies chroniques liées au régime alimentaire coexistent dans de nombreux pays en développement dont le Sénégal. Sur la base de ce constat, l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) s’engage, conformément à son objectif stratégique 1, à contribuer à éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans le monde.

En 2014, la Représentation de la FAO au Sénégal a traduit son engagement en faveur de la nutrition par des gestes forts. Au mois de septembre, le programme a renforcé son équipe avec le recrutement d’un expert en nutrition, pour une prise en charge effective de la nutrition et son insertion en tant qu’axe stratégique dans le Cadre de Programmation par Pays (CPP). Sa mission est, entre autres, d’intégrer des activités pro-nutrition aux projets actuels ou futurs de la Représentation, afin de les rendre plus sensibles à la nutrition. Il est aussi le point focal de la FAO pour les initiatives REACH (Renforcement des Efforts contre la faim des enfants/ Renew Effort Against Child Hunger) et SUN (Renforcement de la Nutrition/ Scaling Up Nutrition) pour promouvoir une bonne nutrition.

La FAO au Sénégal alimente également une réflexion sur les enjeux nutritionnels au Sénégal. En septembre 2014, elle a notamment organisé sa 5e Fenêtre sur l’agriculture, en collaboration avec l’IPAR (Initiative Prospection Agricole et Recherche), sur le thème : « Le défi de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Sénégal : Maximiser les impacts nutritionnels de l’agriculture ». Cette cinquième édition a réuni plus de quatre-vingt-dix participants, parmi lesquels des représentants des ministères techniques, collectivités locales, partenaires techniques et financiers, acteurs de la société civile, ainsi que des étudiants. L’objectif était d’ouvrir le débat sur l’amélioration de la prise en compte des problématiques de nutrition au Sénégal à travers une agriculture forte et plus sensible à la nutrition, un renforcement de l’éducation, une meilleure gouvernance et une bonne coordination intersectorielle. A l’issue des échanges, les contraintes opérationnelles pour maximiser l’impact nutritionnel des interventions, notamment à travers le secteur agricole ont été relevées, des exemples de bonnes pratiques au Sénégal ont été cités et des recommandations faites. Au nombre de ces recommandations figurent le renforcement de l’éducation nutritionnelle et l’orientation vers des modèles d’agri- culture familiale modernes, sains et durables tout en réactivant les bonnes pratiques traditionnelles.

Ces recommandations étaient déjà prises en compte depuis plusieurs semaines, notamment dans la mise en œuvre du projet (TCP/SEN/3502) « Promotion d’une agriculture saine et durable au niveau de quatre (4) grandes zones agro-écologiques du Sénégal : Niayes, Vallée du Fleuve Sénégal, zone cotonnière et bassin arachidier », que la FAO a initié en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural (MAER). Le projet prévoit en effet un certain nombre d’activités qui visent l’amélioration de la nutrition par des activités d’éducation nutritionnelle, la promotion de la diversification alimentaire et des bonnes pratiques d’hygiène. Un guide de nutrition familiale pour le Sénégal sera élaboré à cet effet. Des animateurs des groupements féminins, des facilitateurs des champs écoles de producteurs et des techniciens agricoles seront ensuite formés à son utilisation, en vue d’animer des sessions d’éducation nutritionnelle à travers des champs écoles de producteurs ou toute autre plateforme d’échange adaptée. Afin de sensibiliser les plus jeunes le plus tôt possible aux problèmes de nutrition, le projet prévoit également l’aménage- ment de 16 jardins scolaires auxquels sera intégrée l’éducation nutritionnelle et environnementale aux élèves. Un outil pédagogique sera élaboré en collaboration avec le Ministère de l’Education National.

Le jardin potager constitue un excellent moyen de promotion d’une bonne nutrition. Dans le cadre du projet GDCP/SEN/002/ITA « Coordination des micro-jardins pour l’amélioration de la sécurité alimentaire dans la municipalité de Dakar », un appui conséquent a ainsi été apporté aux femmes de Dakar pour le micro-jardinage. Cinq- mille (5 000) bacs de cultures ont été distribués à une cible composée à 80% de femmes. Des pensionnaires d’un centre pour personnes handicapées et de maisons d’arrêt, ainsi que le personnel de vingt-et-un (21) établissements scolaires ont été formés au micro jardinage. Cent quarante-sept (147) centres de production communautaire, répartis dans 19 communes, ont également été aménagés et 4 points de vente des produits issus du micro jardinage installés. Ces efforts pour la promotion du micro-jardinage dans la ville de Dakar visent une production abondante de légumes, la promotion d’un régime alimentaire diversifié et équilibré, mais aussi l’autonomisation des femmes par la génération de revenus issus de la vente des produits.

En perspective, la FAO compte renforcer son engagement aux côtés du Gouvernement du Sénégal dans l’atteinte de l’OMD 1 « Eliminer l’extrême pauvreté et la faim », par l’extension de l’éducation nutritionnelle à d’autres groupements de producteurs; la mise en place de jardins scolaires dans de nouvelles écoles ; la promotion des cultures bio- fortifiées (patate douce à chair orange, maïs bio fortifié en fer et en zinc, haricot commun bio fortifié en fer, etc.) ; et la promotion de jardins maraichers communautaires dans les localités les plus vulnérables à la malnutrition.

A terme, la FAO vise le renforcement de la gouvernance de la sécurité alimentaire et de la nutrition (priorité 1 du Cadre de Programmation par Pays Sénégal – 2013-2017) en créant une dynamique pour rendre les politiques et programmes agricoles au Sénégal plus sensibles à la nutrition, par l’intégration d’indicateurs nutritionnels dans l’élaboration de ces programmes, la prise en compte d’activités spécifiques pro-nutrition  comme l’éducation nutritionnelle, le renforcement des capacités des techniciens agricoles en nutrition et la promotion de la multisectorialité