Alimentation et agriculture durables

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20 actions afin de transformer l’alimentation et l’agriculture

07 June 2018

7 juin 2018, Rome - Afin d'aider les décideurs politiques et les autres acteurs du développement à accélérer leurs progrès en vue de réaliser les objectifs mondiaux liés à l'éradication de la pauvreté et de la faim, la FAO a compilé 20 actions interconnectées qui ont été spécialement pensées pour démontrer l'impact que l'agriculture durable peut avoir sur les principaux défis mondiaux.

La publication Transformer l'alimentation et l'agriculture en vue de réaliser les ODD offre des conseils pratiques aux pays sur la meilleure manière de renforcer leur sécurité alimentaire, de générer des emplois décents, de stimuler le développement rural et la croissance économique, de protéger les ressources naturelles et de faire face au changement climatique - tous ces points faisant partie du Programme de développement durable à l'horizon 2030.

«Pour la première fois, la FAO a compilé une série d'actions interconnectées en mesure de remédier aux faiblesses de nos systèmes alimentaires et de démontrer que les fruits de la transformation naîtront à partir de notre capacité à mettre en place une alimentation et une agriculture durables», a déclaré Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, chargée des ressources naturelles, lors d'un événement organisé en marge de la 159ème session du Conseil annuel de la FAO.

La FAO est garante de 10 pour cent des 232 composantes du cadre des indicateurs des ODD, approuvé en 2017 par l'Assemblée générale de l'ONU et qui porte sur des thèmes variés tels que la sécurité alimentaire, mais aussi la production durable, l'eau potable, la vie sous l'eau, la vie sur terre et bien d'autres encore.

La nouvelle publication, conçue comme un outil pédagogique, offre une série de conseils visant à accélérer la mise en œuvre des ODD, à un moment où la hausse des souffrances liées à la faim à dans le monde, la dégradation des sols et de la terre et d'autres maux relatifs à nos systèmes alimentaires exigent une réponse urgente.

Ce nouveau guide pratique, qui souligne par ailleurs les liens significatifs qui existent entre les différents objectifs de développement durable, sera utile pour les investisseurs, les chercheurs, les spécialistes en technologie et les décideurs politiques responsables de la mise en œuvre des objectifs du Programme de développement durable à l'horizon 2030.

Il revient également sur la vision commune de l'ONU selon laquelle «l'alimentation et l'agriculture, les moyens d'existence des populations et la gestion des ressources naturelles ne devraient pas être traités de manière distincte mais plutôt collectivement».

Que faire?

Les 20 «actions interconnectées» peuvent contribuer à élaborer des stratégies en vue d'atteindre l'Objectif Faim Zéro et les objectifs de développement durable liés à l'alimentation et l'agriculture, dont le renforcement des moyens d'existence et l'augmentation de la productivité et des revenus des petits exploitants agricoles ruraux.

Elles visent à réunir l'agriculture et le développement rural dans un seul et même programme de développement national de plus grande ampleur. Selon ce guide, l'investissement rural, le renforcement des coopératives d'agriculteurs, les partenariats publics, l'accessibilité des débats politiques et une meilleure coordination entre ministères, avec notamment une attention particulière portée aux gens, à leurs moyens d'existence et à l'environnement, sont des aspects clés afin de pouvoir parvenir à un changement transformationnel.

Chacune de ces actions est associée à sa contribution aux ODD sous la forme d'un graphique. Toutes sont liées à des éléments clés du Programme de développement durable, notamment au niveau de l'aide apportée aux petits exploitants agricoles en ce qui concerne leur accès aux marchés et les profits qui y sont associés, mais aussi en encourageant la diversification, le savoir et la résilience, en protégeant les ressources naturelles dont les sols, la biodiversité et l'eau, en réduisant le gaspillage et les pertes alimentaires, en faisant la promotion d'une consommation durable, en garantissant les droits fonciers, une bonne protection sociale, une meilleure nutrition, en luttant contre le changement climatique et en s'y adaptant et en améliorant les systèmes de gouvernance.

Chacune de ces 20 actions reflète un aperçu de l'expertise technique de la FAO dans de nombreux domaines, allant de l'agro-écologie à la biodiversité, en passant par la gestion des bassins versants ou encore les systèmes alimentaires urbains et les politiques environnementales. Des méthodes pratiques afin de s'assurer que l'ensemble des acteurs du secteur ont accès aux mécanismes de gouvernance sont proposées tout comme sont évoqués les éventuels problèmes que pourraient rencontrer ceux qui décident des budgets et élaborent les politiques.

Une approche intégrée pour parvenir à une certaine durabilité

Alors que de nettes améliorations dans la productivité agricole ont contribué ces dernières décennies à satisfaire les exigences alimentaires d'une population mondiale en hausse, les progrès accomplis ont trop souvent été associés à des coûts exorbitants pour la société et l'environnement et cela a eu pour effet de compromettre la fertilité de la planète.

Le fait que 815 millions de personnes souffrent encore de la faim et qu'une personne sur trois souffre de malnutrition souligne le déséquilibre de notre système alimentaire.

Alors que le secteur agricole - au sens large du terme - est le plus grand employeur à travers le monde et est particulièrement essentiel dans les zones rurales, là où vivent la majorité des personnes les plus pauvres et les plus vulnérables au monde, opter pour une option durable permettrait de revitaliser les paysages ruraux et de stimuler une croissance économique inclusive, piliers de la réalisation du Programme de développement durable à l'horizon 2030.

D'après le guide, exploiter le potentiel du secteur privé est essentiel pour pouvoir progresser.

La «révolution silencieuse» de la chaîne de valeur du poisson au Bangladesh montre par exemple la voie à suivre. Les politiques et infrastructures publiques ont catalysé les investissements de capitaux de centaines de milliers d'acteurs du secteur et cela a permis au secteur aquacole national de prendre beaucoup plus d'ampleur, trois fois plus. Le secteur aquacole du pays s'est diversifié au-delà de la carpe traditionnelle, a augmenté ses rendements et baissé ses prix, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire.

De même, le travail de la FAO réalisé avec le gouvernement du Niger a favorisé l'utilisation d'instruments financiers et d'instruments de crédit que les organisations de producteurs locales exploitent afin de créer un vaste réseau qui fournit des intrants abordables et de bonne qualité aux agriculteurs à travers le pays. Cela a permis de multiplier par deux les rendements des cultures de base telles que le sorgho et le millet.

La FAO s'attend à ce que ce guide pratique renforce le soutien apporté aux pays, alors que ces derniers sont en train d'élaborer des stratégies et des plans d'action en mesure d'accélérer la transformation des secteurs agricoles et de mettre en œuvre les ODD.

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