FAO au Burundi

Histoires de réussite

Du démuni à l’entrepreneur, le parcours de réussite de Silas Ntahondereye grâce au CEP

Silas Ntahondereye est agri éleveur. Il vit aisément dans sa propriété à la colline Rweru, en commune Giheta de la province Gitega. Lui, sa femme et ses 4 enfants vivent, loin des soucis des besoins élémentaires, dans une maison semi moderne équipée de meubles et d’appareils modernes comme la télévision et connecté à l’électrique.

L’aisance matérielle de Silas Ntahondereye et sa famille ne date pas de longtemps, c’est le résultat de la détermination et la vision d’un homme qui refuse la pauvreté comme une fatalité.

Tout part de la colline Rweru où M. Ntahondereye vivait, aux côtés de son épouse, de l’agriculture de subsistance. Accablé par la misère relative aux mauvaises récoltes et le manque de moyens pour subvenir aux besoins de sa famille, il décide de se rendre à Bujumbura pour pratiquer le métier de taxi-vélo. Là, il ne fera pas long feu car son métier sera vite suspendu par les autorités de la mairie. Cette décision le ramènera les poches vides au bercail car l’argent qu’il gagnait le permettait à peine de manger et de payer son loyer.

Il trouve son chemin qui le mène à la transformation de sa vie grâce au Champ Ecole de Producteurs (CEP) qu’il rejoint à son retour à la maison dans le cadre du projet IAP-FS, pas par conviction mais par curiosité, après avoir mené une vie pénible de transport à pédalons grossièrement payée sous le soleil de plomb dans les rues des bas quartiers de Bujumbura. M. Ntahondereye intègre le CEP en 2018 comme bouée de sauvetage de dernière chance.

Dès lors, Silas Ntahondereye a vu, d’année en année, le nuage sombre de sa misère s’éclaircir à la suite d’un travail acharné. La première année – année test - au sein du « CEP Dukingire isi yacu », a été déterminant : « Je ne sais pas si c’est parce que j’avais vécu les pires conditions en tant que conducteur de taxi vélo que je suis plus déterminé que jamais à avancer ! Chaque année, je dois faire un pas en avant », renseigne M. Ntahondereye.

Cet homme de 36 ans se lance dans l’agri élevage avec détermination inouïe en appliquant de bonnes pratiques agricoles, myciculture et pastorales apprises dans les CEP, comme coup d’accélérateur.  Sa détermination et sa vision ont apporté des changements remarquables notamment l’amélioration des moyens de subsistance, l'alimentation et les perspectives de sa famille, le tout avec le soutien de la FAO à travers le « projet d’appui à la production alimentaire durable et l'amélioration de la sécurité alimentaire et la résilience climatique dans les hautes terres du Burundi ».

Propriétaire d’un terrain de près de 2 ha, avant d’être membre de CEP il dépassait à peine 150 kg de récolte de maïs par an, témoigne – il.  Grâce aux bonnes pratiques agricoles apprises dans les CEP, la première récolte est passé de 150kg à 1 650 kg de maïs et 1 800 kg de haricot.

L’argent obtenu de la vente de cette récolte lui a permis d’entreprendre en achetant une vache de 500 000 Fbu. La 3ème année après son adhésion dans le CEP, il avait déjà acquis des parcelles supplémentaires pour agrandir ses terrains à cultiver, 3 vaches et 2 motos dont l’une pour le transport rémunéré et l’autre pour son déplacement pour faire le business.

L'impact de l’approche CEP sur la vie de Silas est indéniable. Cela lui a fourni les connaissances et les ressources nécessaires pour réussir ainsi que la motivation nécessaire pour continuer à se développer.

Le succès de Ntahondereye dépasse de loin la seule sphère familiale. Il sillonne le pays pour former les concitoyens en myciculture car l’intérêt avec lequel il l’a appris lui a permis de maitriser les rouages de la culture du champignon et est devenu un expert formé sur le tas en la matière reconnu dans la communauté.  Sa détermination à améliorer la vie de sa famille et sa volonté de partager ses succès avec sa communauté illustrent le pouvoir transformateur des actions de la FAO dont le but ultime est l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires.

La Caisse de Résilience, une approche qui change des Vies

20/09/2021

La Caisse de Résilience, une approche qui change des Vies

Les composantes de la Caisse de Résilience en l’occurrence le Champ Ecole Paysan/Producteur (CEP) et l’Association Villageoise d’Epargne et de Crédit (AVEC) transforment des vies. Madame Sylvie Minani, habitante de la colline Rukwega, de la commune Mishiha, en province Cankuzo est l’une des personnes qui a eu le regain du goût de la vie après avoir bénéficié d'un appui de la FAO.

Tout commence en 2020 avec la mise en œuvre du projet « Renforcement de la résilience des communautés rurales pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle » exécuté par FAO, à travers le Consortium des Nations Unies, dans le cadre du Programme TUBEHONEZA. Sylvie Minani se dit chanceuse de faire partie des trente personnes qui composent le CEP Dufashanye de la colline Rukwega.

« Avant le projet, notre famille était démunie. Sans récoltes, sans argent, mon mari et moi étions repliés sur nous-mêmes, dépourvues de tout espoir d’avenir. Ma vie a changé quand j’ai intégré le (CEP) Dufashanye. J’ai appris les techniques d’agriculture moderne en l’occurrence la semi en ligne, l’utilisation des semences sélectionnées, l’utilisation de l’engrais, du fumier organique, … Cela a boosté notre production. J’ai commencé à récolter près de 50 kg de haricots où j’avais semé autour de 5 kg, du jamais vu », témoigne-t-elle.

Ce nouveau départ lui a permis de commencer l’épargne. Encouragée dans le cadre du projet, Madame Minani indique que le début était difficile.  « Je n’avais rien à épargner. Après avoir appris les bénéfices de l’épargne, je me suis débattue pour avoir 500 Fbu à épargner par semaine. Hahaha, aujourd’hui j’ai atteint le sommet, je fais un dépôt de 2500 Fbu par semaine, le plafond dans notre CEP », s’en félicite-t-elle.

Madame Sylvie Minani atteste qu’au début, son épargne lui a permis d’avoir un crédit de 25000 fbu pour se lancer dans le petit commerce de légumes et de tomates. Aujourd’hui (2021), dit-elle, son commerce a progressé. Elle vend le sel, l’huile de palmes, des tomates en boites de conserve et d’autres denrées de première nécessité.

Mère de trois enfants, Sylvie Minani se dit tournée vers le planning familial. « Je mettrai plus au monde un autre enfant avant cinq ans », renchérie-t-elle. « Plus question de retomber dans les erreurs du passé : j’ai tombé enceinte alors que mon bébé n’avait que 7 mois », souligne-t-elle.  Cette dame encourage d’autres femmes de s’inscrire dans les prochains CEP comme gage du progrès.

Noviris Nzambimana, jeune chômeur, fait partie des jeunes diplômés de l’école secondaire restés  chômeurs mais qui ont, par après, obtenu de la FAO trois cent trente poules pondeuses chacun dans le cadre du projet «Promouvoir la diversification agricole pour réduire la pauvreté, lutter contre la malnutrition et augmenter les opportunités d'emploi pour les jeunes en Afrique de l'Est » financé par le Fonds Fiduciaire de Solidarité Africaine (Africa Solidarity Trust Fund-ASTF en Englais).

Ce fonds est une initiative prise lors du sommet des Chefs d'État de Malabo tenu en 2012 en Guinée Equatoriale et qui visait à montrer que les Africains peuvent aider d'autres Africains à faire face aux défis de la faim, de la malnutrition, du chômage et de la pauvreté. Le projet ASTF visait à promouvoir l'emploi des jeunes et à procurer des revenus supplémentaires aux ménages vulnérables à travers la production d'œufs. Le Burundi et le Rwanda ont opté pour l'aviculture, tandis que le Kenya et l’Ouganda ont axé leurs projets sur l'aquaculture. 

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Un projet de la FAO visant à doter les petites communautés de pêcheurs des outils et des connaissances nécessaires pour sécher le poisson sur de simples séchoirs surélevés a changé la vie des communautés vivant sur les rives du lac Tanganyika au Burundi.

Auparavant, les femmes séchaient toujours leurs petits poissons argentés (ndagala) pêchés dans le lac sur le sable, où ils étaient à la portée des animaux et risquaient d'être piétinés et contaminés. Durant la saison des pluies, de nombreux poissons étaient balayés par les eaux ou commençaient à pourrir.

"Une fois que le poisson s'abîmait et commençait à sentir mauvais, il était impossible de le vendre au marché", explique Gabriel Butoyi, président du port de pêche de Rumonge. Ainsi quelque 15 pour cent des prises étaient perdues ou abîmées durant le séchage.

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