Global Forum on Food Security and Nutrition (FSN Forum)

TRADUCTION FRANÇAISE CI-DESSOUS

Thank you for the opportunity to participate in this online discussion. As an European NGO, allow us to answer only the first question and only where we see an influence of European agricultural and trade policy.

Some African countries fear that AfCFTA will harm farmers and local industries. How will AfCFTA affect food security and agricultural development? How can negative impacts be minimized, if there are any? Can you give concrete examples?

There are many voices in Europe and Germany that support the AfCFTA very positively and actively. Politicians, the private sector and economists see the future common market as a great opportunity for European exporters to market their products throughout Africa. As a church-related NGO, Brot für die Welt has been trying for years to draw attention to the negative effects of European agricultural exports on smallholder producers in Africa. Supported by agricultural subsidies, the EU has done serious damage to African agricultural markets in the past decade, particularly in milk, meat, vegetable and cereal products. West and Central Africa have been particularly affected, more recently South and North Africa.

Some African countries have therefore imposed import restrictions on EU products or impose high tariffs. What will become of the EU exports to Africa if the African domestic tariffs disappear almost completely with the AfCFTA? Is this really a new big opportunity for small African farmers to market their products across Africa?

Unfortunately, we do not believe in it. Because the joy of politicians and agribusiness in Europe shows that they are right to look forward to an open African market. Why? The EU has managed to conclude bilateral trade agreements with a few, but strategically important countries. In North Africa (Morocco) in West Africa (Cote d’Ivoire, Ghana and Cameroon) in East Africa (Kenia and Zimbabwe)  and in South Africa (eg. RSA, Namibia).

In these contracts, mainly so called Economic Partnership Agreements (EPAs), these countries have committed to abolish tariffs on the EU for industrial products in the coming years and to maintain the low tariffs on agricultural products. What will happen in the future if cheap EU products continue to flood these open markets while tariffs and trade restrictions are falling across Africa?

Then it is understandable that EU exporters are happy about the meat parts, the milk powder, cereals and tomato cans that then can be exported to all of Africa without controls or restrictions. The entire African market is open to Europe's exports. The EU agribusiness is happy and the future damage is being suffered by all African farmers, including those whose production have so far been protected from neighboring  cheap EU imports.

But wait, some will say now, there are something called “rules of origin” for that. The African domestic markets would only open up to African products. EU products may not be traded duty-free across Africa.

This may be the case, but firstly, the AU has not yet agreed on rules of origin and secondly, how should customs officials check what an African product is?

An example: Everywhere in West Africa, EU milk companies buy dairies in Africa, e.g. ARLA, Friesland-Campina, Nestle, etc. They import cheap EU milk powder in large bags and pack them in small bags with African names and logos. Then is that African milk powder? Or the African subsidiaries of EU milk companies make yoghurt or cheese from the EU milk powder with African water supply. So are such Nestle yogurts African? Although 100% of milk powder comes from EU subsidized milk? No, the EU agricultural companies have the profit. Therefore, they are looking forward to the AfCFTA supported by EU politicians and economists.

We as European NGO demand that the best support for regional market integration is the freezing of all bilateral EU agreements with Africa. The EU must respect African interests and accept sustainable agricultural production, in which Africa mainly feeds on African products. That helps the African farmers. However, as our colleagues from the African Center for Biodiversity in their contribution to this discussion mentioned, we recognize that African agribusiness, often combined with EU or US capital, can also harm small farmers.

If the EU really wants to support the establishment of a fair internal African market, it should offer free access to the European market to all African countries in addition to an end to bilateral trade agreements, as is now the case for the low-income countries. At least for agricultural products, including processed products such as chocolate or roasted coffee.

That would be a real sign of support for Africa from the European Union, free of its own economic interests.

Germany's EU Presidency starting in July 2020 would be a good opportunity to do more than just pay the usual lip service to Africa, but to follow up the announced EU partnership with Africa with concrete action.

Bread for the World wants to support African partners and farmers in this way, especially in view of the economic crisis caused by Covid-19.

Merci pour l'opportunité de participer à cette discussion en ligne. En tant qu'ONG européenne, permettez-nous de ne répondre qu'à la première question et seulement là où nous voyons une influence de la politique agricole et commerciale européenne.

Certains pays africains craignent que la ZLECAf ne porte préjudice aux agriculteurs et aux industries locales. Comment la ZLECAf va-t-elle influer sur la sécurité alimentaire et le développement agricole ? Comment minimiser les éventuels impacts négatifs? Pouvez-vous en donner quelques exemples concrets ?

Il existe de nombreuses voix en Europe et en Allemagne qui soutiennent la ZLECAf de manière très positive et active. Les politiciens, le secteur privé et les économistes voient le futur marché commun comme une grande opportunité pour les exportateurs européens de commercialiser leurs produits dans toute l'Afrique. En tant qu'ONG liée à l'église, Brot für die Welt tente depuis des années d'attirer l'attention sur les effets négatifs des exportations agricoles européennes sur les petits producteurs en Afrique. Soutenue par des subventions agricoles, l'UE a gravement endommagé les marchés agricoles africains au cours de la dernière décennie, en particulier concernant le lait, la viande, les légumes et les céréales. L'Afrique de l'Ouest et du Centre ont été particulièrement touchée, plus récemment l'Afrique du Sud et l'Afrique du Nord.

Par consequent, certains pays africains ont imposé des restrictions à l'importation sur les produits de l'UE ou ont imposé des tarifs élevés. Qu'adviendra-t-il des exportations de l'UE vers l'Afrique si les tarifs intérieurs africains disparaissent presque complètement avec la ZLECAf ? Est-ce vraiment une nouvelle grande opportunité pour les petits agriculteurs africains de commercialiser leurs produits à travers l'Afrique ?

Malheureusement, nous n'y croyons pas. Parce que la joie des politiciens et de l'agro-industrie en Europe montre qu'ils ont raison d'espérer un marché africain ouvert. Pourquoi? L'UE a réussi à conclure des accords commerciaux bilatéraux avec quelques pays, mais pays stratégiquement importants. En Afrique du Nord (Maroc) en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Ghana et Cameroun) en Afrique de l’Est (Kenya et Zimbabwe) et en Afrique du Sud (par exemple La république d'Afrique du Sud, Namibie).

Dans ces contrats, principalement les accords de partenariat économique (APE), ces pays se sont engagés à supprimer les tarifs sur les produits industriels de l’UE dans les années à venir et à maintenir les tarifs bas sur les produits agricoles. Que se passera-t-il à l'avenir si les produits bon marché de l'UE continuent d'inonder ces marchés ouverts alors que les tarifs et les restrictions commerciales diminuent en Afrique ?

Il est alors compréhensible que les exportateurs de l'UE soient satisfaits de la viande, du lait en poudre, des céréales et des conserves de tomates qui peuvent être exportés vers toute l'Afrique sans contrôles ni restrictions. L'ensemble du marché africain est ouvert aux exportations européennes. L'agro-industrie de l'UE est heureuse et les dommages futurs sont subis par tous les agriculteurs africains, y compris ceux dont la production jusqu'à présent a été protégée des importations bon marché provenant de l'UE.

Mais attendez, certains diront qu’il y a ce qu'on appelle « règles d'origine ». Les marchés intérieurs africains ne s'ouvriraient qu'aux produits africains. Les produits de l'UE ne peuvent pas être échangés en franchise de droits à travers l'Afrique.

Ce peut être le cas, mais l'UA n'a pas encore convenu de règles d'origine, et comment les fonctionnaires des douanes devraient-ils vérifier ce qu'est un produit africain ?

Un exemple: Partout en Afrique de l'Ouest, les entreprises laitières de l'UE achètent des laiteries en Afrique, par ex. ARLA, Friesland-Campina, Nestlé, etc. Ils importent du lait en poudre bon marché de l'UE dans de grands sacs et les emballent dans de petits sacs avec des noms et des logos africains. Alors, c'est du lait en poudre africain ? Ou les filiales africaines des entreprises laitières de l'UE fabriquent du yaourt ou du fromage à partir du lait en poudre de l'UE avec un approvisionnement en eau africain. Ces yaourts Nestlé sont-ils donc africains ? Bien que 100 % du lait en poudre provienne du lait subventionné par l'UE? Non, les entreprises agricoles de l'UE en tirent profit. Par conséquent, ils attendent avec intérêt la ZLECAf soutenu par les politiciens et les économistes de l'UE.

En tant qu'ONG européenne, nous demandons que le meilleur soutien pour l'intégration du marché régional soit le gel de tous les accords bilatéraux de l'UE avec l'Afrique. L'UE doit respecter les intérêts africains et accepter une production agricole durable, dans laquelle l'Afrique se nourrit principalement de produits africains. Cela aide les agriculteurs africains. Cependant, comme l'ont mentionné nos collègues du Centre africain pour la biodiversité dans leur contribution à cette discussion, nous reconnaissons que l'agro-industrie africaine, souvent combinée avec des capitaux européens ou américains, peut également nuire aux petits agriculteurs.

Si l'UE veut vraiment soutenir la mise en place d'un marché intérieur africain équitable, elle devrait offrir un accès gratuit au marché européen à tous les pays africains en plus de mettre fin aux accords commerciaux bilatéraux, comme c'est désormais le cas pour les pays à faible revenu. Au moins pour les produits agricoles, y compris les produits transformés tels que le chocolat ou le café torréfié.

Ce serait un véritable signe de soutien à l'Afrique de la part de l'Union européenne, libre de ses propres intérêts économiques.

La présidence allemande de l'UE à partir de juillet 2020 serait une bonne occasion de faire plus que simplement payer des lèvres à l'Afrique, mais de suivre le partenariat annoncé de l'UE avec l'Afrique par des actions concrètes.

Bread for the World souhaite soutenir les partenaires et agriculteurs africains, notamment au vu de la crise économique provoquée par Covid-19.