Initiative Pêches Côtières

Visite d'échange régionale met l'accent sur les femmes dans la pêche artisanale

L'activité organisée par l'Initiative Pêches Côtières en Afrique de l'Ouest (IPC-AO) de la FAO a renforcé les capacités des transformatrices et vendeuses de poisson du Cabo Verde, de la Côte d'Ivoire et du Sénégal

24/05/2022

Group photo©FAO_Lala Ndiaye

24 mai 2022, Dakar/Rome - L'Initiative Pêches Côtières en Afrique de l'Ouest (IPC-AO) a organisé une visite d'échange régionale au cours de laquelle le Sénégal a accueilli des femmes transformatrices et vendeuses de poisson du Cabo Verde et de la Côte d'Ivoire du 18 au 22 mai.

La visite s'appuie sur une série de visites d'échanges nationales qui ont eu lieu dans les trois pays en janvier et février de cette année et s'inscrit dans le cadre du Plan d'action mondial de l'Année internationale de la pêche et de l'aquaculture artisanales (AIPAA 2022).

L'AIPAA 2022 « est un acte de reconnaissance important vis-à-vis des millions de petits pêcheurs, pisciculteurs et ouvriers du secteur de la pêche qui fournissent des aliments sains et nutritifs à des milliards de personnes et contribuent à atteindre le programme Faim Zéro », a souligné le Ministre des Pêches et de l'Economie Maritime du Sénégal, M. Alioune Ndoye lors de la visite.

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Les femmes, un poténtiel à valoriser

En Afrique de l'Ouest les femmes jouent d'importants rôles dans la pêche artisanale au niveau des activités post-capture, comme la vente de poisson frais, la transformation, le stockage, le conditionnement et la commercialisation.

Mais leurs conditions de travail les exposent à des dangers dans un domaine où les normes de santé sont quasi inexistantes. Leurs moyens de production sont souvent rudimentaires, leur travail sous-payé et leur contribution à l'économie sous-estimée.

« Une visite d’échange entre femmes transformatrices permet de mettre en lumière les défis énormes qu’elles rencontrent tous les jours », selon Paula Anton, representante AIPAA 2022.

« Elles ont vécu des expériences similaires, elles passent par les mêmes difficultés et peuvent donc s’exprimer et se comprendre. Cela peut contribuer á rendre leur travail plus facile à l’avenir », a-t-elle ajouté.

Partager les connaissances pour mieux travailler

Le but de la visite était de permettre aux femmes transformatrices et vendeuses de poisson à petite échelle des trois pays de partager leurs expériences et bonnes pratiques en matière d'organisation, de transformation et de vente afin de rendre leur travail plus sûr, plus facile et plus sain.

En outre, l'objectif était d'aboutir à des produits de qualité qui puissent satisfaire un plus grand nombre de consommateurs, au bénéfice économique de l'ensemble de leurs communautés.

« Aujourd'hui, chaque pays a vu comment se font les choses dans les autres pays. Chacune a appris appris de ses camarades et on va utiliser les expériences acquises pour améliorer notre travail », a commenté Mme Elisabeth Abo, transformatrice et membre de la délégation des femmes de la Côte d'Ivoire.

« Nous avons beaucoup appris et apprecié le travail de ces braves femmes » selon Germana dos Santos Soares de l’Association Nouvelle Génération des Pêcheurs de São Pedro au Cabo Verde. « Une fois dans mon pays je vais partager mes nouvelles connaissances avec mes soeurs transformatrices. »

Inauguration d'une nouvelle unité de fours FTT de la FAO

Pendant la visite, une nouvelle unitè de trois fours de la technique FAO Thiaroye de Transformation (FTT) a étée inaugurée à la présence de M. Ndoye et du Coordonnateur du Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest et Représentant de la FAO au Sénégal, M. Robert Guei.

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Les fours FTT réduisent considérablement l'exposition des travailleuses à la chaleur nocive, aux brûlures et à la fumée, fournissent aux consommateurs des produits sûrs et de qualité et contribuent à la protection de l'environnement en réduisant les pertes post-capture, la pollution et la quantité de bois utilisée comme combustible.

« Nous éprouvons une joie énorme de savoir que l’inauguration de cette unité pilote de transformation de produits de la mer va permettre aux communautés de pêche de Dionewar d’augmenter leurs revenus grâce aux innovations introduites », a commenté M. Guei lors de l'inauguration.

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« Elle va améliorer du même coup les moyens d’existence des femmes transformatrices et celles de leur ménage, en réduisant la pénibilité du travail et les risques d’accidents », a-t-il ajouté.

A propos de l'IPC

L'autonomisation des femmes dans la chaîne de valeur de la pêche artisanale est fondamentale pour concrétiser la vision de l'IPC de développer des processus plus holistiques et des approches intégrées dans la gestion durable des pêches côtières en partageant les meilleures pratiques et les leçons apprises aux niveaux national, régional et mondial, pour reproduire et étendre ces nouvelles approches.

Le projet IPC-AO est financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM). Il est mis en œuvre par la FAO et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) à travers la Convention d'Abidjan.