FISH4ACP

Valoriser le potentiel
de la pêche et de l'aquaculture
en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique

La pêche et l'aquaculture artisanales sont à l'honneur dans la visite virtuelle FISH4ACP

Une édition spéciale dédiée à l'AIPAA présente la pêche pélagique côtière à Sao Tomé-et-Principe et l'élevage de tilapia au Zimbabwe.



10 décembre 2021, Rome - Dans le cadre de l'Année internationale de la pêche et de l'aquaculture artisanales 2022, la quatrième visite virtuelle de FISH4ACP a rendu hommage aux pêcheurs et pisciculteurs artisanaux et aux travailleurs de la pêche à petite échelle, en proposant à plus de 200 participants une excursion de pêche virtuelle au large des côtes de Sao Tomé-et-Principe et une promenade parmi les étangs de tilapia du Zimbabwe.  

Maria Olga de Andrade, une poissonnière de Sao Tomé-et-Principe, raconte que le COVID a décimé ses revenus. Dans une vidéo sur la pêche pélagique côtière dans cette nation insulaire africaine, où FISH4ACP a commencé à intervenir pour améliorer la productivité et la durabilité du secteur, le pêcheur Edmilsom Bonfim partage ses inquiétudes quant à la baisse des captures et à l'intrusion de navires non autorisés dans les eaux où il travaille. Sans se laisser décourager, Maria Olga, pour sa part, a trouvé des solutions pour reprendre ses activités. 

« La résilience de Maria Olga et les difficultés que rencontre Edmilsom sont caractéristiques de la pêche et de l'aquaculture artisanales dans bon nombre des pays où nous intervenons », a déclaré Gilles van de Walle, conseiller technique principal de FISH4ACP. Il a ajouté: « Par son approche de la chaîne de valeur, FISH4ACP vise à apporter des avantages économiques et sociaux aux travailleurs de la pêche tout en minimisant les effets négatifs sur les habitats naturels et la faune marine. » 

« Les pêcheurs, les pisciculteurs et les travailleurs du secteur de la pêche artisanale produisent la majorité des aliments à base de poisson que nous consommons », a déclaré Nicole Franz, qui dirige l'équipe « Moyens d'existence équitables » de la Division des pêches et de l'aquaculture de la FAO et se concentre particulièrement sur la pêche artisanale. « Reconnaissant leurs efforts, l'Année internationale de la pêche et de l'aquaculture artisanales (AIPAA) souligne la grande valeur de la pêche et de l'aquaculture artisanales pour nos systèmes alimentaires, nos moyens d'existence et notre environnement. » 

 « La pêche et l'aquaculture artisanales ne doivent pas tomber dans les failles des dialogues politiques », a déclaré Leonard Mizzi, chef d'unité – Pêche et systèmes agroalimentaires durables de la Direction générale des partenariats internationaux de l'UE, qui finance FISH4ACP avec le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ). « Nous devons plutôt aider les pêcheurs et les pisciculteurs à réaliser leurs rêves, par exemple en leur fournissant les compétences nécessaires pour obtenir un revenu décent et un moyen d’existence durable », a-t-il ajouté. 

Ces propos font écho aux ambitions de la productrice de tilapia Afra Nanhagna, protagoniste d'une vidéo sur le Zimbabwe, où FISH4ACP soutient les efforts pour développer le secteur du tilapia. « Je rêve de transformer cet endroit en un centre de formation pour toutes les personnes qui souhaitent se consacrer à l'élevage de tilapia », a-t-elle déclaré, soulignant qu'aujourd'hui, le Zimbabwe manque de ressources humaines possédant les compétences nécessaires à l'aquaculture.  

Mais le principal défi en matière d'élevage de tilapias est l'alimentation, a indiqué Afra Nanhanga lors d'un débat en ligne sur le soutien de FISH4ACP à la pêche et à l'aquaculture artisanales durables et équitables. Ses commentaires ont déclenché un débat animé et ont suscité de nombreuses questions du public sur la manière de réduire le coût des aliments pour animaux et d'en améliorer la qualité. 

À Sao Tomé-et-Principe, la COVID a non seulement frappé le marché local, mais aussi les exportations, a déclaré Anibal Olavio, administrateur national de FISH4ACP. Le poisson salé, qui représente environ un tiers de la production nationale, est très apprécié en Angola et en Guinée équatoriale, ainsi que par la diaspora européenne de Sao Tomé, a-t-il ajouté, mais la pandémie a fait disparaître ces marchés. 

« La pêche et l'aquaculture à petite échelle jouent un rôle crucial pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique », a remarqué Harriet Sena Siaw-Boateng, présidente du Groupe de travail sur la pêche et l'aquaculture de l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), qui dirige FISH4ACP. En outre, elles représentent aussi une source importante d'emplois et de revenus d'exportation. 

« L'AIPAA peut mobiliser un appui pour le développement de chaînes de valeur durables afin que nos secteurs halieutique et piscicole soient mieux à même de répondre aux besoins de nos populations », a conclu Harriet Sena Siaw-Boateng, qui est également ambassadrice du Ghana auprès du Royaume de Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg et chef de mission auprès de l'Union européenne.