Conférence « Aquaculture Africa 2023 »: Valoriser le potentiel de l'aquaculture durable en Afrique
Lusaka, Zambie, 15 novembre 2023– En Afrique, le secteur aquacole a un grand potentiel pour nourrir la population croissante du continent africain, particulièrement exposé à des problématiques telles que le changement climatique et la malnutrition.
Selon le rapport SOFIA 2022, en 2020, près de 12 % des animaux aquatiques d’élevage en Afrique étaient produits par le Nigéria. Dans le reste de l'Afrique subsaharienne, l’aquaculture a bénéficié d’une croissance à deux chiffres (14,5 %), et a atteint 396 700 tonnes en 2020, contre 346 400 tonnes en 2019.
Compte tenu de son énorme potentiel, l'aquaculture a été définie comme l'un des piliers de la Transformation bleue de la FAO, une stratégie visant à répondre à la demande mondiale croissante d'aliments d'origine aquatique. L’un de ses objectifs est notamment d’accroître la production aquacole durable de 35 pour cent au moins à l’horizon 2030.
Pour stimuler le secteur, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Groupe de la Banque mondiale, en collaboration avec le Réseau aquacole pour l'Afrique, ont organisé une journée spéciale dans le cadre de la conférence Aquaculture Africa 2023 à Lusaka, en Zambie.
Cette journée spéciale FAO-GBM, qui s’est tenue le 15 novembre, était axée sur des sujets cruciaux pour le développement de l'aquaculture en Afrique. Quatre sessions différentes figuraient au programme: favoriser la croissance durable de l'aquaculture; technologie, innovation et bonnes pratiques; financement de l'aquaculture africaine; et partenariats.
Au cours de cet événement, la FAO et des experts invités ont abordé des sujets clés en lien avec la durabilité du secteur aquacole et ses implications pour l'Afrique. La FAO a mis en avant le Partenariat mondial en faveur de l'aquaculture durable, un mécanisme de travail collaboratif visant à soutenir le secteur sur le continent. En ce qui concerne la technologie, l'innovation et les bonnes pratiques, la FAO a mis l'accent sur les systèmes d'élevage intégrés comme une approche réussie pour développer l'aquaculture dans les pays à fort potentiel. En outre, les contributeurs de la FAO ont attiré l'attention des participants sur les ressources génétiques aquatiques et ont présenté différents systèmes d'information tels qu'AquaGRIS, qui facilitent le partage de connaissances cruciales pour soutenir une gestion efficace.
«La transformation réussie du secteur aquacole africain repose sur des investissements solides, un cadre adéquat – tel que les Directives sur l'aquaculture durable –, et des partenariats stratégiques», a déclaré Xinhua Yuan, Directeur adjoint de la FAO pour l'aquaculture. «La conférence Aquaculture Africa 2023 a réuni ces éléments, valorisant ainsi le potentiel du secteur pour améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition.»
En Afrique, la FAO aide ses partenaires à développer des systèmes d'aquaculture durables de manière à répondre à la demande croissante d'aliments aquatiques et à améliorer les moyens de subsistance des Africains.
FISH4ACP, un partenariat entre la FAO, l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), l'Union européenne (UE) et le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), a été présenté comme un excellent exemple de collaboration permettant d'accroître les investissements dans l'aquaculture durable en Afrique.
FISH4ACP – transformer l'aquaculture grâce à une approche fondée sur la chaîne de valeur
Le programme FISH4ACP soutient le développement de l'aquaculture en Afrique selon une approche axée sur la chaîne de valeur.
« FISH4ACP contribue au développement durable du secteur aquacole dans cinq pays Africains. En adoptant une approche fondée sur la chaîne de valeur, FISH4ACP veille à ce que les problématiques touchant au développement du secteur soient examinées de manière intégrée, en identifiant les goulets d'étranglement et les points d'appui tout au long du processus, de la production primaire à la consommation », a déclaré Friederike Sorg, Coordinatrice du Programme mondial de la pêche et de l’aquaculture durable à la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ).
Au Zimbabwe, par exemple, FISH4ACP développe des aliments pour poissons alternatifs à base d'insectes tout en soutenant la mise en place d'un cadre juridique pour le secteur florissant du tilapia. Au Nigéria, le programme stimule le secteur du poisson-chat d'élevage par la promotion de pratiques durables, l’amélioration des infrastructures et de l'accès aux principaux marchés d'exportation et l’augmentation de la productivité. En Côte d'Ivoire, le projet joue un rôle clé dans la coordination de différentes initiatives de développement du tilapia grâce au partenariat multisectoriel public-privé qu'il a contribué à mettre en place.
Transformation bleue en Zambie
La production aquacole de la Zambie a plus que triplé entre 2012 et 2020, passant de près de 13 000 tonnes en 2012 à plus de 45 000 tonnes. Un taux de croissance annuel de 15 pour cent est néanmoins nécessaire pour que la production puisse répondre à la demande d'une population croissante.
La FAO et ses partenaires appuient donc le développement de l'aquaculture dans le pays à travers le Projet de promotion des entreprises aquacoles. La FAO aide à la mise en place de cadres institutionnels et juridiques, contribue au renforcement des capacités et au partage des connaissances, et soutient le développement des infrastructures et la promotion de bonnes pratiques.