La Zambie se mobilise pour renforcer les pêcheries de kapenta

15 mars 2024, Lusaka - À l’occasion d’un état des lieux sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de sa stratégie décennale, visant à renforcer la chaîne de valeur des petits pélagiques en Zambie et à en accroître la durabilité, le programme de développement de la chaîne de valeur FISH4ACP a souligné les efforts accomplis à ce jour, notamment l'autonomisation des femmes dans les communautés de pêcheurs, l'amélioration de l'accès aux marchés et la promotion de moyens de subsistance alternatifs pour diversifier les revenus. 

« Le kapenta fournit une alimentation saine et abordable à un grand nombre de personnes en Zambie et constitue une source essentielle de revenus pour nos communautés de pêcheurs », a déclaré Evans Mutanuka, Directeur adjoint, Département des pêches, Ministère de l’élevage et des pêches à l'occasion d'une séance de présentation des activités entreprises par FISH4ACP pour améliorer le secteur de la pêche au kapenta. Il a ajouté : « Ces efforts visent à améliorer la production et la gestion des stocks de poissons pour garantir que les générations futures puissent bénéficier des ressources aquatiques du lac Tanganyika ». 

Un rapport sur l'analyse de la chaîne de valeur des petits pélagiques du lac Tanganyika en Zambie, réalisée l'année dernière par FISH4ACP en coopération avec WorldFish, a été remis à cette occasion. Cette analyse a jeté les bases de la stratégie décennale actuellement mise en œuvre pour aider la Zambie à moderniser son secteur des petits pélagiques en vue de réduire la pauvreté, de mieux protéger les femmes et de préserver les ressources aquatiques du lac Tanganyika. 

L'analyse de la chaîne de valeur estime à 28 000 tonnes la production annuelle de petits pélagiques du lac Tanganyika, connus localement sous le nom de kapenta. Ce secteur compte pour près de la moitié des emplois de l'industrie de la pêche en Zambie. Cependant, les revenus tirés du kapenta sont faibles et la plupart des travailleurs vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les femmes, qui travaillent essentiellement dans la transformation et le commerce du poisson, gagnent en moyenne 200 USD par an.  

En outre, nombre de parties prenantes ont exprimé leur inquiétude quant à la diminution des prises et à la réduction de la taille des poissons, alors même que le nombre de pêcheurs augmente. Des données complémentaires sont toutefois nécessaires pour confirmer l'état réel des stocks. Les mauvaises techniques de transformation, particulièrement le séchage du kapenta à même le sol, se répercutent sur la qualité du poisson, c'est pourquoi une partie des prises est destinée à l'alimentation animale. 

« Près d'un an après le lancement de sa stratégie, FISH4ACP déploie un large éventail d'activités pour accroître les revenus, autonomiser les femmes et promouvoir la pêche durable », a déclaré Gilles van de Walle, conseiller technique principal de FISH4ACP, avant d'ajouter : « Notre ambition est d'aider les parties prenantes à bâtir une chaîne de valeur du kapenta bien gérée et inclusive en Zambie. Cette volonté s'inscrit dans le programme de la FAO pour atteindre quatre axes d'amélioration : une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une vie meilleure ». 

FISH4ACP, a-t-il expliqué, est une initiative de l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), mise en œuvre par la FAO et financée par l'Union européenne (UE) et le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ). 

L'initiative s'appuie sur les clubs Dimitra pour autonomiser les transformatrices et les commerçantes de poisson et s'attaquer à des problèmes tels que les transactions dites de « sexe contre poisson », auxquelles les femmes sont souvent exposées faute de capital. En parallèle, FISH4ACP travaille à l'élaboration d'une stratégie commerciale visant à trouver de meilleurs marchés pour le kapenta, et évalue d'autres moyens de subsistance pour permettre aux communautés de pêcheurs de diversifier leurs revenus.  

Pour accroître la durabilité des pêcheries du lac Tanganyika, FISH4ACP aide le Département zambien de la pêche à renforcer ses capacités de suivi, de contrôle et de surveillance, notamment par la fourniture d'équipements adéquats.